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Des ONG gabonaises préoccupées par la vente directe des 42 blocs pétroliers

La société civile et des organisations non gouvernementales (ONG) ont exprimé, jeudi à Libreville, leur préoccupation face à la vente directe de 42 blocs pétroliers par le gouvernement gabonais, en dépit de la régularité de l’opération, d’ailleurs reportée à plusieurs reprises.

C’est à l’occasion de la conférence Africa Upstream sur le pétrole à laquelle il a participé la semaine dernière en Afrique du sud, que le ministre gabonais des Mines, Julien Nkoghé Bekalé, a annoncé la vente des 42 blocs pétroliers, en négociant directement avec les sociétés pétrolières souhaitant explorer le bassin sédimentaire du Gabon.

Selon M. Nkoghé Bekalé, la stratégie est avantageuse parce qu’ouvrant la voie à des partenariats gagnant-gagnant, argumentaire battu en brèche par des ONG et la société civile estimant que cette pratique pourrait au contraire favoriser la corruption dans l’attribution de certains marchés.

« Le gré à gré est à l’origine d’un certain nombre de contrats qui sont dénoncés aujourd’hui », a déclaré Marc Ona Essangui, président de l’ONG Brainforest, ajoutant que « le fait de ne pas rendre public un certain nombre de contrats fait en sorte que la suspicion persiste ».

« Quand il y a gré à gré, il y a davantage l’introduction de clauses de confidentialité », a expliqué M. Ona Essangui, affirmant que « ce sont les clauses de confidentialité qui sont à l’origine aujourd’hui de tous les débats autour du domaine pétrolier ».

« Le gré à gré va favoriser une complaisance à l’égard de certains opérateurs », a-t-il dit, invitant le gouvernement à communiquer davantage sur sa stratégie avant d’engager les négociations avec les sociétés pétrolières. celles-ci pourraient d’ailleurs commencer au premier trimestre 2011.

Coordonnateur de la branche gabonaise de « Publiez ce que vous payez » (PCVP), Georges Mpaga, a également dénoncé l’option choisie par le gouvernement, parce que pouvant compromettre les efforts déployés par le Gabon pour respecter ses engagements vis-à-vis de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE), une organisation dont le pays est membre depuis 2004.

« Le pays est en train d’avancer. Et si rien n’est fait, cette initiative risque d’entraver les efforts que le pays est en train de fournir. C’est inquiétant », a déclaré M. Mpaga.

Près de 25 compagnies pétrolières opèrent déjà au Gabon, où près de 95% de la production de brut est exportée, le reste étant transformé par la Société gabonaise de raffinage (SOGARA), basée à Port-Gentil, la capitale économique.

En 2009, le Gabon a produit 12,6 millions de tonnes de brut, dont 60% par le groupe français Total et l’Anglo-néerlandais Shell.

Ressource stratégique, le pétrole contribue pour près de 70% au budget de l’Etat gabonais.

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