Cette visite avait « des ères d’université », selon les mots du ministre de la santé, universitaire habitué de rencontres scientifiques. En effet, dans cette délégation de d’odonto-stomatologistes, il fallait compter d’éminents professeurs, des actuels ou anciens doyens de facultés de médecine d’Afrique et de France, des spécialistes internationaux de la chirurgie dentiste et notamment de l’implantologie exerçant aux Etats-Unis ou sur le continent africain mais aussi des chirurgiens maxillo-faciaux reconnus pour leur expérience.
Le ministre de la santé qui s’est réjoui de la formidable opportunité que représente, pour le Gabon, cette deuxième rencontre sur le territoire national après celle de 2004, a déclaré avoir pris effet et cause pour l’ANOSGA-CMF qu’il souhaite voir se muer en ordre. « Je serai heureux, avant de partir de ce département, de voir naître un ordre des odonto-stomatologistes comme il en existe ailleurs en Afrique », a-t-il lancé notamment à l’endroit du Dr. Jacquie Ndoutoume, présidente de l’ANOSGA-CMF. Il a, par ailleurs, indiqué qu’il travaille sur l’ouverture éventuelle d’une faculté d’odonto-stomatologie au sein de l’Université des Sciences de la Santé, à Owendo. « Je suis disposé à considérer toutes les initiatives et tous les conseils qui peuvent nous permettre d’aller le plus vite possible pour que cette faculté voit le jour ». « Je tiens au renforcement de l’hygiène bucco-dentaire », a-t-il également indiqué, précisant qu’il est parfaitement juste de mettre un accent sur les enfants.
Le Pr. Fidèle Mengue m’Engohang a partagé à l’ensemble de ses hôtes son ambition de faire de la prévention une priorité, en ce qui concerne évidemment l’hygiène buccodentaire mais aussi toute la santé de l’homme. Cela passe d’abord par un assainissement régulier de l’environnement immédiat des populations. Pour cela, une grande opération de lutte anti vectorielle soutenue par des spécialistes cubains va démarrer dans les tout prochains. Cette politique sanitaire préventive passe ensuite par une médecine de proximité qui serait rendue possible grâce à l’application du concept d’armée-nation qui permettrait d’utiliser, en dehors des activités et manœuvres officielles, les unités mobiles du corps de la santé militaire. Cela passe enfin par une formation de haut niveau des médecins gabonais et notamment des spécialistes. « Nous avons des plateaux techniques comparables à ceux qu’on trouve en occident notamment mais nos médecins ne sont pas toujours aptes à les utiliser », a-t-il indiqué.
Face à ce besoin de formation, madame le doyen de la faculté d’odonto-stomatologie de l’Université Cheick Anta Diop de Dakar a affirmé que son institution est bien disposée à accompagner, dans un partenariat bien élaboré, les Gabonais désireux de devenir dentistes ou d’approfondir leurs connaissances puisqu’il faut rappeler que cette faculté de l’UCAD est parmi les plus anciennes et les plus compétitives sur le contiennent africain.
« J’ai rarement vu un ministre de la santé en Afrique qui a une politique aussi pragmatique et opérationnelle », a lancé le Pr dénis Bourgeois, président du GADEF et vice-président de l’Université de Lyon 1.
« Les médecins ont en ce ministre une chance qu’ils doivent saisir à tout pris. C’est un homme qui sait ce qu’il veut et qui veut aller droit au but et c’est tant mieux pour la santé publique gabonaise car il y a certes de grands hôpitaux, des CHU et des plateaux techniques intéressants mais tout cela a besoin d’être organisé de façon à ce que les Gabonais soient mieux soignés », a indiqué pour sa part le Dr. Emile China, représentant de l’Afrique au conseil de la Fédération Dentaire Internationale.
Après cette visite au ministre de la santé, la délégation a retrouvé le Palais Omar Bongo Ondimba où les travaux du 2ième congrès de Libreville se sont achevés vendredi après-midi sur une note de satisfaction, les praticiens gabonais ayant pleinement reçu au cours des importants échanges scientifiques qui ont eu lieu.
