Accusé de «cracher» sur la mémoire de Pierre Mamboundou, le défunt leader de l’Union du peuple gabonais (UPG), Bruno Ben Moubamba n’est pas prêt d’oublier sa récente visite à Port-Gentil. Pourtant, tout s’était déroulé comme la délégation amenée par cette formation politique se réclamant de l’Opposition l’avait prévu. Tout, sauf le peu d’affluence cette journée-là. Les meetings, à l’époque de Mamboundou auraient drainé plus de monde, estiment certains portgentillais. De plus, si le leader charismatique de l’UPG n’est plus, son épouse Marie-Augustine Mamboundou a était bien présente aux côtés de Ben Moubamba, dans la capitale économique gabonaise. Malgré la présence de celle qui a récemment affiché quelques ambitions quant aux prochaines joutes électorales, seulement 200 personnes environ auraient assisté à la rencontre politique. Pourquoi un tel détournement, se sont interrogés certains hiérarques du parti oubliant que la scission de l’UPG inquiète de plus en plus de partisans.
C’est peut-être pour chasser ce doute et cette inquiétude que le secrétaire national en charge de la communication au sein du parti, Ben Moubamba avait tenu à ouvrir le meeting en aspergeant ses partisans et sympathisants d’eau bénite, apportée expressément pour l’occasion, ainsi que l’a rapporté, 23 septembre 2013, le journal La Démocratie. Mais, à en croire ce confrère, ce n’est pas tant la «grande croix» que Ben Moubamba brandissait devant le visage de chaque individu présent à la causerie qui inspirait le doute quant au véritables intensions de la veuve de Pierre Mamboundou et son nouveau bras-droit. Le secrétaire national de l’UPG aurait été accusé de «cracher» sur la mémoire du défunt leader en prétendant que le disparu lui aurait tout bonnement promis sa place, à la tête de l’UPG. Bruno Ben Moubamba, l’héritier politique de Pierre Mamboundou ? Si plusieurs personnes au sein du parti se le demandent encore, pour Me Louis-Gaston Mayila, joint par les confrères, cette affirmation est «un grossier mensonge».
Fortement irrité, le vigoureux et tonitruant président de l’Union pour la nouvelle République (UNPR) aurait lancé : «C’est faux. Je dis que c’est deux mille fois faux. Il ment. Oui Pierre Mamboundou a reçu Ben Moubamba à mon domicile qui était le siège de l’ACR. J’étais là. Le Pr Pierre André Kombila aussi. Comme autre témoin, il y avait Idriss Ngari. Nous avons dit à Ben Moubamba, tu viens d’arriver. Si tu veux, viens avec nous à l’ACR. A aucun moment le président Mamboundou lui avait demandé de retirer sa candidature pour soutenir la sienne, puisqu’à l’époque, l’ACR n’avait pas encore de candidat. Comment Mamboundou aurait-il pu lui faire une telle proposition ? Moi, je dis que Ben Moubamba ment car j’étais là.»
En effet, des sources concordantes indiquent que, du haut de son estrade, «l’exorciste» avait affirmé être à la place qui lui revient avant de prendre officiellement les rênes de l’UPG, parti qui lui reviendrait de droit. En 2009, aurait-il déclaré à l’endroit de l’assistance, Pierre Mamboundou l’avait reçu à son domicile, sis à Awendjé, et lui avait alors demandé de retirer sa candidature et de soutenir plutôt celle de l’UPG pour qu’à terme, la direction du parti lui revienne. L’avait-il fait aussitôt que cela lui avait été demandé ? Vraisemblablement, non. L’homme, certainement trop épuisé par sa grève de la faim à l’époque, n’avait pas jugé utile de mettre à exécution le plan de l’ancien.
Ben Moubamba qui figurera par la suite aux côtes des membres de l’Union nationale, allant, à travers une célèbre sortie au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba, jusqu’à prendre au sérieux son poste de ministre des Affaires étrangères du gouvernement alternatif de Mba Obame, serait-il un menteur ? Bien malin qui le dira.