C’est à croire que les sociétés étrangères en exercice dans le secteur forestier gabonais exploitent toutes illégalement le bois du Gabon. Après la descente musclée de la Direction provinciale des Eaux et Forêts du Woleu-Ntem à la scierie de la société chinoise Linshen Gabon (Soliga), à Mitzic, trois autres sociétés, dans l’Ogooué-Ivindo, ont payé les frais de leur fourberie.
Depuis quelques temps, des sociétés appartenant aux exploitants forestiers étrangers sévissent dans le pays et notamment dans la province du Woleu-Ntem et celle de l’Ogooué-Ivindo. D’origine asiatique pour la plupart, celles-ci semblent fonctionner de façon totalement illégale, foulant au pied les réglementations du pays dans lequel elles sont implantées. Une illustration en a été dernièrement donnée lors du recensement puis de la fermeture, à titre conservatoire, de la scierie de la Société Linshen Gabon (Soliga) d’origine chinoise, à Mitzic par les agents de la Direction provinciale des Eaux et Forêts du Woleu-Ntem. La compagnie exploitait et trafiquait illégalement du bois.
Dans un communiqué de presse daté du 24 octobre 2013, la Direction provinciale des Eaux et Forêts de l’Ogooué-Ivindo a annoncé que 600m3 de bois avaient récemment été saisis dans trois parcs à bois de la province, lors d’une descente, les 17 et 21 octobre derniers. Du bois illégalement exploité par trois sociétés : la Société gabonaise de prestation et de transformation du bois (SGPTB), l’indienne Taf Timber Gabon (TTG) et la chinoise Peng Xin.
S’il est reproché à la société gabonaise SGPTB, en exercice dans le village Matora, l’«évacuation du bois scié sans feuille de route» officielle en plus du non-paiement de la taxe de sciage, pour l’exploitant indien de Taf Timber Gabon, officiant dans le département de la Lopé/Booué au village Nzafieng, il a été établi qu’elle exploitait des agrumes en dehors des délais requis. Ce conformément à une décision de récupération d’un important stock bois abandonné et attribué par la suite à un élu de la localité, Paul-Marie Essié Emane.
Mais pour la société chinoise Ping Xin, les griefs sont en revanche plus sérieux. En effet, la Direction provinciale des Eaux et Forêts de l’Ogooué-Ivindo indique que le forestier du village Ntsengkéllé, aurait exploité une essence interdite d’exploitation et classée parmi les espèces forestières comme non commercialisable pour une durée de 25 ans conformément à une indication du Président de la République, officialisée par le décret 137/PR/MEFEPA portant mise en réserve de certaines espèces végétales à usage multiple de la forêt gabonaise. Ainsi, pour avoir abattu l’Ozigo dont quatre grumes ont été trouvées presque enfouies dans le sol et neuf autres cachées parmi d’autres essences de bois trouvées sur le site d’exploitation, la société chinoise Ping Xin s’est rendue coupable d’une sérieuse infraction vis-à-vis de la loi.
Pour Justin Menie Ngoua, le directeur provincial des Eaux et Forêts de l’Ogooué-Ivindo, des sanctions devraient être prises après l’interpellation des principaux responsables de la société en tête desquels Monsieur Chsu, chef de roulage de Peng Xin, et Félicien Mbadinga son chef d’exploitation. Pour l’heure, indique-t-il, «outre des transactions de plusieurs dizaines de millions de francs CFA, le bois saisi va être vendu aux enchères, conformément à la législation. […] Si ces sociétés persistent dans l’illégalité, elles devraient logiquement être remplacées par des sociétés qui respectent davantage la loi et l’environnement social et naturel.»



