Le ministre de la Santé a procédé récemment au lancement des activités commémorant la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, une maladie endémique qui fait encore des ravages sur le continent africain et dont les populations démunies demeurent les principales victimes, avec un taux d’hospitalisation de l’ordre de 68,9%.
En Afrique, en général, et au Gabon singulièrement, le paludisme attaque toutes les couches sociales sans distinction ; et menace plus sérieusement les vies des femmes enceintes et celles des enfants de moins de cinq ans, parmi lesquels il continue particulièrement à semer la mort sur le continent. Cette maladie constitue le premier problème de santé publique au Gabon. Selon les statistiques officielles, seulement 15 % des cas de paludisme sont traités dans les unités de soins, les 85 % restants sont traités par des tradi-thérapeutes et les agents de santé communautaires, avec le flou qui entoure la connaissance qu’ils ont de la maladie. D’après le rapport de suivi des Objectifs du millénaire pour le développement au Gabon, les enfants de moins de 5 ans sont les plus touchés avec un taux d’hospitalisation de 68,9 %. Le taux de mortalité dû au paludisme est encore plus élevé dans les milieux ruraux situés à proximité des fleuves. Ces milieux sont considérés comme des zones à risque. Les populations de ces endroits sont tenues d’utiliser des moyens de prévention et de traitement efficace contre la maladie. Eu égard à cela, le ministre de la Santé a estimé que cette Journée mondiale a pour but de faire prendre conscience des efforts à mener pour lutter efficacement contre cette maladie endémique, et de susciter l’adhésion de la communauté nationale aux stratégies de lutte. Cette dernière passe par l’appropriation par tout un chacun de cette maladie qui ne doit pas être perçue comme étant l’affaire des autres, vu que le parasite et le vecteur responsables sont des adversaires de taille. Par la suite, le Pr Léon Nzouba a convié tous les responsables sanitaires à multiplier des initiatives et à densifier leurs activités au cours des prochaines années. Pour sa part, le représentant de l’Oms au Gabon, le docteur Komlan Siamevi, a indiqué que les avancées dans la lutte contre les maladies évitables, y compris le paludisme, ont été rendues possibles grâce à une extension considérable depuis dix ans des mesures visant à les combattre. En termes d’avancées, il y a, entre autres, la distribution à grande échelle de moustiquaires imprégnées d’insecticides, l’amélioration des outils de diagnostic et la disponibilité de médicaments afin de prévenir la maladie. Des efforts louables sont également entrepris par des chercheurs, dans l’optique de bouter cette endémie hors du Gabon. On peut citer en exemple l’unité de recherche de la Fondation internationale de l’hôpital Albert Schweitzer basée à Lambaréné, dans le centre du Gabon, qui pourrait lancer sur le marché en 2013 un vaccin contre le paludisme. Ce vaccin se trouve aujourd’hui en phase 3 d’expérimentation.
Larson KOUMBA
