L’Etat Guinéen a encore frappé dans la traque des trafiquants de faune ! Jeudi 28 novembre, lors d’une opération d’INTERPOL, du Ministère de l’Environnement et du projet GALF (Guinée-Application de la loi Faunique) à Nongo, un trafiquant a été arrêté en possession 43 objets d’ivoire d’éléphants, principalement des bijoux. Mamadou Kaba a été déféré le lendemain devant le Tribunal de Première Instance de Dixinn et mis sous mandat de dépôt en attendant son jugement.
Bien connecté à l’international, très professionnel et suspicieux, il faisait partit d’un réseau international et importait son ivoire du Bénin. L’investigation menée sur ces activités a permis de comprendre les nouveaux modes opératoires utilisés par ces réseaux guinéens pour éviter les arrestations et confiscation.
Les éléphants sont intégralement protégées en Guinée, leur abattage ainsi que la détention, la commercialisation, l’importation et l’exportation de l’ivoire est interdite par la loi L 97/038/An du 9 décembre 1997 et peut donner lieu à des peines allant jusqu’à 1 an de prison.
Rappelons que le 5 novembre 2013, la Justice Guinéenne a infligée une condamnation exemplaire à Ousmane Diallo – le fameux trafiquant ayant admis avoir vendu plus de 500 chimpanzés – de 6 mois de prison ferme et 120 000 000 GNF (17,300 US dollars) de dommages et intérêts, ce qui constitue une première en Guinée.
« Nous allons continuer à travailler d’arrache-pied pour appuyer le Gouvernement Guinéen dans la lutte contre ce trafic afin d’arrêter et poursuivre les criminels qui s’adonne au commerce illégal des espèces », Charlotte Houpline, coordinatrice du projet GALF.
Depuis quelques années, les massacres d’éléphants se sont intensifiés de façon spectaculaire, ils se font à grande échelle, à un rythme sans précédent et avec des méthodes de plus en plus sophistiquées. 96 éléphants sont tués chaque jour en Afrique, ce qui représente 30 000 éléphants tués par an, uniquement pour leur ivoire. La demande asiatique, moteur du trafic d’ivoire international, est la cause directe de la chute massive des populations d’éléphants partout en Afrique, si rien n’est fait maintenant, l’espèce pourrait disparaitre d’ici à 2030.
Non seulement l’éléphant est littéralement en train de disparaitre sous nos yeux mais en plus l’explosion du trafic a des conséquences collatérales importantes, il porte atteinte à la stabilité et la sécurité des Etats car les braconniers ont des puissances de feu de plus en plus importantes et parce que ce trafic est lié au terrorisme, il met en péril les écosystèmes et la survie des personnes qui en dépendent, et a également un impact non négligeable sur l’économie du tourisme en Afrique. Nous devons prendre la menace au sérieux et agir maintenant pour sauver les éléphants. Le trafic de la faune est un problème de conservation, un problème économique, un problème de santé et un problème de sécurité.
Le 11 novembre, le Gouvernement Américain a détruit son stock d’ivoire de contrebande confisqué, totalisant environ 6 tonnes, à Denver au Colorado. A travers cette action, les Etats Unis ont envoyé un signal fort au reste du monde : « la nation ne tolérera pas la criminalité sur la faune qui menace d’anéantir l’éléphant d’Afrique et une foule d’autres espèces à travers le monde ». Ceci fait partie d’une série de mesure prises par l’administration Obama visant à sévir contre le braconnage et le trafic international d’espèces sauvages.
Les gouvernements et les citoyens ne peuvent pas se permettre de rester les bras croisés alors que les braconniers et les trafiquants d’espèces sauvages déstabilisent des régions entières, compromettre le développement économique, et amène les éléphants et bien d’autres espèces droit vers l’extinction. Les dirigeants du monde doivent relever le défi, déraciner la corruption et la complicité dans le système et faire appliquer la loi.
Ensemble nous pouvons stopper le massacre, stopper le trafic, stopper la demande !
