La Cour constitutionnelle a achevé le 3 octobre dernier le recompte des procès verbaux de l’élection présidentielle du 30 août mais ne rendra son verdict qu’au terme de l’audience publique des requérants. La haute juridiction a annoncé un délai de 8 à 10 jours pour la tenue de cette audience finale dont le verdict ne pourra faire l’objet d’aucun appel.

Le recomptage des suffrages de l’élection présidentielle du 30 août, débuté le 1er octobre, a été achevé le 3 octobre dernier par la Cour constitutionnelle qui a annoncé un délai d’encore une semaine pour communiquer les résultats définitifs et irrévocables.

Dès que les membres de la Haute juridiction auront rédigé leurs rapports, l’audience publique pourra être convoquée, lors de laquelle les requérants du contentieux électoral pourront être entendus avant la délibération finale des magistrats.

«La procédure s’achemine maintenant vers la fin. Nous pensons qu’en fin de semaine prochaine les rapports pourront être produits par les magistrats rapporteurs et présentés en audience publique», a affirmé la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo.

«Nous sommes tenus par les délais constitutionnels. Nous avons au maximum un mois à partir du quinzième jour qui suit la proclamation des résultats. Nous pensons que ce sera au plus tard dans une dizaine de jours», a-t-elle ajouté. La proclamation des résultats ayant eu lieu le 4 septembre dernier, le contentieux doit être vidé avant le 19 octobre prochain.

«Le résultat du recomptage ne sera donné que dans le verdict final de la Cour», a confirmé la Cour constitutionnelle, alors qu’elle avait d’abord laissé entendre que la publication des résultats pourrait être effective dès le 6 octobre.

Lors de l’audience publique qui pourrait être convoquée aux alentours du weekend prochain, les 9 requérants seront entendus un à un par les magistrats avant la délibération finale. La décision qui sortira de cette délibération est souveraine et ne pourra faire l’objet d’aucun appel ni d’aucun recours.

Parmi les auteurs du recours figurent notamment l’ancien ministre de l’Intérieur, André Mba Obame, officiellement classé 2e à l’élection du 30 août, et l’opposant historique Pierre Mamboundou, officiellement à la 3e place, qui revendiquent également tous deux la victoire.

L’opposition avait déposé des recours pour le recompte des voix face aux nombreuses anomalies et cas de fraudes constatés lors du scrutin. Mais les requérants n’étaient finalement pas parvenus à s’entendre avec la Cour constitutionnelle sur les modalités du recompte.

Les requérants exigeaient des représentants dans la salle du recomptage pour défendre leurs intérêts et confronter les procès verbaux, mais la haute juridiction était restée inflexible, décidant finalement de n’autoriser l’accès à la salle qu’à un seul huissier commis d’office.

Le boycott de cette opération de recompte par l’opposition a jeté le discrédit sur cette opération, coupant court aux espoirs de nouveaux résultats consensuels pour couronner la transition démocratique historique du pays.