
Il y avait du monde aux Assises sociales d’avril 2014 au stade de l’Amitié d’Angondjé : membres du gouvernement, parlementaires, représentants d’organisations internationales, chefs de mission diplomatiques, responsables d’ONG et d’associations… Et devant ce parterre d’invités, Ali Bongo avait indiqué qu’au-delà du constat fait par le cabinet McKinsey, il voulait avoir une analyse plus fine. Il fallait, selon lui, identifier les causes, connaître où se situent géographiquement les poches de pauvreté les plus importantes, identifier les défaillances de l’Etat, obtenir la photographie la plus précise de ceux qui souffrent au Gabon et trouver les pistes de solutions pérennes.
Puis, après ces Assises sociales, il mit en place le Pacte Social, avec la création d’une commission, dirigée par Séraphin Ndaot Rembongo, chargée d’étudier sa faisabilité. Celle-ci rendit ses conclusions quelques semaines plus tard. Soit dit en passant, pour le récompenser de cet «excellent travail», Ali Bongo nomma l’intéressé au poste de président du Conseil national de la démocratie en février dernier. Mais, sur la matérialisation du Pacte social, aucun denier n’a été dégagé.
Sur les 250 milliards de francs CFA promis à sa matérialisation, une première tranche – 83 milliards de francs – devait être dégagée cette année. Certains partis politiques de l’opposition ayant signé le Pacte social en juin dernier se demandent aujourd’hui quand se feront les premières opérations y relatives. Sous couvert d’anonymat, des ONG et associations également font l’amer constat du manque de concrétisation de la parole du chef de l’Etat devant tant de pauvreté et d’exclusion sociale. Mais peut-être Ali Bongo considère-t-il que nous ne sommes qu’au mois de juin, et qu’il y a encore six mois pour trouver ces 83 milliards de francs.



