L’économie française frémit, le moral des ménages s’améliore

Les consommateurs profitent d'une augmentation de leur pouvoir d'achat grâce à la chute des prix du pétrole afp.com/Fred Dufour
Les consommateurs profitent d’une augmentation de leur pouvoir d’achat grâce à la chute des prix du pétrole
afp.com/Fred Dufour
Deux indicateurs publiés mardi semblent accréditer la thèse du frémissement de la reprise économique évoqué la veille par François Hollande.

Le frémissement économique se confirme en France. Déjà en hausse en novembre, l’indicateur mesurant le moral des ménages , publié chaque mois par l’Insee, a continué de s’améliorer en décembre pour passer de 86 à 90 en deux mois. S’il reste très en deçà de son niveau moyen depuis 1987 (correspondant à l’indice 100), il atteint une valeur jamais vue depuis juin 2012. Soit quasiment un plus haut depuis l’arrivée aux affaires de François Hollande.

Autre bonne nouvelle, l’indice composite PMI mesurant l’activité du secteur privé français a affiché à la toute fin 2014 sa meilleure performance depuis huit mois. Il se situe à 49,7 points, soit de plus en plus près du seuil de 50, qui sépare la récession de la croissance.

De quoi donner du coeur à l’ouvrage au gouvernement et au président de la république, souvent pris en défaut pour avoir annoncé à tort la reprise et l’inversion de la courbe du chômage.

Devenu plus prudent, François Hollande a toutefois promis lundi qu’il ferait « tout pour que la croissance soit la plus haute possible, pour que nous ayons plus de 1% de croissance » en 2015, laissant entendre qu’il espérait un retournement de conjoncture, aussi léger soit-il.

Des causes essentiellement externes

De quoi presque crier victoire pour Mathieu Plane, économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques, interrogé par l’AFP. Comme la plupart des autres économistes, il explique ce sursaut par le maintien durable d’un euro sous les 1,20 dollar, la baisse des prix du pétrole et la « montée en charge » des mesures gouvernementales en faveur des entreprises et du pouvoir d’achat des ménages. Soit « un alignement d’éléments favorables, exogènes et internes, avec aussi le ralentissement de la consolidation budgétaire ».

« On peut s’attendre en 2015 à être au delà de 1% de croissance sur l’ensemble de l’année, avec des trimestres autour de 0,3% ou 0,4% », avance-t-il. Pour lui, même « le pari sur le chômage peut commencer: on est à la frontière de la stabilisation voire la légère inversion sur 2015 ».

Plus prudent, Michel Martinez, économiste chez Société générale « table » sur la poursuite de cette amélioration de la confiance mais de façon plus « graduelle ». « Les baisses des prix du pétrole, de l’euro, les baisses d’impôts, ça met du temps à se traduire dans les faits pour les ménages et les entreprises », justifie-t-il.

Le risque déflationniste demeure

Les deux économistes se retrouvent pour évoquer la permanence du risque déflationniste, avecune inflation à son plus bas en novembre, à 0,3% sur un an. « Etant donné la situation économique et le choc que l’économie a subi depuis 2008 », la conjoncture peut aussi ne pas se retourner suffisamment pour « inverser la mise en place d’une spirale déflationniste », estime ainsi Mathieu Plane. « Le risque c’est le report des décisions de consommation pour les ménages et d’investissements pour les entreprises », renchérit Michel Martinez.

Une autre inquiétude réside dans les choix que feront les ménages français, toujours minés par un fort taux de chômage: consommer ou épargner. Dominique Barbet, économiste de BNP Paribas estime dans une note, qu’il s’agit de « la question clé » à laquelle il est encore trop tôt pour répondre.

Par LEXPRESS.fr avec AFP

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