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Gabon : Mba Obame, «c'est un coup d'Etat électoral»

L’ancien ministre de l’Intérieur dissident du parti au pouvoir pour briguer la présidence en indépendant, André Mba Obame, parmi les favoris du scrutin, a contesté la victoire annoncée du candidat du parti au pouvoir, Ali Bongo Ondimba, et dénoncé un «coup d’Etat électoral». Porté disparu depuis les émeutes dans la matinée du 3 septembre dernier devant le siège de la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP), André Mba Obame dénonce des manipulations des procès verbaux et des atteintes à l’intégrité physique de Pierre Mamboundou et lui, qui revendiquaient tout deux la victoire au soir du 30 août.

© gaboneco ; André Mba Obame dénonce une falsification des procès verbaux

«C’est un coup d’Etat électoral. Jusqu’à présent, la procédure commençait à mettre à nue la falsification des résultats. C’est un coup d’état électoral !», a lancé André Mba Obame dans la matinée du 3 septembre alors que le ministère de l’Intérieur s’apprêtait à annoncer la victoire d’Ali Bongo Ondimba (PDG, au pouvoir), le fils aîné du défunt président, à l’élection présidentielle du 30 août.

«C’est un coup d’Etat électoral. Je ne reconnais pas les résultats de l’élection. C’est moi qui ai gagné», affirme l’ancien ministre de l’Intérieur, dissident du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) pour briguer la présidence en indépendant.

Dans la soirée du 2 septembre, le président de la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) a réuni tous les candidats pour confronter les procès verbaux et parvenir à un consensus sur les résultats du vote du 30 août dernier.

«Les commissaires de la CENAP s’étaient entendus pour confronter les procès verbaux bureau par bureau et province par province, ce travail a été commencé. A Libreville, je vous le dis par exemple, on a contesté une différence de 6 000 voix, c’est-à-dire qu’il y a 6 000 voix qui m’ont été enlevées pour être donné au candidat du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir)», dénonce notamment André Mba Obame, qui avait mené une battante campagne électorale, ralliant deux jours avant le vote 5 candidats derrière lui pour faire barrage au PDG.

«Aucun des représentants de l’opposition [siégeant à la CENAP] n’a signé le procès-verbal», dénonce-t-il encore.

«Nous voulions qu’on confronte les procès verbaux, cela n’a pas été fait. Comment voulez vous qu’on vérifie les résultats si on ne peut pas les confronter ?», s’indigne le candidat, officiellement arrivé second avec 25,88% des suffrages.

«Le PDG (Parti démocratique gabonais, au pouvoir, qui a investi Ali Bongo) a chargé la dose! Dans toutes les provinces», dénonce encore André Mba Obame (AMO), alors qu’Ali Bongo Ondimba a été annoncé vainqueur avec 41,73% des voix.

«La province du Haut-Ogooué (sud-est, fief de la famille Bongo) aussi est extraordinaire. Il y a 58 000 votants sur 80 000 inscrits, soit un taux de participation double à la moyenne nationale», poursuit-il.

«Je crois que c’est une 2e mort du président Bongo, et nous tous nous devons nous ressaisir et force doit revenir vraiment à la loi et au sens des responsabilités», a-t-il déclaré.

Interrogé sur une éventuelle saisine de la Cour Constitutionnelle pour dénoncer ces failles du processus électoral, l’ancien ministre de l’Intérieur a déclaré que «la Cour constitutionnelle, ici, c’est comme la Tour de Pise, elle penche toujours du même côté !». Durant la campagne, plusieurs opposants avaient dénoncé l’«illégalité» du mandat de la présidente de la Cour Constitutionnelle, Marie Mademeine Mbourantsouo, dont les enfants sont par ailleurs les demi-frères d’Ali Bongo Ondimba.

Revenant sur les émeutes de la nuit du 2 au 3 septembre, André Mba Obame a témoigné que «nous étions dans le calme. Aucun incident depuis la veille au soir. Tout à coup, les bérets rouges arrivent et nous jettent des gaz alors que trois militaires ont foncé sur Mamboundou et moi».

«Monsieur Mamboundou a été frappé. Quant à moi, je ne sais pas ce qu’avait le militaire dans la main, mais un de mes gardes du corps a pu le neutraliser et nous sommes partis. Les gaz qu’ils nous ont jetés sont bien plus fort que les gaz normaux. Cela me brûle encore dans les poumons, j’ai dû mal à respirer», a-t-il poursuivi. Depuis cet incident, André Mba Obame n’est plus apparu en public ni à la télévision et aucun de ses sympathisants n’affirme savoir où il se trouve. Il affirme cependant être en lieu sûr.

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