Les instituteurs gabonais intégrés (IGI) des six écoles publiques conventionnées (EPC) du Gabon sont entrés en grève le lundi 4 mars 2013. A travers une lettre adressée au ministre de l’Éducation nationale le 7 février 2013, ils avaient annoncé qu’ils réclament un «statut particulier de maître formateur ou de conseiller pédagogique avec possibilité d’évolution en carrière ou d’avancement considérable en indice avec validation des acquis à l’ENS».
Le mouvement d’humeur qui est en cours, avec un service minimum pour le moment, n’est qu’un avertissement de trois jours visant à attirer l’attention des autorités compétentes sur leur situation. Si la cour de ces établissements, notamment aux quartiers Charbonnages et Gros Bouquet, sont quasi-vides pendant les heures de travail et que les élèves sont bien dans leur classe, il n’en demeure pas moins que les instituteurs qui répondent tous à l’appel n’occupent leurs élèves qu’avec des travaux de coloriage. C’est donc dire que les enseignements sont ralentis ou pas du tout assurés.
Ces enseignants locaux qui devaient sortir des Écoles publiques conventionnées (EPC) en 2015, indiquent avoir découvert que depuis deux semaines, de nouveaux enseignants susceptibles de les relever, au moment voulu, sont déjà en formation, alors qu’ils n’ont pas été informés de ce qui se trame. De plus, leur hiérarchie mène, en ce moment, «une offensive répressive en lançant une grande campagne d’inspection dans les EPC» dont les motivations ne leurs ont pas été non plus signifiées. Ils pensent donc être l’objet d’un traquenard visant à les éjecter, par surprise, de leurs emplois avant l’échéance de 2015.
«Je fais partie des instituteurs gabonais intégrés (IGI) dans les écoles conventionnées depuis 2004. Pour intégrer ces écoles, on est passé par un recrutement sélectif parce qu’on était au départ nombreux. Seul un petit nombre avait été retenu. Lors de ce recrutement, un certain nombre de choses étaient prévues. Et 8 ou 9 ans après, on réalise que ces choses n’ont pas été réalisées», a déclaré l’un des IGI.
«Il était question que nous devrions considérer notre intégration dans les EPC comme une promotion, comme un stage. Nous savons que lorsqu’on sort d’un stage, un reclassement doit suivre. Jusque-là, aucun processus n’a été mis en place pour organiser notre sortie. Et depuis deux ans, nous sommes menacés de sortir de ces écoles et nous nous attelons depuis plusieurs mois d’informer notre ministère de tutelle. On veut savoir s’il n’y a pas des conditions de sortie par rapport à ce qui nous a été dit préalablement lors de notre intégration. Nous constatons malheureusement que le ministère est resté muet par rapport à notre revendication principale, même s’il y a eu quelques rencontres auparavant qui ont été vaines», a poursuivi le même instituteur.
Spécialement recrutés et formées avant leurs affectation dans les EPC, ces enseignants ne disposent toujours d’aucun document (attestation, certificat ou diplôme) confirmant l’acquisition d’une compétence, comme si «nous avons vécu une expérience fictive ou que nous avons fait l’objet d’une formation souterraine», ont-ils indiqué dans une lettre de préavis de grève adressée au ministre de l’Éducation nationale.
De ce fait, ils réclament, un «statut particulier de maître formateur ou de conseiller pédagogique avec possibilité d’évolution en carrière ou d’avancement considérable en indice avec validation des acquis à l’ENS» ainsi qu’une participation dans un processus de formation susceptible de les relever. Se déclarant ouverts à toute négociation, ces enseignants ont confirmé leur entrée en grève aux parents d’élèves dès le vendredi 1er mars.
Au passage de Gabonreview sur les lieux, le mercredi 6 mars en matinée, une réunion avec les autorités de tutelle était prévue, ce qui devrait sans doute amener à une évolution dans de ce dossier.



