Le feuilleton sur l’assassinat de l’adjudant-chef Marcel Mayombo vient d’arriver au terme de l’un de ses épisodes. Dans celui-ci, trois militaires impliqués ont été inculpés le vendredi 26 avril 2013 après leur audition.
Un rebondissement vient d’être enregistré dans l’affaire concernant l’assassinat, à Mouila, de l’adjudant-chef Marcel Mayombo. Après le dessaisissement du tribunal de première instance de Mouila au profit de celui de Libreville, les trois mis en cause ont été inculpés le vendredi 26 avril 2013, pour assassinat. Le quotidien L’union a relevé, le samedi 27 avril, que deux de ces inculpés ont été placés sous mandat de dépôt, tandis que le troisième, l’ancien directeur du centre d’instruction de la 6e région militaire de Mouila, a bénéficié de la liberté provisoire.
Le journal relève, citant une source, que «le procureur de la République, Sidonie Flore Ouwé et le juge d’instruction militaire désigné auraient jugé les faits suffisamment graves pour garder les inculpés sous la main de la justice, en attendant leur jugement». L’on indique en outre que deux autres militaires cités dans cette affaire ne se sont pas présentés à leur convocation. Citant une source judiciaire, le quotidien gabonais indique que «l’un est ici à Libreville, mais il ne s’est pas présenté devant le procureur et le juge. L’autre avait été envoyé en stage à l’étranger»Durant leur audition de plus de six heures, les militaires inculpés ont nié leur implication dans ce meurtre. L’origine des fonds ayant permis au directeur du Centre d’instruction militaire de Mouila de procéder à de grands investissements ces dernières années, a été l’un des éléments ayant poussé le juge et le procureur à mettre la pression. Niant, le concerné a explique avoir bénéficié d’un crédit, facilité par un haut cadre en fonction à la Direction générale du budget.
Toujours est-il, selon ce qui se raconte, que pendant les manœuvres militaires durant lesquels l’adjudant-chef Marcel Mayombo a été tué, il y avait un véhicule rouge de marque Hummer garé au sein du Centre d’instruction de la 6e région militaire de Mouila. L’automobile a ensuite disparu et l’on croit qu’elle est repartie avec les organes prélevés sur l’adjudant-chef. Les enquêtes se poursuivent donc pour déterminer à qui appartient le Hummer et qui le conduisait ce jour-là.
Pour mémoire, en novembre 2011, une manœuvre militaire, au village Nanga, près de Ndendé dans la province de la Ngounié, avait entraîné la mort de l’adjudant-chef Marcel Mayombo. Ce dernier a été, selon des sources concordantes, la victime de certaines personnes mal intentionnées en quête d’organes humains. D’où le qualificatif de crime rituel attribué à cet assassinat. De plus, à la découverte de la dépouille mortelle de l’adjudant-chef, il lui manquait les bouts de sein, les yeux, les lèvres et le pénis.
Au terme de la manœuvre, ses frères d’armes n’avaient même pas remarqué son disparition et les chefs, malgré la légendaire rigueur des militaires et les appels pour vérification de la présence de tout le monde, n’ont pas fait cas de sa disparition. C’est l’épouse du mort qui, se rendant compte que les autres militaires partis en mission avec son époux étaient revenus et que lui tardait à regagner le domicile deux jours après, ameutera la ville de Mouila.
Que s’est-il réellement passé ? Qui sont les coupables ? Qui sont les commanditaires ? Qu’a-t-on fait des organes prélevés sur le corps de cet adjudant-chef ? Et la hiérarchie militaire dans tout cela ? Et la justice, notamment celle enclenchée à Mouila ? Autant d’interrogations dont on espère des réponses des prochains épisodes.



