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Football : L’autre visage de la Chine

Devenu depuis quelques mois, la destination la plus prisée pour les footballeurs africains, l’Empire du milieu présente aussi des aspects peu reluisants et paraît, selon certains footballeurs professionnels, une destination à risque lorsqu’on n’est pas une “star” internationale.

La Chine est actuellement, par la force des choses, le lieu où de nombreux sportifs tentent de rebondir et, au mieux, faire fortune, pour assurer la fin de leur carrière. La liste des footballeurs africains transférés en Chine s’élargit de jour en jour et aiguise des envies et la curiosité de ceux qui hésitent à se lancer dans l’aventure asiatique.

Le 20 juin 2012, le capitaine des Éléphants de la Côte d’Ivoire Didier Drogba annonçait sur son site officiel qu’il venait de signer un contrat de deux ans et demi avec le Shanghai Shenhua FC. Le 21 du même mois, le Ghanéen Isaac Chansa était transféré au Henan Jianye. Le 25 juin, le Nigérian Yakubu Ayegbeni quittait le club anglais des Blackburn Rovers pour l’équipe de Guangzhou R F. Une semaine plus tard, le Pékin Guoan annonçait aussi que le club venait de signer un contrat avec Frédéric Kanouté. Et le week-end dernier, c’était au tour d’un autre international malien, Seydou Kéita, de plier bagage pour le Dalian Aerbin. Une belle colonie africaine dans un football qui n’est certes pas réputé pour être brillant.

Au regard des différents transferts effectués en moins de deux mois, le pays le plus peuplé du monde, avec ses 1,34 milliard d’habitants, paraît visiblement être le nouvel Eldorado pour ces stars du continent ayant évolué dans les grands championnats européens.

«J’ai le sentiment qu’aller au Shanghai Shenhua est la bonne direction pour moi maintenant. J’ai hâte de relever ce nouveau challenge, de découvrir une nouvelle culture et je suis très enthousiaste par rapport au développement de la ligue chinoise de football», expliquait Didier Drogba sur son choix, le justifiant par la découverte de nouvelles sensations.

Ce pays en pleine expansion dans le domaine du football renferme peut être des avantages, mais il faut être vigilant. Premier agent français à s’être implanté sur le marché chinois, Bruno Satin reste méfiant quant au virage qu’a pris le football dans l’Empire du Milieu. Et c’est aujourd’hui ce que doivent également se dire Benjamin Gavanon et Babacar Gueye. Les deux joueurs passés par la Ligue 1 (Nancy pour le premier, Metz pour le second), évoluent actuellement au Shenzhen Ruby, club qui ne leur a jamais versé les primes promises à la signature. Sous la houlette de Philippe Troussier, les francophones du Ruby menacent aujourd’hui leur président de se mettre en grève si la situation ne s’améliore pas rapidement.

«La plupart des joueurs galèrent. C’est très difficile de vivre en Chine et même d’être payé. C’est une question d’opportunité mais je ne préfère pas prendre le risque», avoue Franck Belhassen (agent de Zoumana Camara entre autres). «Pour des joueurs moyens de Ligue 1, les conditions seront moins mirobolantes. C’est juste un moyen de maintenir le même niveau de revenu qu’en Europe et de moins subir la crise financière qui touche les grands championnats», poursuit Bruno Satin. «Certains joueurs n’ont pas le choix. Ils n’ont pas d’offre, pas de contrat, mais doivent gagner leur vie. Ils n’ont jamais rêvé de jouer là-bas dans leur jeunesse», selon Franck Belhassen.

Après le Qatar et les Émirats où le Sénégalais Mamadou Niang, l’Ivoirien Doumbia Seydou, le Ghanéen Assamoah Gyan se sont, depuis quelque temps, cantonnés, la Chine, elle aussi, devient la nouvelle destination huppé des «stars» à la recherche d’un dernier gros contrat.

Les médias chinois évoquent un salaire hebdomadaire de plus de 315 mille dollars pour le capitaine des Éléphants. Soit le double de ce qu’il touchait à Chelsea et qui en ferait le joueur le mieux payé du championnat chinois. Le capitaine des Aigles du Mali touchera, pour sa part, 12 millions d’euros par an. On comprend donc que tous ces joueurs, pour la plupart des trentenaires, sans le dire ouvertement, sont sur une pente descendante. Et le challenge est d’autant plus intéressant pour eux qu’ils signent des contrats juteux en fin de carrière. Malgré tout, l’intégration de ces joueurs vedette ne semble pas aussi simple et ce n’est pas un hasard si certains comme Anelka parlent de rompre leur contrat pour revenir en Europe, ou annulent tout simplement leur départ après une première visite dans leur futur club.

Article original : https://gabonreview.com/blog/football-lautre-visage-de-la-chine/#ixzz20nrwipBS

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