Après soixante douze heures d’intenses discussions autour des mécanismes de mise en marche et de suivi de la stratégie nationale d’industrialisation, entre le gouvernement gabonais et les acteurs du secteur privé, les voix, visions et ambitions se sont accordées, ce 28 avril 2013, à travers la signature du «Pacte pour le Gabon industriel» qui permettra la mise en œuvre de cette stratégie de façon méthodique et disciplinée.
Le Gabon dispose désormais d’une stratégie nationale pour la mise en marche de son pilier industriel, outil essentiel pour la planification de la mutation de son économie restée longtemps dépendante du pétrole. Disparu des radars depuis bon nombre d’années dans plusieurs pays africains, le Gabon vient, selon Paulo Gomes, fondateur et président du Constelor investment holding, de «jouer un rôle de leadership dans la mise en œuvre de sa nouvelle stratégie d’industrialisation».
Dessiné avec les contributions de toutes les parties prenantes, le document adopté à l’issue d’une approche participative a conduit à la formulation de dix recommandations majeures pour l’effectivité du projet et de plusieurs autres aspects spécifiques reletifs aux cinq grands secteurs arrêtés comme priorités à l’horizon 2025. «Les recommandations formulées lors des présentes assises ont été pertinentes de par leur capacité à améliorer le cadre des affaires, assurer l’adéquation de l’offre de formation professionnelle aux besoins des entreprises, et garantir le partage des risques dans le financement des investissements à travers les partenariats publics-privés», s’est félicité le ministre de l’Industrie et des Mines, Régis Immongault.
«En plus de la volonté politique du président Ali Bongo Ondimba de le mettre en action, il y a une implication forte du secteur privé que j’ai senti durant tout le débat, j’ai rarement vu des personnalités s’impliquer autant trois jours durant, pour donner leur point de vue. Ce n’était pas quelque chose de couru d’avance, puisque les acteurs du secteur privé ont eu vraiment le temps d’apporter des modifications», a déclaré Paulo Gomes en guise, optimisme quant à la mise en place de cette stratégie.
On note dans le rapport final du Forum national de l’industrie (FNI) que «le développement du Gabon industriel nécessitera un investissement total de 17 000 milliards de FCFA (incluant la mise œuvre du schéma directeur national d’infrastructure), dont 28% d’investissements publics et 72% d’investissements privés ou en partenariat public-privé. Il permettra d’accélérer la croissance et de promouvoir l’entreprenariat national, avec la création de 13000 petites et moyennes entreprises».
Tirant les leçons des initiatives précédentes qui n’ont pas abouti, les acteurs du secteur privé ont décidé, à l’issue des échanges ayant ponctué cette première édition du FNI, de s’inscrire pleinement dans la dynamique engagée tout en saluant la priorisation des projets du Gabon industriel en trois phases qui devront commencer d’ici 2015 par la mise en place des fondements de la compétitivité, le développement des piliers de croissance durant la période 2016-2020, et l’émergence des pôles économiques sur l’ensemble du territoire sur la période 2021-2025.



