L’«Implosion du Gabon, c’est maintenant ?»

implosion-gabon-11Phénomènes de société en tout genre, sentiment d’abandon ou de non prise en compte des populations, possible friction au sommet de l’Etat entre Ali Bongo et Raymond Ndong Sima, apparaitraient comme autant de facteurs qui annoncent une éventuelle «implosion du Gabon». L’hebdomadaire «La Loupe», une fois de plus, a brossé un portrait peu flatteur de l’atmosphère qui prévaut ces derniers temps dans la société gabonaise.

Le portrait que François Mihindou, rédacteur en chef de l’hebdomadaire La Loupe, brosse du pays est peu reluisant, en effet. Le confrère, intervenant dans la matinée du mardi 2 juillet sur les antennes de Radio France internationale (RFI), note que «le pays est géré par la légion étrangère, c’est-à-dire des gens venus d’ailleurs, comme si on manquait de compétences locales», une situation que son journal, La Loupe avait déjà évoquée il y a une semaine, s’interrogeant sur le véritable sens que le président de la République donne au mot «Patriotisme». Ainsi, indique le dernier éditorial du journal en son numéro 136, «A la vérité, deux faits suscitent davantage l’inquiétude : d’un côté, Ali et sa «légion étrangère» tiennent mordicus à jouir de tout le Gabon, tout seul au point où aucune lueur d’espoir n’annonce, à l’horizon, un changement de cet «égoïsme primaire» et, d’un autre côté, les Gabonais d’aujourd’hui ont désormais «les yeux ouverts» et ne veulent plus «êtres chosifiés».

Pour les confrères, la situation ne saurait perdurer dans la mesure où, même au sommet de l’Etat, il est bien perçu de tous les Gabonais qu’un «clash» est en passe de prendre effet entre Ali Bongo et son Premier ministre, Raymond Ndong Sima. Ainsi, et «fatalement, à un moment ou à un autre de l’évolution de notre société, les opprimés du régime d’Ali se lèveront comme un seul homme pour lui demander, de force «la part du gâteau qui leur revient de droit». Et, en ce temps-là, l’affrontement physique sera inévitable», ont tenu à prévenir les confrères du journal La Loupe pour qui «1% de Gabonais se partage 99% de ressources du pays tandis que 99% de compatriotes se disputent 1% du fruit collectif». Même si, relèvent-ils, «au Gabon, et c’est de tradition, les habitants ont le cœur tendre mais le bec acéré. Pour preuve, les mécontentements s’expriment rarement par la violence physique». Mais le cumul des colères et revendications des Gabonais risquent fort d’engendrer autre chose que le mutisme et l’immobilisme, semble être le plaidoyer de François Mihindou qui a porté à la connaissance de la journaliste de RFI que la réponse de la plupart des Gabonais à la question «Comment ça va ?» est sans conteste «ça ne va pas», vu l’état du pays.

Au regard d’une telle peinture, il apparaît pourtant que la société gabonaise ne se porte pas mieux que ses dirigeants, en ce sens que, «dans la marche d’une nation vers plus de République, il est des signes qui ne trompent pas, des évidences qui crèvent les yeux». Aussi, indiquent les confrères, les Gabonais ont de plus en plus peur de la classe dirigeante, n’ont plus le sentiment d’être «quelqu’un» et évoquent désormais avec crainte «une possible implosion de la société» ; un sentiment qui se justifierait notamment par le «calme dans les maisons et la grève dans les entités fonctionnelles de l’Etat, la résurgence des faits divers inexpliqués au quotidien».

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Quitter la version mobile