Gabon : Une société chinoise épinglée pour exportation de bois brut

La Société chinoise de développement des bois du Gabon (SDBG) vient d’être prise en flagrant délit par les autorités des ministères des Eaux et Forêts et de l’Industrie. L’entité économique exportait du bois scié sous forme de plots au lieu de produits finis tel que stipulé par les autorités gabonaises, violant ainsi la mesure d’interdiction d’exportation de bois brut en vigueur depuis janvier 2010.

Fin des haricots pour la Société chinoise de développement des bois du Gabon (SDBG). A la suite d’une mission de contrôle inopinée sur le site d’exploitation de cette entreprise, située à Nkok à 27 kilomètres de Libreville, les autorités des ministères des Eaux et Forêts et de l’Industrie ont découvert que cette entité violait la mesure d’interdiction d’exportation de bois en grume, a rapporté le quotidien « L’union » dans sa livraison du 22 août dernier.

«L’opérateur a toujours dit à l’administration forestière qu’il faisait de la transformation du bois. Mais sur place ici, nous avons constaté le contraire», ont indiqué, dans des propos rapportés par le même journal, Paul Koumba Nzaou et Sylvain Ibouanga Mboumba, respectivement directeur général des Forêts et directeur général de l’Industrie.

Selon « L’union », les clauses du contrat passé avec l’administration forestière, la société chinoise doit transformer localement le bois conformément à la décision du gouvernement d’interdire l’exportation de grumes au profit d’une industrialisation plus poussée de la filière bois. Mais au lieu de cela, SDBG exporte du bois simplement scié en forme de plots. Ces bois sont ensuite mis dans des containers qui sont directement scellés sur le site avant leur exportation. En six mois, SDBG aurait déjà exporté une quarantaine de containers, d’une essence très précieuse et dont le mètre cube vaut au minimum 300 000 francs CFA.

«Nous mettons les grumes au fond des containers et le bois transformé à la fin. Ce qui fait que lors des contrôles, les agents ne voient que les bois sciés», ont reconnu certains employés de l’entreprise. «Les containers doivent être scellés au port et après contrôle des agents du ministère des Eaux er Forêts et ceux de la Douane gabonaise», a expliqué Paul Koumba Nzaou.

Pris en flagrant délit, la SDBG s’expose à des sanctions prévues par la loi 16/01 du 31 décembre 2011 portant code forestier en République gabonaise. Cette loi dispose notamment en son article 279 que «sont punis d’une amende de 2 à 50 millions de francs CFA et d’un emprisonnement de six mois à deux ans, ou de l’une des deux peines, les auteurs des infractions ci-après : non respect du taux de transformation de production, fausse déclaration en matière forestière et faunique…».

L’industrialisation de la filière bois devrait être la seule voie de développement de la filière, après l’interdiction d’exportation des grumes, décidée le 5 novembre 2009. Un sursis de deux ans a été accordé aux entreprises pour l’industrialisation de la filière avec, l’obligation de transformer 60% de la production de grumes en 2010, 75% en 2011 et 80% en 2012. Entre temps, le gouvernement a créé un fonds de soutien de 20 milliards de francs CFA pour les acteurs du secteur, ou encore adopté le projet de décret fixant les règles et conditions d’accès à ce fonds. En juillet dernier, l’Etat gabonais et l’Agence française de développement (AFD) ont signé une convention de financement d’un montant de 1,5 million d’euros pour la mise en place d’un bureau d’accompagnement à l’industrialisation de cette filière stratégique, le Bureau Industrie Bois (BIB).

Publié le 22-08-2011 Source : L’union Auteur : Gaboneco

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