Après son communiqué du 4 avril dernier dans lequel il dénonçait l’«illégalité» de l’opération de Siat gabon sur le territoire camerounais pour non réception du visa de la CMF, le président de cette structure est revenu à la charge le 21 mai 2013. Pour lui, la participation des investisseurs camerounais à l’appel public pour l’achat des actions de Siat Gabon est «une opération risquée».
Cet argumentaire avait été balayée par la Cosumaf (Commission de surveillance du marché financiers de l’Afrique centrale), régulateur de la bourse sous régionale qui a déclaré, il y a quelques jours, qu’elle était la seule institution habilitée à délivrer un visa pour ce genre d’opérations. Pour cette institution, la démarche de Siat Gabon et de ses partenaires n’avait donc rien d’illégal sur le territoire camerounais.
Théodore Edjangué se veut encore plus radical dans un communiqué publié le 21 mai dans le quotidien gouvernemental camerounais, Cameroon Tribune. «En l’état actuel du dossier, la CMF n’est pas en mesure d’assurer le public des investisseurs camerounais, que l’étendue et la qualité des informations disponibles tant sur la situation de la société que sur le déroulement de l’opération, soient de nature à leur permettre une prise de décision d’investissement avisée», a-t-il indiqué.
Or, cette fois, la CMF présente plutôt l’argument de la qualité et de la fiabilité de l’opération et non plus sa régularité. Au regard de cette persistance, les observateurs se demandent ce que cache cette attitude.
Inexorablement, l’on revient sur les vieilles questions de leadership entre le Gabon et le Cameroun voisin. Les uns invoquent même la question du protectionnisme pour dire qu’il ne s’agit ni plus ni moins que de protéger la Douala Stock Exchange, bourse de Douala, qui n’a jamais vu d’un bon œil la création de la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (BVMAC), domiciliée à Libreville.
Opération d’un montant total de près de 33,5 milliards de francs CFA, l’initiative de Siat Gabon visait à impliquer les investisseurs nationaux et régionaux dans son développement, conformément à la convention de reprise des actifs agroindustriels des sociétés Hévégab, Agrogabon et Sogadel (Ranch Nyanga) entre l’État gabonais et le groupe Belge.