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Locales 2013 : Christian Kerangall hors-jeu

Christian-Keranguall-au-milieu-465x190La Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) qui a travaillé très tard dans la soirée du mardi 22 octobre 2013, a rendu, ce mercredi 23 octobre, la liste des personnes autorisées à participer aux élections municipales et locales. L’absence de Christian Kerangall, brièvement présenté ici, sur les listes PDG du 5e arrondissement a été très remarquée.

Le siège de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) aura été très mouvementé dans la soirée du mardi 22 octobre, avec des débats houleux qui se sont terminés tard dans la nuit, certains y étant arrivés accompagnés de leurs avocats. Il y était question de valider les listes présentées par les partis politiques aux élections municipales et locales à venir. On rappellera que quelques jours auparavant, l’opposant Paul-Marie Gondjout était monté au créneau pour relever que les candidats Christian Kerangall et Seydou Kane, deux «Gabonais d’adoption», c’est-à-dire ayant acquis la nationalité gabonaise, ne devaient pas figurer sur les listes du PDG dans le 2e et le 5e arrondissement.

On devrait donc penser que les arguments du sociétaire de l’Union nationale, un parti de l’opposition dissous et passé à la semi-clandestinité, ont été entendus par les responsables de la Cenap. Il se trouve, en effet, que dans les listes rendues publiques par la Cenap, le 23 octobre, notamment à travers le quotidien L’union, le nom de Christian Kerangall qui figurait auparavant sur la liste publiée par le Parti démocratique gabonais (PDG) dans son journal, était introuvable. Le puissant homme d’affaires, patron de la Compagnie du Komo, était en lice pour les municipales dans le 5e arrondissement de Libreville.

Ce qui est certain, c’est que la liste pour cet arrondissement, en ce qui concerne le PDG, compte toujours 27 personnes, mais sans le nom de M. Kerangall. Il aurait donc été simplement été remplacé par quelqu’un d’autre. Aucune source de la Cenap n’a été en mesure d’expliquer les vrais déterminismes de cette rectification. Certains parlent de l’intervention, auprès du concerné, du milieu diplomatique et des cercles d’affaires français du Gabon, tandis que d’autres assurent que Christian Kerangall n’était pas si partant que ça quant à sa participation aux joutes électorales en préparation.

La personnalité controversée à cette occasion était presqu’inconnue du grand public avant qu’il ne soit nommé, en février 2011, au poste de Haut Commissaire Adjoint 2 chargé de l’organisation au sein du Haut Commissariat à l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2012. Tout-puissant PDG de la Compagnie du Komo, Christian Kerangall a pourtant toujours été un acteur majeur des milieux d’affaires proches de la présidence de la République. Discret, il est à la tête du plus important groupe industriel multisectoriel existant au Gabon, dont les ramifications s’étendent en Guinée équatoriale, au Cameroun, en Angola et en Europe. 3e vice-président chargé de la Formation, de l’Emploi et du Travail au sein de la Confédération patronale gabonaise (CPG), Christian Kerangall est en effet le Président directeur général du groupe Sogafric qui compte 6 sociétés, chacune leader dans son domaine : Sodim TP (vente d’automobiles et pièce détachées), Electra (meubles et électroménager), Sogafric Froid (Froid et climatisation), Société gabonaise industrielle (Chaudronnerie, construction navale, mécanique générale). Le groupe Sogafric appartient à la Compagnie du Komo. Contrôlée par des intérêts français, celle-ci détient 25 % de la BGFIBank. L’homme n’avait vraiment rien à gagner en allant concourir pour un siège de conseiller municipal. A moins que son sens de l’organisation, éprouvé à travers la CAN 2012, n’ait suggéré qu’il ferait un bon maire pour la capitale gabonaise.

Pour ce qui est du cas de Seydou Kane, rien n’a changé. Il figure toujours sur la liste PDG dans le 2e arrondissement. Selon un observateur qui venait de consulter le quotidien L’union du mercredi dans un kiosque du 2e arrondissement, «le combat de Gondjout n’a pas été vain». Quoi qu’il en soit, la Cenap a fait ce qu’elle avait à faire en rendant public les listes de postulants à ces élections. Maintenant, la bataille, fixée jusqu’alors au 23 novembre, se livrera dans les urnes.

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