L’Afrique reste « fortement marginalisée » dans le commerce global »

Le président ghanéen John Agyekum Kufuor, s’exprimant dimanche à Accra lors de l’ouverture de la 12ème session de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED XII), a déploré le fait que l’Afrique continue à être marginalisée dans le commerce international.

Il a souhaité que cette conférence contribue à l’adoption de politiques et d’actions au niveau de la communauté internationale pour aider à améliorer les conditions du continent africain et lui donner une image plus positive.

« Il faut prendre des mesures d’urgence pour stopper la diminution de la part de l’Afrique dans le commerce international », a-t-il déclaré, rappelant que les exportations africaines, qui représentaient 5,5% de celles du monde entier en 1960, étaient tombées à 2,1% en 1995, avant de remonter à 3% en 2006 grâce à la hausse des prix des produits de base.

Quant aux exportations des services de l’Afrique, elles ont glissé de 3,4% en 1980 à 2,4% en 2006, et l’investissement étranger direct (IED) en Afrique représentait seulement 0,8% du total mondial en 2007, a fait remarquer M. Kufuor.

« Sans aucune doute, l’Afrique reste fortement marginalisée dans le commerce global qui est pourtant en expansion », a-t-il dit.

« La globalisation doit être tirée par une grande nécessité morale pour assurer qu’il n’y ait aucun perdant dans ce processus. Elle doit être bénéfique pour tous et ne doit être au détriment de personne », a souligné le président ghanéen.

Il a espéré que la CNUCED XII renforce la lutte contre la pauvreté et modifie la stratégie de l’assistance à l’Afrique et à d’autres pays en développement pour les aider à sortir du sous- développement.

D’après lui, les objectifs de développement fixés par un pays et les politiques adotpées pour les réaliser sont fortement influencés par le situation économique mondiale.

« Les pays africains, par exemple, sont soumis aux caprices d’un système global sauvagement compétitif, avec lequel ils ne peuvent ni contrôler les prix de leurs produits ni protéger leurs agriculteurs et leurs jeunes industries », a-t-il relevé.

« C’est pourquoi les politiques économiques tant nationales qu’internationales doivent être modifiées pour faire face aux défis émergeants », a-t-il souligné.

Avec l’accélération de la globalisation, a-t-il poursuivi, on espère qu’un monde ouvert et plus interconnecté fournira davantage d’opportunités pour le commerce, la création de richesses, l’amélioration des conditions de vie des peuples et de la situation économique des pays.

« Les pays comme le Brésil, la Chine et l’Inde ont fait de grands progrès à cet égard. Ceci montre qu’avec des politiques appropriées, les circonstances des autres pays en développement pourraient aussi être améliorées », a indiqué le président ghanéen.

« Il y a d’importantes leçons à tirer du grand impact que le Bréseil, la Chine, l’Inde et d’autres économies en transition ont porté sur le commerce et les investissements du monde », a-t-il estimé.

Le président Kufuor a enfin souligné que la pleine intégration des pays en développement dans l’économie mondiale est bénéfique à tout le monde.

« Les perspectives pour des résultats gagnant-gagnant dans le commerce et les investissements sont réelles et nous ne devons pas nous ralentir dans nos efforts pour réaliser cet objectif », a-t-il dit.

La CNUCED XII entamera son débat de haut-niveau lundi par le thème « Commerce et développement pour la prospérité de l’Afrique : actions et orientations ».

Selon la CNUCED, ce débat, qui devrait être présidé par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, et modéré par le secrétaire général de la CNUCED, Supachai Panitchpakdi, vise à renforcer les engagements de la communauté internationale envers la promotion d’une croissance économique et d’un commerce équilibré en Afrique.

En dépit d’une croissance économique relativement forte au cours des dernières années, l’Afrique est encore loin d’atteindre le plus important des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) : la réduction de la pauvreté de moitié d’ici 2015.

L’Afrique est aussi à l’honneur du Forum mondial de l’investissement, tenu parallèlement à la CNUCED XII, du 19 au 22 avril à Accra, au cours duquel des dirigeants d’entreprises, des ministres, des fonctionnaires de haut-rang et des experts débattent de l’Afrique en tant que nouveau marché pour les investissements.

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