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Le BDP-Gabon Nouveau: Parti ou mouvement politique?

Certains de nos compatriotes ne semblent point faire la différence entre un mouvement politique et un parti politique. Cependant, il existe bel et bien une grosse différence entre un parti politique et un mouvement qui se dit politique. C’est dans le cadre de cette réflexion qu’il nous faut nous poser la question suivante: Le BDP-Gabon Nouveau est-il un parti politique ou un mouvement politique?Mais avant que de répondre à cette question, il nous faut auparavant définir ce que l’un et l’autre veulent dire:

Dans ce document:


  • Mouvement politique
  • Parti politique
  • Qu’est donc le BDP dans tout cela?
  • Les modalités du départ de Bongo
  • La position du BDP-Gabon Nouveau quand à un éventuel coup d’état au Gabon
  • Le BDP-Gabon Nouveau compte-t-il devenir un parti politique?
  • Le BDP: mouvement politique non-partisan

Mouvement politique

Un mouvement politique se caractérise d’abord par l’activisme politique autour d’un thème politique (démocratie, changement, etc.) en vue de provoquer un changement quelconque au sein de la société. Cet activisme utilise comme arme principale une stratégie visant à faire prendre conscience à un groupe particulier ou à une nation des dangers qui guettent le groupe ou la nation, ou des problèmes auxquels ce groupe ou cette nation est confrontée ou risque d’être confrontée.

L’activisme du mouvement politique vise donc principalement à la prise de conscience, à la réflexion, à l’éveil, à la mouvance des esprits, à une effervescence des intelligences dont dispose une nation en vue de l’accomplissement des objectifs visés. Le mouvement politique est donc par essence orienté vers le changement. Dans le contexte d’un pays, le changement insufflé par un mouvement politique, s’il est obtenu, ne peut être que bénéfique car il est alors le fruit d’une mûre réflexion, une réflexion ayant mis en avant les idéaux d’une nation en vue de la prospérité nationale générale. Parce qu’il vise principalement au changement, le mouvement politique ne cherche nécessairement pas la prise du pouvoir. Puisque son but est primordialement celui du changement, le mouvement politique pousse au changement sans personnellement rechercher la prise du pouvoir. Il laisse le soin à d’autres de diriger le pays et se contente de se positionner en critique qui décelle, tel un microscope, les moindres failles dans le système. Ces failles sont automatiquement révélées, critiquées, exposées, jusqu’à ce que le changement escompté soit obtenu.

C’est donc parce qu’il est désintéressé, qu’il ne vise pas forcément à la prise du pouvoir que le mouvement politique doit d’abord être considéré comme un cadre de réflexion, un cadre de débats théoriques ou pratiques sur l’avenir du pays et de ses possibilités de développement. C’est grâce à ce caractère désintéressé que le mouvement politique transcende et dépasse la réflexion partisane car ce qui l’ntéresse c’est le bien et le développement général et objectif du pays. Sa critique est toujours objective et constructive car elle vise non pas à la préservation des acquis individuels de la classe dirigeante, mais plutôt à la construction générale du pays et au bien-être de tous.

Parti politique

Le parti politique est très différent du mouvement politique dans ce sens que son but c’est d’abord la prise du pouvoir. Parce qu’il vise à la prise du pouvoir, le parti politique est d’abord une grosse machine politique qui met en branle toutes ses ressources en vue de la conquête du pouvoir politique. Le parti politique veut donc diriger le pays et lui donner une direction qui correspond à ses visées idéologiques. Il y a cependant un domaine où le mouvement politique et le parti politique peuvent se ressembler: celui de la critique des structures en place.

Dans l’opposition, le parti politique peut se montrer aussi virulent dans la critique que le mouvement politique. Dans ce contexte, les deux structures peuvent sembler similaires car elles critiquent également le pouvoir ou les structures en place en vue du changement. Cependant, tandis que le parti politique se limitera à une vision concrète des besoins de développement immédiats du pays, le mouvement politique quant à lui dépassera cette vision. En d’autres termes, le parti politique nourrit sa position avec les manquements du système actuel pour conquérir le pouvoir. Sa vision, pour convaincre la population, doit donc se baser sur l’urgence du moment, sur les erreurs du régime en place et sur la promesse d’un changement immédiat. A ce titre, la vision du parti politique, lorsqu’il vise à la prise du pouvoir, se base toujours sur le court ou moyen terme.

Le mouvement politique, quant à lui, se base non seulement sur le court et le moyen terme, mais aussi sur le long terme. Il utilise les erreurs et manquement actuels pour projeter une vision d’avenir qui considère les possibilités de développement dans un avenir proche ou lointain. A ce titre, le mouvement politique constitue un véritable cadre de réflexion qui théorise et propose des possibilités de changement dans le cadre des besoins généraux du pays et de l’intérêt national. Ainsi, les adhésions que le parti politique cherche, ce sont avant tout des adhésions partisanes. Celles que le mouvement politique cherche se limitent à la recherche des intelligences capables d’articuler une vision d’avenir pour le pays. En fait, la critique et les théories de développement émises par le mouvement politique peuvent être utlisées comme politiques de développement par un parti politique responsable qui sait se servir de cette critique pour construire le pays. Le parti politique qui conquiert le pouvoir doit donc savoir écouter la critique et l’utiliser à son avantage pour réaliser les souhaits du peuple. C’est dans le cadre d’une dictature que le parti au pouvoir n’apprécie point la critique car elle perçoit cette critique comme une tentative de déstabilisation, au lieu de l’utiliser comme une aubaine pouvant mener à une action bénéfique pour le pays.

Qu’est donc le BDP dans tout cela?

Eh bien, certains l’auront déjà compris. Le BDP est un mouvement politique. Le BDP-Gabon Nouveau se définit autour du thème: Bongo Doit Partir, pour la Construction d’un Gabon nouveau. Ceci veut dire que:

1) Le BDP-Gabon Nouveau pose comme condition de tout changement positif au Gabon le départ préalable de Bongo. Le BDP pense que rien ne peut changer au Gabon avec Bongo toujours en place. Le BDP pense qu’un système aussi lourd, vaste et tentaculaire que le système Bongo ne peut, même s’il le voulait, se changer valablement tout seul. Parce que cela lui demanderait trop de temps pour effectuer cette mue douloureuse, le système Bongo doit être démantelé et remplacé par un nouveau cadre, un régime nouveau qui, débarassé des lourdeurs de l’ancien, pourrait valablement articuler de meilleures politiques pour le développement de notre pays.

2) Nous pensons qu’aucun projet de développement, aussi bien pensé qu’il puisse être, ne saurait trouver application valable dans le système Bongo car ce système est tellement corrompu, vorace et occupé à se maintenir en place qu’il ne peut efficacement penser au développement du pays. Ce système est si lourd qu’il constitue en fait un frein au développement du pays. Le système Bongo est un gouffre monétaire qui endette continuellement le pays pour des projets de développement qui ne voient jamais le jour. C’est aussi un système assassin des intelligences qui y entrent car les intellectuels dont regorge ce système n’ont pas la possibilité d’utiliser leurs intelligences en vue du développement du pays: ils sont tout simplement étouffés et forcés de se résoudre à la politique du « mouton qui broûte là où il est attaché », à la politique du ventre. Voilà pourquoi le système Bongo doit être démantelé afin de permettre une effervescence des intelligences dont regorge notre pays. Le développement sera immédiat une fois les intelligences libérées.

3) Le BDP pense que Bongo est la seule personne vraiment responsable des problèmes que connaît notre pays. Il l’est tout d’abord en tant que chef de l’état. Il l’est ensuite en tant que dictateur qui a, au fil des années, phagocyté tous les pouvoirs de l’état au point de devenir le seul vrai décideur dans le pays. Bongo est donc devenu à lui tout seul toutes les institutions du pays: il est le parlement puisqu’il ne consulte jamais ce dernier quand une décision qui touche aux intérêts de notre nation est à prendre; il est la cour suprême car toutes décisions touchant à la légalité ou à l’illégalité relèvent de lui: Bongo fait sa loi comme il lui plaît et quand il lui plaît; il est le gouvernement et n’utilise les ministres que comme simples marionnettes qu’il dépersonnalise tellement qu’il parvient à les réduire à la soumission totale et au lèche-cul gouvernemental. Parce que tout ce qui se passe au Gabon peut être fait ou défait par Bongo, parce que c’est Bongo qui décide qui doit être ministre et qui ne le sera pas, parce que c’est Bongo qui démet qui il veut de ses fonctions, parce que c’est Bongo qui forcément autorise la culture de corruption qui sévit dans le pays en faisant du laisser-aller sa politique principale et du manque de perspective d’avenir son leitmotiv, le BDP considère que Bongo est responsable de tous les dérapages, toutes les corruptions, tous les crimes, vols, échecs du régime Bongo. Le BDP pense donc que si Bongo saute, son système s’écroulera parce que, en réalité, c’est la présence de Bongo qui maintient ce système en place.

4) le BDP pense que le temps des négociations patientes avec le système Bongo est révolu et que le changement ne pourra désormais venir qu’au travers d’un activisme qui ne recule devant rien pour précipiter le départ de Bongo. Cela fait 10 ans, depuis 1989 que le pays négocie avec Bongo, mais ce type de négociation ne semble pas avoir marché. L’opposition gabonaise, parce qu’elle avait voulu se montrer civique et responsable, avait fait confiance à Bongo en le prenant pour un homme d’honneur. Hélas, aujourd’hui force est de constater que cette opposition a fini discréditée par le système Bongo. L’opposition gabonaise aurait donc dû tirer des leçons du passé: Bongo n’a jamais reculé lorsque l’on voulait négocier pacifiquement avec lui. Bongo ne recule que quand il est acculé par la pression politique ou populaire. Les Gabonais n’ont obtenu le retour du multipartisme qu’au prix de manifestations et d’activismes politiques ou socio-économiques qui ont fait comprendre à Bongo qu’il avait plus intérêt à démocratiser qu’à s’entêter. Le BDP pense donc aujourd’hui que seule une pression constante, une critique constante et un activisme constant pourront avoir raison d’un Bongo qui est en train de ramener notre pays aux modes dictatoriaux d’avant 1990.

Voilà donc pourquoi le BDP a choisi le thème de « Bongo Doit Partir » pour marquer son action politique. Cependant, il convient, pour comprendre les idéaux du BDP, de ne pas s’arrêter au seul nom de Bongo. Certes, Bongo demeure l’élément central de notre démarche non pas parce que c’est Bongo, mais plutôt parce que Bongo constitue le blocage qui empêche le développement de notre pays par sa mentalité autocratique et par le système qu’il a mis en place pour cultiver cette mentalité. Pour le BDP, une fois Bongo parti, les possibilités de développement s’ouvriront grandement au pays. Le BDP sait que le Gabon est facile à gérer car il suffirait d’une période de 5 à 10 ans pour redresser la situation du pays par des politiques responsables. Cependant, le BDP pense que le Gabon est ingérable avec le système Bongo en place. Voilà donc pourquoi toute possibilité de développement immédiat au Gabon doit passer par le départ immédiat de Bongo.

Parce que le BDP n’est pas un parti politique, son but n’est donc pas la prise de pouvoir. Le but du BDP est de travailler au départ immédiat de Bongo par tous les moyens possibles à la disposition du peuple gabonais. Pour atteindre ces objectifs, le BDP utilise une triple action politique:

1) un travail de déconditionnement et d’éveil: le BDP s’emploie à briser les 31 ans de conditionnement auxquels ont été soumis les Gabonais. Par une action visant à leur expliquer ce qui va mal dans le pays et pourquoi il n’est pas nécessaire d’avoir peur du départ de Bongo, le BDP compte provoquer un éveil dont les effets pourraient mener au désir du peuple de prendre en main sa propre destinée et de ne plus permettre que des individus comme Bongo et d’autres continuent à le saigner par une exploitation débridée. Le BDP vise donc à galvaniser les intelligences du pays en vue d’un changement immédiat par tous les moyens possibles car le Gabon d’après Bongo sera nécessairement meilleur que le Gabon de Bongo. La critique du système Bongo doit donc être acerbe, virulente, intense et intensive, constante, microscopiquement et macroscopiquement articulée autour des réalités présentes ou futures qui risquent de compromettre l’avenir de notre pays si personne n’ose se lever et les révéler. Le BDP pense qu’une fois déconditionnés, les Gabonais réclameront avec plus de vigueur les égards socio-économiques et politiques auxquels ils ont droit.

2) la recherche d’alliance nationales et internationales: le BDP essaie donc de travailler avec tous les partisans du changement se trouvant au Gabon ou à l’étranger. Le BDP essaie également de toucher la communauté internationale pour qu’elle ne se laisse pas méconduire par les apparences paisibles d’un Gabon sous lequel couve constamment le feu de la révolte. Il essaie de convaincre la communauté internationale du besoin d’accompagner le changement au Gabon par des actions visant à isoler la dictature de Bongo en vue de son écroulement. Les alliances que nous recherchons ne se limitent pas qu’au cadre officiel; nous travaillons et essayons de travailler avec tout groupe gabonais ou étranger, tout gouvernement ou multinationale souhaitant nous aider financièrement ou politiquement à réaliser ces objectifs de changement au Gabon.

3) L’élaboration d’un projet de développement pour le Gabon de l’après-Bongo: parce que le BDP a une vision efficace des problèmes auxquels fait face notre pays et des solutions qui s’y appliquent, le BDP travaille résolument sur divers projects politiques, économiques, sociaux et culturels susceptibles, une fois Bongo parti, de mener à un développement rapide et effectif de notre pays à l’aube du troisième millénaire.

Les modalités du départ de Bongo

Dans ses communications précédentes, le BDP avait explicité les modalités de ce qu’il entendait par « Départ de Bongo ». Nous les résumons ici (voir détails dans notre article intitulé « Pax Bongolus »):

1) Démission: Bongo pourrait démisionner afin de permettre l’arrivée au pouvoir d’un régime plus responsable et plus inspiré, et l’évolution du pays vers la prospérité et le développement.

2) Présidence symbolique: une présidence symbolique pourrait permettre à Bongo de demeurer en place, mais sans aucun pouvoir de décision sur la chose politique ou économique. Tous ses pouvoirs seraient transférés au Parlement, à un gouvernement indépendant et au pouvoir judiciaire.

3) Insurrection populaire: si Bongo ne part pas volontairement du pouvoir selon les modalités ci-dessus, le contexte socio-économique et politique actuel risque de rendre notre pays de plus en plus instable. L’on ne saurait donc, dans ce cas, écarter la possibilité d’une insurrection populaire généralisée dont le but serait de chasser Bongo du pouvoir. Ce cas de figure est de plus en plus probable car la population est tendue, attend des changements qui ne semblent pas venir. Il est donc possible qu’elle décide de prendre en main sa propre destinée en chassant du pouvoir son bourreau.

4) Insurrection militaire: Il est également possible qu’un Gabonais téméraire, devant le refus répété de Bongo de partir, décide de prendre les armes en vue du départ de Bongo par le coup d’état. Cette possibilité est elle aussi de plus en plus plausible puisque les Gabonais commencent à se rendre compte que le changement au Gabon ne pourra venir que par la violence populaire ou armée à cause du manque de patriotisme de Bongo qui met plus en avant la préservation de son pouvoir corrompu que l’intérêt supérieur de la nation.

La position du BDP-Gabon Nouveau quand à un éventuel coup d’état au Gabon

Le BDP souhaite le changement au Gabon avant tout. Dans le cadre de ce souhait, le BDP articule des positions politiques et socio-économiques dont le but est de faire voir au pouvoir en place les dangers auxquels, de par son irresponsabilité chronique, il expose notre pays. Le travail du BDP s’articule donc d’abord autour d’une prise de conscience par le régime Bongo que le temps de passer les reines du pouvoir à un régime plus responsable est arrivé car le Gabon ne peut plus se permettre 7 ou 14 années de pouvoir Bongo. Bongo doit partir le plus vite possible pour permettre aux Gabonais de s’atteler à la reconstruction immédiate du pays.

Cependant, comme dans tout travail de négociation, lorsque l’on se heurte au refus de son interlocuteur, alors on pense à d’autres possibilités. Le BDP pense donc que si le coup d’état venait à représenter le seul recours pouvant mener au changement au Gabon, alors le BDP soutiendra une telle initiative. Cependant, avant que de soutenir une telle initiative, le BDP s’assurera que les intentions des commanditaires du coup d’état visent:

1) Au passage immédiat du pouvoir aux civils par des élections générales immédiates organisées deux mois après le coup d’état.

2) L’instauration immédiate d’un véritable système démocratique au Gabon qui garantirait la transparence de toute élection dans notre pays et le respect des droits humains et civiques de notre peuple.

3) Le renvoi des militaires aux casernes et la transformation de notre armée en armée républicaine chargée de garantir le respect de notre constitution.

4) La suppression de la garde présidentielle actuelle et l’interdiction des milices privées. La défense du citoyen et de sa sécurité devont se faire au travers d’une police nationale réhabilitée et mieux équipée pour cette tâche de protection et de sécurité publique.

Si ces conditions de base ne sont pas remplies, le BDP ne soutiendra aucune entreprise visant à renverser le régime en place car le but d’une telle action devrait absolument être l’instauration d’une démocratie véritable au Gabon. Le BDP pourra aider les commanditaires d’une telle action, si elle est réussie et correspond à nos idéaux, à élaborer les politiques économiques, sociales et culturelles que le peuple attend car elles ont très faciles à réaliser. Le Gabon a encore assez de ressources pour cela, mais avec le système Bongo en place, ces ressources semblent inexistantes.

Si le BDP est contacté par un groupe souhaitant financer un coup d’état au Gabon, telles seraient donc nos exigences car nous voulons avant tout garantir que notre pays tirerait les bénéfices démocratiques et économiques qu’une telle action viserait. Mais nous épuiserons d’abord toutes les voies du dialogue avec le pouvoir afin de lui permettre une sortie honorable s’il ne veut point s’exposer aux conséquences de son entêtement.

Le BDP-Gabon Nouveau compte-t-il devenir un parti politique?

Pour le moment, ce point particulier n’est pas à l’ordre du jour car le BDP souhaite avant tout travailler comme mouvement politique en exil dont le but est de rechercher, avec les Gabonais ou amis du Gabon qui le désirent, les moyens d’arriver au changement. Une telle décision ne pourra être prise que si les membres du BDP, après le départ de Bongo, décidaient de rentrer au pays pour entreprendre une transformation du BDP en parti politique. Cependant, parce que la prise du pouvoir n’est pas notre objectif immédiat, nous pouvons dresser le panorama suivant:

1) Seul le départ de Bongo pourrait provoquer la mue qui transformerait le BDP en parti politique.

2) Si Bongo partait, l’existence du BDP sous le thème de « Bongo Doit Partir » ne se justifierait plus. Le BDP devra alors se saborder et disparaître puisque son objectif aura été atteint. Ou alors, le BDP devra tout simplement se transformer en une structure différente qui, hors d’un régime particulier, continuerait à travailler pour le développement du Gabon. Dans ce cadre, un BDP transformé pourrait aider le nouveau régime par des conseils de politique gouvernementale générale ou continuer à critiquer le nouveau régime s’il ne répond pas aux attentes du peuple.

3) Cependant, le BDP-Gabon Nouveau devra changer de nom tout en gardant son sigle habituel. Il suffirait alors au BDP de remplacer « Bongo Doit Partir » par un autre thème avec les mêmes initiales. Le BDP-Gabon Nouveau pourrait devenir le « Bloc pour la Démocratisation et le Progrès » si le mouvement veut continuer à exister comme mouvement politique non-impliqué dans un régime quelconque, ou se transformer en « Bloc Démocratique Populaire » si le mouvement compte devenir un parti politique en bonne et due forme.

4) Cependant, toute transformation du mouvement en parti politique doit se faire par les voies légales: retour au pays pour se construire une assise politique nationale, légalisation du parti par un enregistrement au fichier national, recherche d’adhésions politiques dans le cadre de son implantation nationale, prise de part dans les campagnes électorales en vue de la conquête du pouvoir, etc. Le processus de transformation en parti politique est donc très différent et beaucoup plus complexe.

5) les adhésions que le BDP recherche donc dans le cadre de son activisme politique ne sont pas des adhésions comme cela se fait dans le cadre d’un parti politique. Le BDP fonctionne avec un Comité directeur qui marche comme un gouvernement parallèle. Ce comité est fait de membres qui occupent des postes de réflexion bien définis, avec des conseillers pour les assister. Ces postes de réflexion, au nombre de 12, sont les suivants:

  • Intérieur, défense nationale et protection du citoyen
  • Santé, hôpital, affaires sociales et droits humains
  • Economie, finance, commerce et investissements
  • Sports, loisirs, environnement, promotion et conservation du patrimoine touristique national
  • Culture, arts, solidarité inter-ethnique et union nationale
  • Information, Internet et télécommunications
  • Justice, droit traditionnel et égalité devant la loi
  • Promotion de la femme, de l’enfant, des handicapés et des exclus sociaux
  • Education nationale, fonction publique, formation et emploi
  • Route, Urbanisme, construction, travaux publics et aménagement du territoire
  • Affaires étrangères et coopération internationale
  • Energie, industrie, agriculture et promotion du village

En dehors de ces membres du comité directeur et de leurs conseillers, les sympathisants du BDP peuvent adhérer au mouvement comme membres pouvant contribuer, à partir de cellules de réflexion, des propositions à deux niveaux:

1) les modalités du départ de Bongo dans le cadre des objectifs visés par le BDP

2) les modalités du développement économique, politique, social et culturel de notre pays après le départ de Bongo et possibilité d’assister le nouveau régime dans une recherche commune des priorités à satisfaire sur le plan national.

Les membres du BDP sont donc tout d’abord des membres pensants, animés par le désir du changement au Gabon et qui mettent leurs intelligences au service de ce changement et du développement de notre pays. Ils n’ont pas peur du débat et n’ont pas peur de proposer des alternatives de changement. Ils ne croient pas que la paix au Gabon est assurée par la présence de Bongo, mais plutôt que c’est la présence de Bongo qui met en danger la paix au Gabon. Ces membres ne recherchent aucun poste politique sous Bongo puisque la condition de leur adhésion au BDP s’aricule autour de ce refus de se laisser corrompre par Bongo. Tout ce qui anime les membres du BDP c’est la réflexion et le désir d’un changement véritable au Gabon.

Le BDP: mouvement politique non-partisan

Comme nous l’avons dit plus haut, le BDP est avant tout un mouvement politique. A ce titre, il demeure un cadre de réflexion non partisan dont la raison d’être tourne autour du départ immédiat de Bongo et son remplacement par un régime plus responsable. Ceci veut donc dire que l’on peut être à la fois du BDP et de tout autre parti politique qui recherche le départ de Bongo. Un Bûcheron qui cherche le départ de Bongo peut se joindre au BDP et rester Bûcheron. Un membre du PGP qui veut le départ de Bongo peut se joindre à nous et rester pégépiste, un membre du PDG qui ne veut plus du régime de Bongo peut se joindre à nous et rester pédégiste. Ce qui nous unit c’est le thème du départ de Bongo et notre désir commun de voir le Gabon se développer avec à sa tête un régime responsable. Une fois cet objectif réalisé, chacun peut retrouver son camp politique et continuer, à sa manière, le travail de démocratisation tel que le Gabon le mérite.

A cause de ses objectifs désintéressés, le BDP compte rester un mouvement politique qui, avec tous les partisans du changement, recherchera avec toute la vigueur, l’abnégation et la détermination nécessaires, les solutions pour un changement immédiat, mais durable au Gabon, par tous les moyens possibles, car nous pensons véritablement que Bongo doit partir et nous comptons travailler à ce départ.

Le BDP-Gabon Nouveau.
21 février 1999

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