Du fait d’un chantage pour 60 milliards de francs CFA, les autorités gabonaises s’apprêtent à lancer une nouvelle version de cartes grises et de permis de conduire sous la conduite d’une firme australienne dont l’identité reste inconnue, indique l’hebdomadaire La Une.
Initialement exécutées par la Société gabonaise des documents de transport (Sogadotra), à travers le ministère des Transports, la délivrance des cartes dites Gemalto (en polycarbonate au format carte de crédit, résistantes à l’humidité, à la chaleur et au vieillissement) et des permis de conduire relèvera désormais de la responsabilité d’une firme australienne, à croire la dernière livraison de l’hebdomadaire La Une.
Rien à voir avec la décision des hautes autorités, approuvée en Conseil des ministres le 29 septembre 2011, de réformer l’établissement du permis de conduire et de la carte grise, à travers la construction d’un centre national des documents de transport, pour lutter contre la fraude qui sévit dans le secteur. Le communiqué précisait que «le centre national d’édition et de délivrance des documents de transport est un service d’appui spécialisé qui assurera, dans tout le pays, la délivrance, la conservation et l’exclusivité de l’édition des documents afférents à la circulation des véhicules terrestres à moteur. Il sera notamment chargé de la fabrication et de la délivrance des permis de conduire, des certificats d’immatriculation des voitures à moteur, des cartes grises, missions jusque-là dévolues à une direction du ministère en charge des transports».
Selon La Une, il s’agit plutôt d’un accord conclu entre le directeur de cabinet du président Ali Bongo Ondimba, Maixent Nkani Accrombessi, le consultant à la présidence sur les nouvelles technologies, Jean Denis Assoumou et les responsables de cette firme, à la suite d’un chantage odieux de l’entreprise australienne qui réclamait 60 milliards de Francs CFA de dommages intérêts au Gabon, sinon elle porterait plainte à l’international.
Dans le souci de bien faire et de ne pas laisser transparaître les manquements au cours de la manœuvre visant à confier ce secteur d’activité à la firme australienne, le directeur général des Transports terrestres, John Peter Avouya, s’est vu obligé de faire paraître un communiqué dans le quotidien L’union pour préparer l’opinion gabonaise aux éventuels interrogations face à la réorientation du projet. Selon La Une paraphrasant le communiqué du quotidien L’union, «la direction générale des transports terrestres informait les populations que la dette du Gabon vis-à-vis de son fournisseur du papier servant à la fabrication du permis de conduire et des cartes grises était désormais apurée et qu’il n’y aura plus à attendre des mois et des mois avant d’entrer en possession de son permis de conduire ou de sa carte grise».
L’hebdomadaire indique que, pendant le lancement de l’opération qui semble être proche, «un délai sera donné aux propriétaires de véhicules pour se conformer au remplacement systématique des cartes grises actuelles par celles que la firme produira». Le pays devrait pourtant à la firme australienne, introduite à la présidence par le duo Maixent Nkani Accrombessi & Jean Denis Assoumou, 60 milliards de francs CFA qu’elle exige à défaut de porter plainte au Gabon à l’international. Aucune mention, aucune information n’a cependant été obtenue sur l’origine de cette dette de 60 milliards.
En tout cas, les révélations de La Une qui s’ajoutent, en moins de deux semaines, à celles relatives au «Projet e-visa» prouvent combien, le Dircab d’Ali Bongo Ondimba est au centre de bien de décisions sur tous les domaines stratégiques au Gabon et que, bien souvent, les transactions entreprises sont nappées de suspicion de concussion.