Des sons et des couleurs pour la clôture de la 8ième édition des Escales Documentaires de Libreville à l’Institut Français du Gabon où deux artistes ont fait chanter le public dimanche, Tempête du désert avec sa célèbre « Fine Mentholée » et Kacky Disco, en présence de Jean-Marie Téno et Thierry Michel, qui ont tenu à honorer le travail accompli par l’équipe des EDL.
Pour cette dernière soirée de la semaine des EDL, la scène de l’IFG a accueilli Kacky Disco qui a donné le meilleur de lui-même pendant deux heures de temps, après que Tempête du désert soit passé chauffer la salle.
Ainsi, le public a eu droit aux plus belles œuvres de l’artiste musicien de renommée nationale. De « Petit modèle » à « Si je savais », le créateur de la danse Oriengo a tenté de démontrer que l’on peut bien passer d’une projection de film à un concert musical, l’art étant au cœur de ces activités.
Mais le concert a été aussi l’occasion d’une 8ième édition des EDL marquée par la présence de plusieurs cinéastes, reconnus à l’international et dont les œuvres ont, pour la plupart, été primées ou encore présentées dans d’importantes rencontres cinématographiques.
En tout, ce sont 19 films sélectionnés pour leur référence au portrait qui ont été projetés pendant six jours. « Président Dia » d’Ousmane William Mbaye du Sénégal, « Une feuille dans le vent » de Jean-Marie Téno du Cameroun, « Atalaku » de Dieudo Hamadi du Congo, « Calypso Rose » de Pascale Obolo, « L’épopée de la musique gabonaise » de Joël Moundounga, « Sans famille » de Pauline Mvélé, « Même pas mal » de Nadia El Fani, « L’affaire Chebeya » de Thierry Michel » ou « Miroir de Séréna » de Jeannot Tshibamba du Congo sont autant de films qui retracent des destins d’hommes et de femmes et à travers eux les histoires de nations africaines.
La présence de 9 réalisateurs à Libreville a permis aussi de discuter sur le devoir de mémoire, sur la nécessité de ressusciter les destins d’hommes et de femmes déchus, morts ou oubliés dont la vie a influencé la construction de leurs pays. Dans ce cadre, de nombreuses conférences-débats ont eu lieu, donnant lieu à des discussions à prolonger plus tard. Le festival a permis de présenter les grands défis du documentaire africain. Pour Jean-Marie Téno, « tous les outils qui peuvent permettre de comprendre le passé pour mieux construire l’avenir de l’Afrique sont à utiliser ». Pour Thierry Michel, rencontré au terme du concert de clôture des EDL, le travail du documentariste en Afrique est appréciable. « Une nouvelle génération de réalisateurs s’emploie aujourd’hui à évoquer les questions taboues qui touchent à la politique notamment, et c’est un effort qu’il faut soutenir », a-t-il soutenu.
La 8ième édition a donné lieu à de nombreuses innovations. Il faut citer entre autres, l’ouverture de deux salles de cinéma dont le prix d’accès aux projections était de 1000 f pour les deux séances de la soirée ; une exposition photo pour inaugurer le festival ; un spectacle de danse comme pour montrer que le cinéma accompagne d’autres arts.
Le pari pour les EDL de devenir un festival incontournable, par ses thématiques et sa qualité, est sur le point d’être gagné. La 9ième édition en dira plus long sur ce noble objectif et ce sera en novembre 2014.



