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Discours à la Nation : Des promesses et des doutes

Dans son discours à la Nation visant globalement la consolidation de la cohésion et l’unité nationale à tous les niveaux, Ali Bongo a fait de nombreuses annonces aux allures de promesses qui suscitent doutes et appréhensions.

Ali Bongo a prononcé le 31 décembre 2017 son dernier discours de l’année. Loin d’un bilan auquel l’on pouvait s’attendre, le chef de l’Etat s’est appesanti sur la nécessité de la cohésion et de l’unité nationale. Une cohésion devant resserrer les liens distendus par des contestations dans tous les secteurs. Pour le chef de l’Etat, cette année sera «celle de l’action et de la cohésion. Une année 2018 qui doit nous mettre sur la voie d’un développement véritable, équitable et durable».

Des promesses pour 2018

Ali Bongo reconnaît que «nulle cohésion sociale n’est possible dans un pays miné par le chômage». Il a ainsi indiqué la mise en œuvre urgente d’un certain nombre de mesures clés, telle que l’exonération temporaire de cotisations sociales pour toute création nette d’emploi à compter du 1er janvier 2018. Une mesure réservée à l’embauche dans tous les secteurs d’activités de Gabonaises et de Gabonais. Selon lui, cette décision, devrait permettre la création de 10 000 emplois nouveaux par an.

Reconnaissant que l’économie mondiale est en effet de plus en plus une économie de la connaissance, le président de la République note qu’il faut avoir un système d’éducation et de formation adapté. «Sur ce plan, nous avons de gros efforts de rattrapage à faire», a-t-il déclaré, avant d’annoncer qu’en 2018, les collèges et les lycées seront dotés de salles informatiques disposant d’une connexion Internet de qualité. «Pour être précis, à compter du mois de mars 2018, 94 écoles du secondaire seront dotées de 30 ordinateurs chacun, ainsi que d’une connexion Internet», a-t-il précisé. Un vaste plan de rénovation des écoles primaires sera également engagé sur l’ensemble du territoire concernant 92 à Libreville et 697 dans les neuf provinces.

Ali Bongo a également annoncé la mise en place d’un réseau de cliniques mobiles dans chacune des provinces du Gabon, afin de permettre une meilleure couverture sanitaire à l’échelle du pays et l’accès aux soins de base pour les plus démunis. Ce réseau sera constitué d’une flotte de bus médicalisés, de type 4X4, disposant d’équipements nécessaires pour réaliser des soins d’urgence et de base.

A cela s’ajoute un programme de gratuité des frais d’accouchement sur tout le territoire national à compter du premier trimestre 2018, l’installation des lampadaires solaires photovoltaïques dans les zones rurales et dans certaines villes présentant des insuffisances en matière d’éclairage publique, des puits équipés de pompes à eau dans chaque regroupement de villages à travers le pays, la création d’un Fonds d’initiative départementale (FID) doté d’un budget annuel d’un milliard de francs CFA dans chacun des départements du pays, afin de financer les projets de développement à la base et offrir à chaque département plus d’autonomie.

Des doutes …

Pour beaucoup des Gabonais, «il s’agit du déjà entendu». «Pourquoi en est-il encore-là à nous nous faire des promesses qu’il a fait il y a 8 ans», s’est interrogé un quinquagénaire. «Les ordinateurs, la connexion Internet, les bancs, les salles de classe, les puits dans les villages, la layette cadeau aux mamans, la décentralisation…Qu’est-ce qui est nouveau dans tout ça? Toutes ces choses ne sont-elles pas contenues dans le PSGE qu’on nous a récité depuis bientôt dix ans ? Pourquoi n’ont-elles pas encore été réalisées en 2018 pour qu’on en fasse encore des promesses ?», a-t-il ironisé.

«Il nous a fait des centaines de promesses dont le bilan laisse un sérieux doute sur sa capacité à matérialiser ses engagements… On n’a depuis 2009, rien que des réalisations partielles et des déceptions qui se sont transformées en catastrophes ou en gouffres financiers», a déploré un jeune étudiant, s’étonnant par ailleurs que le chef de l’Etat n’ait pas fait le bilan de ses précédentes promesses.

Malgré ces doutes, Ali Bongo veut faire de 2018 «une année marquée du sceau de l’efficacité». «Nous ne pouvons plus, en effet, nous offrir le luxe d’attendre. Les méthodes doivent évoluer. L’heure est au pragmatisme, l’heure est au concret. Et je ne tolèrerai plus aucun retard, ni obstacle dans la mise en œuvre de ces projets», a martelé le chef de l’Etat, comme conscient des reproches faits par une bonne frange de la population. Ali Bongo réussira-t-il à imposer le «changement radical de gouvernance» qui s’appuie sur «un changement radical de méthode» qu’il souhaite promouvoir ? Le doute est épais.

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