La semaine écoulée, notamment la journée du vendredi 18 janvier, a été mouvementée au tribunal de Libreville. Cinq policiers stagiaires, déférés par l’inspection de la police nationale pour les faits de complicité de vente de cannabis, se sont révoltés au point de menacer de prendre en otage le procureur de la République, ont fait appel à leur famille et aux médias à travers lesquels ils ont dit «leur part de vérité» avant prendre la poudre d’escampette, a-t-on appris de sources concordantes.
Cette histoire commence par une enquête préalable qui était en train d’être menée par l’Office centrale de lutte antidrogue (Oclad) contre un certain Guy Mve Ondo pour vente de cannabis. Lors des recherches, ce dernier aurait cité Florentin Sima Mba, Davy Ossiga, Joseph Marginaud Mbang Fang, Jean Marie Ella Engone et Landry Manfoumbi Manfoumbi, tous des hommes en tenue. Pour lui, ces hommes étaient ses fournisseurs.
Ayant été présentées devant le procureur de la République, au regard des déclarations contradictoires, une information judiciaire a été finalement ouverte contre Guy Mvé Ondo pour vente de cannabis, mais aussi contre ces policiers sus cités pour complicité.
Dans ce contexte, on fait constater qu’ils ont agi sans respecter les règles en vigueur au sein de leur service. Ces derniers ont procédé à des interpellations sans en informer leur hiérarchie, ce qui a amené le juge instructeur à les inculper et à les placer sous mandat de dépôt. On note à ce propos que ces policiers avaient déjà écopé des sanctions suite à leur mauvaise conduite.
Le grabuge se serait donc produit alors qu’ils avaient été déférés sans menottes et en uniformes de la police. Ces policiers refusant d’être incarcérés ont fait venir les membres de leur famille, ont battu le rappel des médias pour donner leur version des faits. Ils contestaient la procédure et estimant qu’elle n’avait pas été faite dans les règles. Pour eux, lorsqu’un agent des forces de sécurité est mis en cause, l’inspection générale de son corps doit être saisie.
Outre cela, ils ont proféré des menaces et des injures à l’endroit du procureur de la République et du juge d’instruction avant de manifester, selon des sources proches du dossier, l’intention d’enlever ce procureur. Ce sera la gendarmerie, appelée en renfort qui s’interposera pour sécuriser les lieux et les autorités judiciaires.
A la tête d’une importante délégation, constituée de ses collaborateurs et des éléments de l’Office central de lutte anti-drogue (Oclad), Sidonie Flore Ouwé, procureur de la République, s’était rendue le mercredi 21 novembre 2012 à la prison centrale de Libreville. Là, elle y avait découvert une importante quantité de drogues.
Les faits du vendredi 18 janvier seraient donc les suites de cette affaire. Et les officiers mis en cause, de leur côté, n’en démordent pas. Ils menacent de dévoiler des informations en leur possession relatives au patrimoine de certains hauts gradés, mais aussi au procureur de la République, ce qui laisse présager des tractations intenses… ou des révélations fracassantes !



