Une dame d’une quarantaine d’années a trouvé la mort dans la nuit de samedi à dimanche derniers après avoir subi une énième initiation dans un temple à Owendo qu’elle fréquentait depuis 2008. Le décès n’a été annoncé à sa famille que le dimanche dans la journée alors que le corps avait déjà été déposé dans une morgue.
Le temple dans lequel priaient la défunte Moussavou Ibouanga et sa fille depuis cinq ans était présenté aux fidèles comme une église. Mais en fait il s’agit bien d’un temple où était pratiqué jusqu’à ce week-end un rite syncrétiste où louanges chrétiennes accompagnaient initiations par l’Iboga. Comme un mélange de christianisme et de Bwiti.
C’est à l’occasion d’une nouvelle séance d’initiation que la victime a été prise par des convulsions avant de rendre l’âme un peu plus d’une heure dans une structure hospitalière de Libreville, selon le témoignage de la fille de Moussavou Ibouanga rapporté par son oncle.
« Quand ils ont vu que ma grande sœur convulsait, ils l’ont prise après avoir sorti tout le monde du temple et ils l’ont amené à l’hôpital en cachette. Elle est morte là bas et ils ont même pris la liberté de mettre le corps à la morgue », a -t-il témoigné.
Ce qui est intriguant, c’est bien le fait que les présumés assassins ont tenté dimanche d’échapper à la vigilance de la famille en leur donnant rendez-vous seulement ce lundi après-midi pour lui donner les raisons de ce décès.
Ils ont finalement répondu à la question que tout le monde se posait depuis dimanche matin: « qu’est-ce qui s’est passé? ». Devant la famille, alertée par le jeune frère de la victime, les présumés assassins ont évoqué une crise de paludisme. « Ils ont menti que c’était le paludisme quand on leur a posé la question. Et devant la Police judiciaire que j’ai appelée, ils ont changé en expliquant que c’est une initiation qui a mal tourné », a ajouté le frère, totalement dépité.
Les responsables du temple sont des Gabonais. Ils ont été mis en garde à vue par la Police Judiciaire (PJ). Ils devront donc éventuellement répondre devant la justice de plusieurs chefs d’accusation.



