Les populations du sud Gabon dénoncent la loi protégeant les éléphants

Les populations de Malinga et de Mbigou, à la périphérie du Parc national des Monts Birougou, dans la province de la Ngounié (sud), se sont insurgées contre la loi protégeant les éléphants alors que ces pachydermes représentent une véritable menace pour leurs plantations.

« Nous ne mangeons plus, car nos plantations sont toutes dévastées », a déclaré Clément Léambouandja, un porte-parole des villageois, à l’occasion de l’atelier de restitution d’une enquête socio- économique sur les conditions de vie des populations vivant autour du parc, menée par le Réseau des aires protégées d’Afrique centrale (RAPAC).

Commanditée par l’organisme américain Wild life Conservation Society (WCS) en partenariat avec l’Agence Nationale des Parcs Nationaux (ANPN), l’enquête a été financée par l’Agence américaine pour le développement international (USAID) par le biais du CARPE.

« Nous avons l’impression que l’Etat nous préfère aux éléphants », a relevé M. Léambouandja, ajoutant : « Si tel n’est pas le cas, alors qu’on nous laisse les abattre ».

Jean de Dieu Ngouédi, un riverain du parc, a déploré que « depuis la création des parcs, nos malheurs prennent de l’ampleur. Nos espaces d’activités sont réduits, la chasse et la pêche nous sont interdites et même le bois de chauffage ».

Au nombre des doléances exprimées par les villageois, figurent l’entretien des routes, l’approvisionnement en médicaments des dispensaires, l’électrification des villages, le financement des projets agricoles et d’écotourisme et l’ouverture d’économats.

Le chef de la délégation du RAPAC, le conservateur du parc de Birougou, Arnaud Daniel Nzame, a estimé que les doléances des populations sont fondées. Il les a toutefois invitées à s’impliquer dans la gestion durable de cette aire protégée dont le développement ne peut qu’améliorer leurs conditions de vie.

Crée en 2002 au centre du Massif du Chaillu, le Parc des Monts Birougou est une aire naturelle protégée située dans les provinces de la Ngounié et de l’Ogooué Lolo, à la frontière du Congo-Brazzaville.

Il dispose d’importantes richesses biologiques et culturelles. Pour son développement l’Etat gabonais met l’accent sur l’appui aux communautés locales tout en développant le parc pour la recherche scientifique et le tourisme.

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