Au regard des efforts significatifs entrepris depuis sa création, plus de cinquante ans, pour mener à bien son rôle de conseiller de l’État, seul 3% des avis émis par le Conseil économique et social (CES) ont été pris en compte. Ce constat déplorable vient de bénéficier de la mise en place d’un outil stratégique devant permettre de renverser la tendance.
Liée à la double nécessité de rendre compte de la réalité de l’activité de l’économie nationale et de disposer de données fiables et pertinentes permettant d’orienter les choix de l’action publique en faveur du développement économique, social et environnemental, l’observatoire du CES, nouvellement créé, vise à renforcer la capacité des membres de cette institution pour la bonne conduite de leur mission de collecte de données et d’informations ainsi que pour le suivi et l’évaluation des politiques publiques du gouvernement.
Ce nouvel outil pour le CES devra être opérationnel et de recherche. «Dans sa fonction opérationnelle, l’observatoire du conseil assurera la mise en place d’une banque de données permettant de réaliser la collecte de l’information, son traitement, son stockage et sa diffusion auprès des acteurs économiques, sociaux et environnementaux. C’est dans ce cadre qu’il participera aux côtés des conseillers membres, à l’élaboration au sein de l’institution des rapports annuels sur l’état économique, social et environnemental de la nation et prendra une part active dans l’élaboration du recueil annuel des problèmes, attentes et besoins de la société civile», a indiqué Paul Biyoghé Mba avant de poursuivre qu’ «au niveau de la recherche, l’observatoire sera le lieu par excellence où seront étudiées les questions d’actualité et où seront développées de nouvelles approches d’étude des dynamiques sociales, afin de permettre la compréhension des réalités sociales et la nature des transformations qui s’y opèrent».
En tant que centre de diagnostic, de bilan, d’évaluation et de suivi, de suggestion et de proposition, l’observatoire va, selon Paul Biyoghé Mba, jouer le rôle de catalyseur entre plusieurs partenaires comprenant la société civile, les organismes publics et privés de recherche ou de production de l’information, les décideurs, les universitaires au développement.
Le Conseil économique et social du Gabon, créé en 1959, un an avant l’indépendance du pays, et troisième assemblée consultative du pays, est composé des différentes couches sociales, des représentants de l’État, du patronat, des syndicats des travailleurs, des leaders d’organisations de la société civile et des représentants des collectivités locales. Le CES a compétence sur tous les aspects de développement économique, social et culturel.
