Burkina: une ébauche de la charte de transition remise au colonel Zida

Le leader de l'opposition Zéphirin Diabré (à gauche) et Roch Marc Christian Kaboré, ancien président de l'Assemblée nationale (au centre) lors de la réunion du 8 novembre 2014 pour élaborer le projet de charte de transition. ISSOUF SANOGO / AFP
Le leader de l’opposition Zéphirin Diabré (à gauche) et Roch Marc Christian Kaboré, ancien président de l’Assemblée nationale (au centre) lors de la réunion du 8 novembre 2014 pour élaborer le projet de charte de transition. ISSOUF SANOGO / AFP
Ce lundi 10 novembre, l’opposition politique burkinabè, la société civile et les dignitaires religieux ont élaboré un avant-projet d’une charte de transition. Une ébauche de cette charte a été remise au lieutenant-colonel Zida, l’actuel homme fort du pays. Consultez ce projet sur rfi.fr.

Le lieutenant-colonel Zida a reçu des mains du pasteur Henri Yé, président du groupe de travail sur la charte, un avant-projet du texte qui définit les contours de la transition. L’atmosphère était très détendue. Cela s’est déroulé dans une suite de l’hôtel Laïco à Ouaga 2000. Il reste encore de nombreux obstacles à franchir. Mais « c’est une étape importante », a déclaré le lieutenant-colonel Isaac Zida.

« Les partis politiques de l’opposition et la société civile, ainsi que les responsables coutumiers se sont retrouvés pour faire un document qui va certainement constituer un socle. Mais j’avoue que je viens juste de recevoir le document. Je n’en ai pas encore pris connaissance. Nous allons nous y atteler et à l’issue, nous allons certainement nous retrouver pour, ensemble, voir s’il y a des amendements. Mais toujours est-il que nous avons une base sur laquelle travailler, et donc notre charte de la transition est en marche », a affirmé le lieutenant-colonel.

Un civil pour présider la transition

Ce document prévoit un président de la transition, un Premier ministre, une Assemblée nationale de 90 membres dont 40 issus des rangs de l’opposition, 30 de la société civile et 10 des autres partis, c’est-à-dire de l’ancienne majorité, réduite à la portion congrue.

Le document, que RFI s’est procuré, confirme que le président de la transition sera une personnalité civile. D’après les articles 5 et 8, elle sera élue en deux étapes par un collège de désignation qui comprendra 45 membres issus des différentes composantes. Ils examineront 15 candidatures, chaque composante peut proposer trois candidats. Le collège de désignation fera une présélection de trois aspirants qui seront ensuite départagés après des entretiens. Une procédure qui paraît complexe.

Le président sera élu à la majorité absolue lors d’un vote à bulletin secret. La charte prévoit aussi un Conseil national de défense et de sécurité au pouvoir sécuritaire très étendu et il n’est pas exclu qu’il soit dirigé par le lieutenant-colonel Zida.

Le président de l’Union africaine en visite à Ouagadougou

Mohamed Ould Abdel Aziz a affirmé que l’Union africaine n’était pas venue pour sanctionner le Burkina. Il a déclaré à l’aéroport que la solution à la sortie de crise viendrait des Burkinabè qu’il a congratulés. Selon Ould Mohamed Abdel Aziz, les Burkinabè ont fait l’essentiel en faveur de la démocratie dans leur pays.

De toute évidence, il a tenu à dépassionner le dossier burkinabè. L’ultimatum de quinze jours de l’Union africaine, assorti de sanctions, avait beaucoup choqué. Les acteurs de la sortie de crise estiment que l’Union africaine les a ignorés lorsqu’il les avait interpellés sur le projet de réforme de la Constitution. Selon eux, l’Union africaine est donc mal placée pour imposer les règles de la sortie de crise.

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