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Journalisme au Gabon : le rapport des anciens

journalisme-cncA l’initiative du président du Conseil national de la Communication (CNC), Guy-Bertrand Mapangou, des journalistes ayant fait leur preuve ont été amenés à réfléchir sur le journaliste au Gabon. Leur rapport a été remis au commanditaire, ce mercredi 2 octobre 2013.

Baptisé «Commission de réflexion sur l’état du journalisme au Gabon», un groupe de travail composé de journalistes gabonais reconnus pour leur expérience et leur professionnalisme a été mis sur pied par le président du CNC à l’issu d’un constat : «le journalisme au Gabon est malade». Selon Guy-Bertrand Mapangou, le président de l’instance de régulation des médias au Gabon, «on ne fait plus du journalisme au Gabon. On fait du griottisme, du militantisme. Le politique a aussi fait intrusion dans le métier et cette nouvelle classe de négriers a fait qu’il y a des mercenaires dans la corporation.» Et d’indiquer que «depuis 1990, tout le monde est devenu journaliste parce que le métier n’a pas été protégé».

Sur le terrain la pratique du journalisme est, en effet, marqué par le non-respect de l’éthique et de la déontologie. Ce qui se traduit par la calomnie, les informations non vérifiées, l’injure, la diffamation, l’altération des faits, etc. Toutes choses qui justifient la réflexion menée par les anciens journalistes sélectionnés par le CNC. «Nous avons souhaité avoir les conseils, les suggestions, les avis des anciens qui eux-mêmes ont aussi fait le constat selon lequel nous avons des problèmes dans ce métier au Gabon. Premièrement, parce que nous n’avons plus formé depuis de nombreuses années, deuxièmement parce qu’après 1990, après la conférence nationale, il y a eu une intrusion quasiment brutale de certains (des politiques) qui sont entrés dans ce métier sans les rudiments, sans la formation».

«Le CNC a fait des propositions au gouvernement pour améliorer l’exercice du métier», a rappelé Guy-Bertrand Mapangou, non sans rappeler que l’institution qu’il dirige a souvent «attiré l’attention des médias publics sur la nécessité de conduire le débat» sur tous les plans afin de relever le niveau de la presse dans le pays.

Remettant le rapport de leur réflexion, ces journalistes prétendument chevronnés estiment que la mise en application de leurs recommandations pourra permettre d’améliorer «l’image de la presse et lui donner les moyens de son épanouissement, de faire respecter la déontologie et les contraintes du métier de journaliste, d’assurer la formation et le perfectionnement des journalistes, de mettre en place une Commission d’éthique des médias, de relancer les activités de la Maison de la Presse».

Au titre de ces recommandations, on note la place de choix occupée par la formation. C’est dans ce sens que la Commission a proposé l’ouverture à Libreville d’un Centre de formation et de perfectionnement des Journalistes. «Ce centre sera animé par des professionnels à la retraite ou encore en activité», ont-ils préconisé.

Pour François Ondo Edou, le rapporteur général de la commission, l’approche du CNC est une marque de reconnaissance à leur endroit : «lorsque cela se fait en France et partout, lorsque l’Etat a besoin d’une réflexion pointue, il fait appel à des spécialistes pour faire ce travail. C’est pour cela que ce matin nous avons remis au président du CNC le rapport de notre réflexion menée pendant près de trois mois et qui nous a permis de passer en revue un certains nombre de dysfonctionnements dans le métier qui est le nôtre et je crois que cela en valait la peine». Le rapport qui contient également une proposition de forum devant permettre aux experts en la matière d’échanger sur le métier, sera porté à l’attention du chef de l’Etat et du Premier ministre afin qu’ils en évaluent également la pertinence.

La Commission était présidée par Charles Minko Mbélé. Elle compte quelques noms célèbres, ou relativement célèbres, du journalisme gabonais à l’instar de Victor Mbega Effa, Fidèle Bitéghé Minko, John Joseph Mbourou, Claude Moussavou, Jean-Baptiste Obame Emane, Samy Constant Ondo Mezui, Léon Akue Ovono, Jean-Claude Boulanga, Valentin Safou.

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