La DTE (Destitution – Transition – Élections)

Qu’est-ce que c’est que la DTE?

L’idéologie « DTE » (Destitution – Transition – Élections) n’est pas une invention politique de la classe politique nationale sur le terrain ; la « DTE » est une invention politique du Dr. Daniel Mengara et, par extension, de la diaspora gabonaise. L’idée « DTE » a toujours existé en filigrane de l’idéologie politique du mouvement « Bongo Doit Partir » (BDP) et a donc toujours informé la démarche révolutionnaire du Dr. Daniel Mengara, qui a conclu depuis la création du BDP en décembre 1998 (voir Appel à la nation de décembre 1998) que le Gabon ne changerait ni par les urnes et encore moins par la bonne volonté des Bongo, et que seule un révolution populaire en bonne et due forme pourra venir à bout du régime des Bongo au Gabon. Ces idées ont ainsi fait l’objet de plusieurs appels à la nation qui, au fil des années, ont continué à renforcer les fondements idéologiques du mouvement et donc à préparer les Gabonais à la démarche insurrectionnelle qui, plus de 17 ans plus tard, se matérialisera sous le nom « DTE ».

Mais c’est notamment avant, et surtout après, l’énième élection perdue d’avance de 2009 que le Dr. Daniel Mengara commence à livrer aux Gabonais, de manière plus explicite, la démarche qui devrait conduire à une fin de régime au Gabon par la force démocratique de la rue. Il oppose ainsi à ceux qui parlaient de Conférence Nationale Souveraine au Gabon l’idée, plus concrète, d’une Assemblée Constituante qui deviendrait l’instrument primaire d’une transition politique (Transition) inspirée par une insurrection populaire destitutrice du régime en place (Destitution), transition qui, dès lors, serait chargée d’organiser de nouvelles élections libres et transparentes (Élections), et ce suite après une remise à plat de la loi fondamentale qui viendrait réformer tant les institutions que la destinée politique nationale et, donc, permettre aux Gabonais de pouvoir enfin se choisir librement les leaders qu’ils veulent. L’idée « DTE » commence ainsi à prendre forme, ce qui conduit par la suite le Dr. Daniel Mengara, dès l’année 2011, à commencer à rassembler puis organiser les Gabonais de la diaspora autour de ces idées. Ce travail s’initia d’abord aux Etats-Unis où une série de réunions à Montclair, Birmingham, Houston, New York, Washington et Atlanta conduisirent à la création et à la mise en place de la Plateforme Citoyenne. Cette Plateforme, dont Monsieur Henri Omva devint le premier président suite à une élection tenue à Washington le 17 septembre 2011, réunissait tant les Gabonais de la Diaspora des Etats-Unis que, par la suite, ceux de la Diaspora politiquement engagée d’Amérique du Nord. Une initiative similaire conduisit par la suite le Dr. Daniel Mengara à Paris pour répéter l’opération d’unification et de rassemblement des diaspora gabonaises en Europe, ce qui se matérialisa avec la mise en place du mouvement des Diaspora Libres en 2012.  Le travail se poursuivit par la suite en 2015 dans la foulée du débat sur la « gabonité » douteuse d’Ali Bongo qui fit rage au moment où commençait le débat électoraliste qui annonçait les élections présidentielles de 2016, débat qui permit au Dr. Daniel Mengara d’insérer de nouveau les idées Destitution-Transition-Élections dans le paysage politique national tant au Gabon que dans la diaspora. C’est ainsi que le Dr. Daniel Mengara, notamment suite au travail accompli avec la diaspora gabonaise de France et des Etats-Unis dans le cadre des manifestations de Nantes sur l’acte de naissance falsifié d’Ali Bongo, put dynamiser tant les Gabonais politiquement engagés de la diaspora que ceux de la nation tout entière sur le terrain, intronisant ainsi définitivement l’idéologie DTE tant dans le jargon que dans la pratique politique nationaux.

Autrement dit, l’idéologie « DTE » se situe dans la droite ligne de l’idéologie du « Bongo Doit Partir » dont le Dr. Daniel Mengara a passé plus de deux décennies à articuler tant les principes que les fondements. Les principes du « Bongo Doit Partir » ne sont ainsi rien d’autre que les idées fortes du processus insurrectionnel qui devrait pouvoir permettre aux Gabonais de se défaire du régime des Bongo. Parmi ces idées, il y a, notamment, le besoin de sortir des injonctions de la constitution bongoïste pour organiser les Gabonais en DEHORS de ces injonctions immobilisantes : Cela supposait donc, automatiquement, un processus EXTRACONSTITUTIONNEL que le Dr. Daniel Mengara a théorisé comme devant passer par, non pas la Haute Cour de Justice gabonaise, mais par une Assemblée Constituante du Peuple qui, dans le cadre d’un processus insurrectionnel commencé en amont même de cette Assemblée, viserait à la destitution d’Ali Bongo par le peuple lui-même et, donc, par la suite, à la mise en place d’une Transition politique devant aboutir, enfin, à l’organisation d’élections transparentes qui puissent affirmer la volonté démocratique du peuple gabonais. Bref, ce sont ces vieilles idées « BDP », mille fois ressassées lors des diverses rencontres politiques et sur de milliers de pages d’écrits politiques, que le Dr. Daniel Mengara s’efforce d’insuffler au sein de la diaspora, puis de la classe politique gabonaise sur le terrain, depuis 1998. Ce sont ces idées qui, au final, sont venues, une fois popularisées en 2015 et 2016, constituer l’ossature du triptyque « DTE ».

Les principes « DTE », tels que la diaspora « bédépiste » les vend depuis au moins 2011, consistent, non pas comme certains l’ont parfois méconstruit, à attendre d’Ali Bongo et de ses institutions d’organiser leur propre destitution (ceci ne serait-il pas incohérent ?), mais plutôt de monter et, donc, fomenter une insurrection hors élections et hors constitution qui empêcherait non seulement la tenue de toute nouvelle élection au Gabon tant qu’un Bongo serait au pouvoir, mais à rechercher activement la chute des Bongo et de leur régime par la force démocratique de la rue. Dès lors qu’il n’y a que par une telle chute que les Gabonais pourraient s’engager dans des réformes constitutionnelles propices à des élections libres, il fallait donc de manière résolue s’activer à forcer la marche du pays vers des réformes avant la tenue de toute nouvelle élection au Gabon. La démarche DTE est donc, avant tout, une démarche non électoraliste puisqu’elle ne voit pas des élections organisées par le régime bongoïste en place comme une option crédible pouvant mener à une alternance politique par la voie démocratique des urnes.

Et ce sont ces idées « DTE » que le Dr. Daniel Mengara avait essayé de partager, non seulement avec les leaders de l’opposition qui ont visité Washington en juillet 2015, mais aussi lors de la visite qu’il a effectuée au Gabon en août 2015. Sa conférence de presse à la chambre de Commerce de Libreville en août 2015 fut donc claire à ce niveau, tout comme fut clair le désir de la diaspora radicale dont il se réclamait de voir toute l’opposition se réunir pour poursuivre, non pas un agenda électoraliste condamnant le pays à des élections perdues d’avance, mais l’agenda révolutionnaire que proposait la mouvance « DTE » en vue de la destitution d’Ali Bongo par le biais d’une insurrection populaire, non seulement AVANT l’élection d’août 2016, mais avant toute nouvelle élection au Gabon.