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Afrique : la corruption ne connaîtra jamais de fin

corruptionRendu public le mardi 9 juillet, le Baromètre mondial de la corruption comptant pour l’année 2013 de l’ONG Transparency International est un rapport des plus inquiétants. Réalisé auprès de 114 000 personnes dans 107 pays, il indique que plus d’une personne sur deux dans le monde estime que la corruption s’est aggravée et avoir lui-même, contribué à cette ampleur du phénomène dans une certaine mesure.

Pour Chantal Uwimana, directrice du département Afrique auprès de l’Organisation non gouvernementale (ONG), Transparency International, le phénomène de la corruption prend une ampleur de plus en plus inquiétante, tant les différents gouvernements et autorités des pays semblent laisser courir la pratique.

En effet, le constat de Transparency International qui a dévoilé, mardi 9 juillet, son 8è Baromètre mondial de la corruption, n’a pas de quoi présager la fin de la corruption dans le monde, et notamment dans les pays les plus pauvres dont la plupart sont africains. Pour l’ONG, l’enquête de cette année est la plus importante jamais réalisée, car couvrant 114 000 personnes dans 107 pays différents. A cet effet, indique-t-on, si les institutions sont désignées comme premières responsables dans l’ampleur de la pratique, les citoyens, eux aussi, participent pleinement à l’accroissement du phénomène. Si bien que 27% des personnes interrogées affirment avoir dû verser un pot de vin pour accéder à certains services publics, un chiffre assez similaire de celui du baromètre réalisé en 2011. Ce qui peut pousser à dire qu’en deux ans, rien ne semble avoir changé.

Selon Chantal Uwimana, «chez les personnes interrogées, un sentiment de fatalité s’est installé. […] Dans certains pays, les gens n’ont pas le choix. En Afrique par exemple, beaucoup d’enfants ne peuvent pas aller à l’école car les parents n’ont pas les moyens de verser des pots-de-vin à l’administration pour les inscrire. Au Zimbabwe, une femme qui accouche doit payer cinq dollars à chaque fois qu’elle pousse un cri. Pour pouvoir accéder à des services aussi élémentaires que la santé, l’éducation ou même l’eau, les citoyens sont contraints de participer à une corruption qu’ils n’approuvent pas et qui leur est imposée».

Il apparaît que l’Afrique reste le continent le plus touché. Sur les 14 pays qui présentent des niveaux de corruption supérieurs à 50% de la population, 12 sont africains, indiquent les analystes de Transparency International qui relèvent que malgré les lois et les mesures mises en œuvre, rien n’est fait pour lutter contre la corruption : «De l’enseignant d’un village reculé au plus haut responsable politique, chacun se dit qu’il peut participer à la corruption sans avoir rien à craindre. Tout le monde est au courant mais personne ne veut agir», a regretté la directrice du département Afrique de l’ONG.

Par ailleurs, si «les populations savent désormais qu’elles ont le pouvoir de mettre fin à la corruption, nombreuses sont les voix qui s’élèvent aujourd’hui contre les abus de pouvoir, les transactions secrètes et les pots-de-vin», affirme dans un communiqué Huguette Labelle, présidente de Transparency International. Les États doivent donc, selon elle, «entreprendre des actions concrètes pour favoriser la transparence et pour inciter l’administration à rendre des comptes aux citoyens» dans la mesure où l’enquête montre également la défiance des individus envers les institutions publiques censées lutter contre la corruption et autres formes de criminalité. Et en ligne de mire, la police, considérée comme l’institution la plus corrompue dans 36 pays, au sein desquels 53% des individus déclarent s’être vu réclamer certaines sommes d’argent par des policiers. La justice ne bénéficie pas d’une meilleure image. Elle est même considérée par 20 pays comme l’institution la plus corrompue.

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