Dès la première offensive contre eux, en mai dernier, les jihadistes de Benghazi accusaient le voisin égyptien de soutenir leur ennemi : le général Haftar, affirmant qu’il s’agissait d’un soutien logistique avec des instructeurs de l’armée égyptienne. Mais à l’époque, le Caire démentait catégoriquement.
Ces derniers jours, sur France 24, Abdel-Fattah al-Sissi reconnaissait un soutien indirect à l’armée nationale libyenne qui combat, justement, aux côtés du général Haftar contre les jihadistes à Benghazi. En revanche, le président égyptien dément toujours toute présence de ses forces au sol : « Nous nous contentons de sécuriser notre frontière », a-t-il expliqué avant de démentir également toute intervention de son aviation en Libye.
Pourtant, en aout dernier, après le bombardement de plusieurs positions de l’alliance Fajr Libya, à Tripoli, Washington accusait ouvertement les Émirats arabes unis et l’Égypte d’avoir secrètement mené ces frappes aériennes contre des miliciens islamistes. Selon le New York Times, citant des sources sécuritaires américaines, ces raids ont été menés par des avions de chasse émiratis, en utilisant des bases égyptiennes.
Avec l’expansion du groupe Etat islamique, la Libye inquiète aujourd’hui – au même titre – Paris et le Caire.
« Les Egyptiens estiment qu’il faut réintervenir en Libye mais nous avons des doutes sur la résolution de cette crise, uniquement par la force », explique, à l’AFP, une source gouvernementale française.