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Barack Obama, favori démocrate pour la Maison Blanche

Barack Obama a fait un pas décisif, mardi 6mai, vers l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle américaine, en réussissant à « survivre », selon le mot d’un de ses aides, à une période de plusieurs semaines sans victoires, marquée par des polémiques sur la race et la religion dont personne n’était en mesure de prédire les conséquences sur l’électorat.
« Ce soir, nous sommes à moins de 200 délégués de la nomination, a annoncé Barack Obama, visiblement rasséréné, dans son discours de victoire à Raleigh, en Caroline du Nord. Et grâce à vous, nous voyons qu’il est possible de surmonter la politique de division, de distraction ; de surmonter les sempiternelles attaques négatives qui ne visent qu’à marquer des points et jamais à résoudre nos problèmes. » En Caroline du Nord, et surtout dans l’Indiana, M. Obama a réussi à enrayer la montée de son adversaire Hillary Clinton, qui espérait profiter de la dynamique créée par sa victoire coup de poing en Pennsylvanie le 22 avril, et n’avait pas hésité à forcer sur le populisme et la symbolique « macho » en tenant ses discours à l’arrière d’une camionnette. Cette attitude musclée lui a d’ailleurs peut-être coûté des points. Selon les sondages à la sortie des urnes, le sénateur de l’Illinois a nettement amélioré son score dans la catégorie dite des « femmes blanches » (+8 points entre l’Ohio et l’Indiana).
Du point de vue du total des délégués, la situation n’est pas fondamentalement modifiée. Mais dans la guerre psychologique que se livrent les deux camps depuis des semaines, la performance de Barack Obama est décisive.
Elle permet à nombre de super-délégués, dont 275 sont encore indécis et dont le choix va faire pencher la balance, en l’absence de vainqueur à l’issue du vote des électeurs, de lever leurs réticences à l’égard d’un candidat qui ne parvient pas à séduire l’électorat « col bleu », un élément important de la coalition du Parti démocrate pour l’élection de novembre. A cet égard, M.Obama peut d’ailleurs se vanter d’avoir largement maintenu ses positions. Il a aussi profité du vote des indépendants (23% des votants), alors que les républicains ne se sont que peu déplacés (11%), malgré l’appel de l’animateur de droite Bill O’Reilly à participer à son « opération chaos » en votant pour Mme Clinton dans les primaires démocrates.
Pour Barack Obama, la soirée a été comme un retour aux promesses de l’Iowa, mais après avoir subi l’épreuve du feu de la controverse médiatique autour du pasteur Jeremiah Wright. Dans son discours, il a réexpliqué ses origines, quoiqu’en termes différents, insistant non plus seulement sur sa mère, Anne, qui l’a élevé seule, mais sur son grand-père –mis en terre dans un drapeau américain–, l’un de ces « petits Blancs » qui lui font défaut aujourd’hui. Lui qui mène à 65% chez les électeurs n’étant « pas affectés par la récession », alors que MmeClinton enregistre le même score mais chez les votants se disant victimes de la crise, a ajouté des termes à son vocabulaire de l’unité. Blancs, Noirs, « cols bleus, cols blancs, riches, pauvres »… Barack Obama, qui avait fait le pari de ne pas tomber dans la démagogie en réclamant comme MmeClinton la suppression de la taxe fédérale sur l’essence, s’est estimé conforté. Il a repris son message de faire de la politique autrement « en disant la vérité, avec force, avec constance, avec confiance ».
« J’ai confiance dans le peuple américain pour reconnaître que ce n’est pas une reddition que de mettre fin à la guerre en Irak », a-t-il dit en contrecarrant l’argument souvent avancé par le républicain John McCain. Ce n’est pas de la faiblesse de parler à ses amis. » A ceux qui lui demandaient un peu plus de fougue dans ses déclarations patriotiques, il a répondu : « J’aime trop ce pays pour supporter de le voir divisé. » Barack Obama a parlé au passé de la longue campagne pour l’investiture démocrate qui avait commencé le 3 janvier. Sûr de lui, il a tendu la main aux partisans de Hillary Clinton. « Oui il y a eu des sentiments froissés, des deux côtés. » Six compétitions sont encore inscrites au calendrier d’ici le 3 juin, représentant 217 délégués. Il est généralement admis que Mme Clinton pourrait en remporter trois (Virginie occidentale, Kentucky et Porto Rico), et M.Obama les trois autres (Oregon, Montana et Dakota du Sud).

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