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Des infrastructures pour la superstructure de l’émergence

Une visite des chantiers de l’émergence axés sur l’éducation, l’enseignement supérieur et la santé, a été organisée en décembre dernier. Extraits essentiels du carnet de notes.
L’annonce par le Syndicat national des enseignants-chercheurs (Snec) d’un mouvement grève le 2 février 2013 à l’Université Omar Bongo (UOB), ramène au souvenir de la deuxième visite des chantiers de l’émergence, initiée mi-décembre 2012 par le service presse de la primature et le Comité de communication (Cocom) de la présidence de la République, axée sur les infrastructures pour l’éducation nationale et l’enseignement supérieur mais aussi pour la santé et la recherche y relative. Si la visite a conduit la presse sur différents sites à Libreville et Lambaréné, on ne s’en tiendra, d’abord, ici qu’aux évolutions enregistrées à Libreville et sa périphérie.

Une thèse de Karl Marx soutient que «l’infrastructure détermine la superstructure». Autrement dit, les productions intellectuelles d’une société sont déterminées par les conditions matérielles de cette société, c’est-à-dire son niveau de développement sur les plans de l’équipement, de la technologie et de l’économie. Comme pour coller à cette thèse, le gouvernement gabonais a entrepris d’investir dans l’édification d’infrastructures destinées à la formation de sa jeunesse. A cet effet, le ministère de l’Education nationale s’est vu doté d’un important financement dont la gestion est assurée par l’Agence nationale des grands travaux (ANGT), représenté lors de ce voyage de presse par Georges Darwich, responsable des projets éducation.

Importants moyens financiers

Selon le directeur général du patrimoine au ministère de l’Éducation «En 2009 quatre milliards de francs CFA ont été débloqués. C’était, peut-on dire, du hors-budget. Parce qu’en octobre 2009, au moment où le président Ali Bongo accède au pouvoir, le budget de l’Etat était presqu’arrivé au terme de son exécution. Le chef de l’Etat avait donc dû débloquer cet argent pour la rénovation des universités. En 2010, un financement de 30 milliards dédiés aux investissements a été inscrit pour notre ministère. Mais, en cours d’année, du fait de la rectification de la loi des finances certains projets ont été reportés à l’année suivante. Donc sur ce montant, seuls 14 milliards ont été engagés pour le compte de l’Education nationale et l’Enseignement supérieur. En 2011, 30 milliards de francs CFA également ont été mis à disposition dont 27 milliards de francs CFA ont été transférés à l’ANGT. En 2012, le budget de l’éducation nationale et de l’Enseignement supérieur était d’environ 30 milliards qui ont également été mis à la disposition de l’ANGT et les projets se réalisent au fur et à mesure comme on va le constater.»

Pour Libreville et sa périphérie, la presse a été conduite, le 10 décembre 2012, sur les réalisations et chantiers financées par ces fonds : l’Ecole normale des instituteurs (ENI), l’Université des sciences de la santé (USS), de l’Université Omar Bongo (UOB) et le Lycée d’excellence Nelson Mandela.

Owendo, son école des instituteurs et sa faculté de médecine

L’École nationale des instituteurs à Owendo © FN/GR

Située dans la commune d’Owendo, l’ENI a enregistré des travaux de réhabilitation et de nouvelles constructions y ont été érigées. Notamment, deux imposants bâtiments climatisés en matériaux préfabriqués, d’une capacité de 50 élèves chacun. Selon le directeur de cette école, l’ensemble des travaux réalisés ont permis de faire passer la capacité de son établissement de 250 à 800 élèves. L’ENI a également été doté d’un groupe électrogène permettant de parer aux coupures d’électricité.

À l’USS, qui a ensuite été visité, un amphithéâtre de 250 places a été construit qui comporte un dispositif d’air conditionné et un système de sonorisation ultra moderne tandis qu’un ancien amphithéâtre et 24 salles de classe ont été rénovés. On y enregistre également l’installation de 22 toilettes écologiques comportant un système de destruction des déchets non polluant. De même un restaurant universitaire pouvant recevoir simultanément 450 personnes a été construit et équipé.

Université Omar Bongo et Lycée Nelson Mandela

A l’UOB, plus ancienne université du pays et théâtre de mouvements incessant de revendication, dix bâtiments préfabriqués du même type que ceux de l’ENI mais plus imposants ont été construits. Un pavillon de 180 chambres de la cité universitaire a été modernisé où toutes les anciennes chambres à coucher des étudiants ont été transformées en studios individuels proches du confort d’un hôtel de bon standing. De toilettes également écologiques ont été érigées à divers endroits tandis que des panneaux solaires visant le renforcement de la consommation en énergie électrique sont visibles dès l’entrée dans l’enceinte de cette vallée du savoir.

Situé juste en face de l’UOB, le Lycée Nelson Mandela a bénéficié de deux bâtiments identiques à ceux de l’ENI d’Owendo. Ils ont également favorisé l’amélioration de la capacité d’accueil de cet établissement d’excellence si sollicité par les parents d’élèves.

Insatisfaction des étudiants et réforme en cours des enseignements

Amphithéâtres à l’UOB © F. Ndjimbi/GR

A l’UOB, les étudiants, se plaignent cependant de ce qu’ils sont obligés de quitter ces salles de classes à partir de 17 heures, moment où intervient une coupure quotidienne d’électricité. «Nous reconnaissons qu’un effort notable a été fait mais il y a encore beaucoup de manquements. Il y a encore des effectifs pléthoriques. C’est le cas des 1ères années Lettres où il n’y a pas assez de places. Ce qui oblige un bon nombre d’étudiants à prendre leurs cours debout et lorsqu’arrive une panne d’électricité, comme souvent à Libreville, la climatisation se coupe et il fait très chaud sous ces tôles et bâches que nombreux d’entre nous appelons «camp de réfugiés». De plus nous déplorons que les cours aient commencé alors que le restaurant n’est pas ouvert», a raconté aux journalistes un étudiant en licence de philosophie.

Pourtant, les techniciens de l’ANGT indiquent que le complexe créé à l’UOB, en un peu moins d’un an, compte 10 bâtiments qui ont généré une augmentation globale de 2 000 places pour les étudiants, 60 bureaux pour les enseignants et une vingtaine de toilettes. Chaque salle de classe comporte des ouvertures favorisant son aération en cas de coupure de courant, un système de climatisation et un sol en PVC. Les anciens amphithéâtres et salles de classes ont été totalement rénovés, sans oublier le pavillon entièrement réaménagé de 180 chambres à coucher.

Si les étudiants se plaignent par ailleurs de ne plus disposer d’installations sportives, le Professeur Pierre Nzinzi, recteur de l’UOB, soutient que les aires dédiées au sport vont être délocalisées sur une autre zone de l’enceinte de l’université. Il a indiqué que «d’ici la rentrée 2013-2014 le problème d’effectifs vont être résolus».

Abordant la réforme de l’université, nécessaire pour coller à l’idéal de l’émergence, le recteur explique : «D’abord il fallait rompre avec l’université traditionnelle, celle qui ne formait que pour former, sans tenir compte de l’adéquation entre le besoins de la société et les formations qui étaient dispensés. L’université qui s’est engagée dans un processus d’approfondissement du système LMD, s’ouvre au monde extérieur, marqué justement par l’ouverture de nombreuses nouvelles filières, notamment les 10 masters professionnels actuellement offerts, nous allons d’avantage en offrir et nous aurons même des licences professionnelles.»

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