Santé : Le gorille mère du palu ?

Selon une équipe internationale dont les recherches ont été publiées le 23 septembre dans la célèbre revue scientifique Nature, le paludisme proviendrait des gorilles. Une découverte qui, une fois confirmée, permettra peut-être de mieux contrer ce fléau qui touche près de 500 millions de personnes dans le monde.

L’origine du paludisme a-t-elle été percée ? La revue scientifique britannique Nature a publié le 23 septembre la découverte d’une équipe de chercheurs selon laquelle le paludisme provient des gorilles, remettant ainsi en cause les travaux antérieurs dont les conclusions pointaient du doigt le chimpanzé et le bonobo. Le parasite responsable de ce fléau a été découvert en 1880 par un médecin français, Alphonse Laveran. Son vecteur, les moustiques anophèles, l’a été par le Britannique Ronald Ross en 1897 mais les scientifiques s’affrontaient sur sa provenance.

L’équipe internationale (France, USA, Gabon, Cameroun, Royaume-Uni) a récolté plus de 2 700 échantillons fécaux de chimpanzés et de gorilles sauvages sur 57 sites d’Afrique centrale, puis les a analysés. Les résultats sont inattendus: le parasite Plasmodium est très présent chez les gorilles de plaine de l’Ouest. Parfois dans certaines communautés, ce sont même plus de la moitié des sujets qui en sont porteurs. On ne sait pas si ce parasite leur transmet le paludisme mais ces grands primates pourraient représenter un foyer de contamination pour l’homme.

L’équipe scientifique a démontré une concordance génétique parfaite entre les parasites décelés chez le gorille et ceux qui infectent l’homme. «Nous avons retracé phylogénétiquement l’origine du parasite, et ainsi pu prouver que ce sont les gorilles qui ont contaminé les humains, et non l’inverse comme d’autres travaux l’avaient tout d’abord suspecté», affirme Eric Delaporte de l’Institut de Recherche pour le Développement.

Ces pistes de recherches pourraient contribuer au développement d’un vaccin contre une maladie qui touche 250 à 500 millions de personnes chaque année, tuant plus d’un million d’entre elles, dont 90% en Afrique. Les jeunes enfants sont les plus durement atteints. La meilleure parade contre cette maladie reste donc la protection contre les moustiques, comme le montrent les excellents résultats des programmes de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide en Asie et en Afrique.

Mais en raison de la déforestation et des mouvements de population, les contacts hommes-gorilles sont de plus en plus fréquents. Ceci pourrait rendre de plus en plus difficile l’éradication du paludisme.

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