Le Premier ministre gabonais, Raymond Ndong Sima, qu’accompagnaient les ministres de l’Education nationale, Séraphin Mondounga, et son collègue délégué au Budget, Raphaël Ngazouze, a reçu, le 3 avril 2013, les membres du Syndicat national des enseignants-chercheurs (Snec) et ceux de la Force de réflexion et d’action pour l’enseignement supérieur (Frapes), pour discuter des modalités d’une possible sortie de la crise qui a entrainé la suspension des cours au sein des universités et grandes écoles du Gabon depuis déjà deux mois.
Les enseignants et chercheurs de l’Université Omar-Bongo, fédérés au sein des deux centrales syndicats que compte l’enseignement supérieur gabonais, ont répondu favorablement, le 3 avril 2013, à l’invitation du Premier ministre, Raymond Ndong Sima, pour une reprise de discussion devant permettre de trouver un terrain d’entente pour la matérialisation des revendications, sources de l’arrêt des cours dans les universités et grandes écoles du Gabon.
Au cours des discussions, houleuses, de près d’une heure et demi, Raymond Ndong Sima a tenté de restituer la chronologie des rencontres antérieures avec les deux syndicats dans le but d’aplanir toutes les divergences qui persistaient jusqu’à ce que le Snec ne décide dernièrement de durcir son mouvement, une stratégie pour amener le gouvernement à céder à ses revendications.
Le Premier ministre n’a pas manqué de signifier aux membres des deux syndicats, quelle fut sa surprise de cette décision de durcir le mouvement. Selon le chef du gouvernement, en terme de revendications trouvées lors de son arrivée à la primature, il y avait la régularisation de la situation administrative des enseignants du supérieur à laquelle il s’est attelé à apporter des solutions, notamment à travers la codification, la mise en solde, pour un total de 1235 dossiers traités, et la situation de l’îlot d’Angondjé qui doit être viabilisé pour la construction de logements.
Les enseignants du supérieur des deux syndicats. © Gabonreview/Loïc Ntoutoume
Une clarification qui semblait ne pas être conforme au cahier de charge détenu par le Snec. De ce fait, l’un des leaders syndicaux, Jean Remy Yama, a tenu à faire savoir ce qu’il en était réellement selon sa centrale syndicale. «Je pense que ce rappel n’a pas été correctement fait, depuis pratiquement trois ans nous n’avons jamais fait de grève illimitée, en dehors des grèves d’avertissement. En mars dernier si nous sommes en grève c’est pour quatre points, à savoir, régularisation des situations administratives, les rappels, l’îlot d’Angondé et la mesure présidentielle qui date du 16 août 2011», a-t-il précisé, avant d’ajouter qu’avant cette déclaration d’intention du président Ali Bongo Ondimba, il y a eu les états généraux de 2010, à l’issue desquelles les conclusions prévoyaient un point sur la revalorisation salariale et une proposition de statut particulier.
Lors de l’ouverture des négociations, le 5 février dernier, des dissensions avaient été enregistrées à propos des 2,5 milliards de francs CFA en lieu et place des 18 milliards réclamés par les syndicats au titre des rappels sur le traitement des enseignants du Supérieur. Ces divergences s’étaient accentuées le 22 mars dernier au cours d’une autre réunion. Durant celle-ci, les syndicats avaient souhaité que le gouvernement leur reverse 4 milliards de francs CFA au titre des rappels et une dotation spéciale de 2 milliards de francs CFA de la part du Président de la République.
En attendant qu’une proposition soit retenue quant au montant devant permettre l’application de la mesure prise par le président Ali Bongo Ondimba à l’endroit de l’élite intellectuelle gabonaise, le Premier ministre a renvoyé les syndicats à une réflexion qui devra permettre de sortir de cette situation de blocage au plus tard le 10 avril prochain. Ceux qui prédisaient un probable épilogue du bras de fer enseignants du supérieur-gouvernement gabonais devront encore patienter pour une semaine.
