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Vers un partage des revenus du pétrole de Mbanié?

Selon l’hebdomadaire panafricain jeune Afrique, après près de dix ans de démarches de conciliation entre les deux États, la Guinée Équatoriale serait disposée à partager avec le Gabon les revenus tirés de l’exploitation du pétrole de l’île Mbanié.

Après plusieurs tentatives de médiation sans succès, depuis la relance en 1990 du contentieux territorial entre le Gabon et la Guinée Équatoriale sur l’île de Mbanié, en raison essentiellement de richesses pétrolières probables dans ses eaux, il semblerait, selon Jeune Afrique, que Malabo proposerait désormais de partager avec le Gabon les revenus tirés de l’exploitation du pétrole de l’île.

Initialement placée sous l’égide d’une médiation de l’ONU en 2003 qui n’a pas abouti, le dossier de Mbanié avait été mis entre les mains d’un éminent avocat canadien, Maître Yvon Fortier, qui devait tenter de trouver une entente entre les deux États. Quatre ans plus tard, force fut de constater que ce contentieux, loin d’avoir évolué dans le bon sens, semblait au contraire avoir pris un tour politique et plus conflictuel qu’en 2003.

Le 5 juin dernier à la faveur de sa traditionnelle conférence de presse, le porte-parole de la présidence de la République, Alain Claude Billié Bi Nzé, avait annoncé la suite de la trajectoire que devrait prendre le dossier. «Face à la difficulté à concilier les positions très divergentes et tranchées entre le Gabon et la Guinée Équatoriale sur le conflit territorial relevant de la souveraineté sur l’île Mbanié et les îlots voisins, le délégué du Secrétaire général de l’ONU sur cette affaire, a décidé de transférer le dossier à la Cour Internationale de la Haye pour examen.»

Quelle peut être la raison de cette proposition de Malabo sur le partage avec le Gabon des revenus tirés de l’exploitation du pétrole de cet l’îlot ? En 2003, alors que le feu président Omar Bongo Ondimba avait paru sur une ligne conciliante, suggérant qu’à titre conservatoire les deux parties s’entendent pour opérer les prospections nécessaires et, si l’existence d’un gisement pétrolifère était confirmée, envisager l’exploitation commune, la position du président Théodoro Obiang était inflexible. Son objectif restait de faire reconnaître la légitimité des revendications équato-guinéennes par une instance juridictionnelle internationale.

On se souvient aussi que la ministre de l’Intérieur d’Omar Bongo Ondimba aujourd’hui devenu opposant, André Mba Obame, fût accusé d’avoir tenté de vendre l’île Mbanié à la Guinée Équatoriale, sans, d’ailleurs, que des éléments concluants viennent étayer cette accusation. Il était alors, également, président de la commission nationale des frontières et donc intéressé par le dossier à ce titre.

Mbanié est une petite île de 20 hectares située dans les eaux gabonaises à une dizaine de kilomètres de la côte de la région de l’Estuaire. D’après les spécialistes, la dévolution de cette île n’aurait pas été très claire dans la convention signée en 1900 entre la France et l’Espagne, anciennes puissances coloniales respectives. Depuis lors, un accord bilatéral conclu entre les deux pays en septembre 1974 aurait attribué Mbanié au Gabon mais les autorités équato-guinéennes contestent aujourd’hui l’opposabilité de ce document qui n’aurait pas été valablement ratifié. Du coup, elles accusent Libreville d’occuper sans titre un territoire leur appartenant. L’île est sans population permanente à l’exception du détachement de gendarmes gabonais qui y est installé en permanence depuis 1972.

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