Cela paraissait trop beau pour être vrai ! Voulant se soustraire de la malédiction du schisme qui arrive souvent, aux partis politiques gabonais après la mort du leader fondateur, l’Union du peuple gabonais (UPG) a vite été rattrapée par la réalité. L’UPGL, une nouvelle formation politique est en train de naître de la marmite en ébullition de l’UPG.
La toute fraiche réconciliation entre les membres de l’Union du peuple gabonais (UPG) de l’aile dite «loyaliste», emmenée par Thomas Ibinga, et l’autre faction, conduite par Mathieu Mboumba Nziengui, Secrétaire exécutif de l’UPG, dite «légaliste» n’aura eu qu’un peu plus d’un mois d’expérimentation. Le naturel s’est en effet empressé de revenir au galop.
Alors que certains observateurs de la vie politique gabonaise saluaient l’exemplarité affichée par l’UPG à travers la résolution, le 10 août dernier, de sa crise, voilà que les militants qui se disent loyalistes préconisent de créer leur propre parti : «l’Union des patriotes gabonais loyalistes (UPGL)». Qualifiant l’acte conduit par le secrétaire politique, Margueritte Makaga, de «simulacre de réconciliation», les loyalistes réunis au sein de la fédération de l’Estuaire et dont le siège est actuellement basé au quartier Akébé-Ville à Libreville, ont estimé qu’ «on ne peut parler de réconciliation tant que des solutions qui ont motivé la scission ne sont pas trouvées. Le rétablissement de l’ancien bureau est seul à même de panser les frustrations nées des exclusions et suspensions du bureau du conseil du secrétariat exécutif, en violation des dispositions statutaires et règlementaires, qui prévoient la désignation de ses membres, uniquement par le congrès».
Ainsi, se targuant de la fidélité aux valeurs d’union, de dignité et de responsabilité prônées jadis par cette formation politique en décadence, les loyalistes ont crié à la trahison de certains des leurs. Pour eux, le retour de Thomas Ibinga, Pierre-Claver Mihindou Koumba et de Pélagie Marie Joselle Itsana dans les rangs de l’UPG, dirigé par Mathieu Mboumba Nziengui, s’est fait sans tenir compte de la base.
Au regard de ce vent qui souffle sur le parti du mythique opposant charismatique, feu Pierre Mamboundou, on peut se demander si la décision des loyalistes de créer leur propre parti politique résulterait simplement de la difficulté à cohabiter avec leurs frères d’armes du passé, notamment les légalistes, ou de l’envie de se positionner à leur propre compte lors des prochaines batailles électorales. Que dira Margueritte Makaga, quand elle se souviendra de cette déclaration dont elle est l’auteur : «nous sommes vivants et pour la première fois dans notre pays, nous faisons la preuve de l’Union».
Il se murmure que derrière le projet de «l’Union des patriotes gabonais loyalistes (UPGL)» se trouve un ancien lieutenant de Pierre Mamboundou : David Mbadinga, ancien secrétaire général de l’UPG, sorti de cette formation politique du fait du rapprochement de Mamboundou avec Omar Bongo après l’exil à l’ambassade d’Afrique du Sud au Gabon. Intelligent, l’esprit vif, David Mbadinga était perçu comme le digne successeur de Pierre Mamboundou, du vivant de celui-ci. Son éloignement de l’UPG l’a privé des rennes de ce parti vers lequel il est revenu à reculon. Il n’empêche qu’un grand nombre de militants continuent de le percevoir comme l’homme de la situation. La création de l’UPGL achèvera de liquider l’UPG de Mamboundou.



