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Les pressions internationales s’accentuent sur la Côte d’Ivoire

Barack Obama a formellement menacé le président ivoirien sortant Laurent Gbagbo d’une opposition des Etats-Unis et de sanctions s’il continuait à s’accrocher au pouvoir. Cette décision a été révélée par un responsable de la présidence américaine, lundi 6 décembre, alors que la pression internationale s’accentue pour que la crise en Côte d’Ivoire, déchirée entre deux présidents proclamés, soit résolue au plus vite.
« Pour la Maison Blanche, Alassane Ouattara est le vainqueur légitime de l’élection » du 28 novembre, malgré l’investiture samedi de M. Gbagbo à la magistrature suprême de ce pays d’Afrique de l’Ouest, a rappelé le responsable américain.

LES ÉTATS-UNIS ENVISAGENT DES SANCTIONS

Le président américain a fait remettre à M. Gbagbo une lettre par voie diplomatique en fin de semaine dernière, lui présentant le choix qui s’offre à lui, selon la même source. Les termes de ce choix sont « soit de respecter les résultats de cette élection et vous écarter », soit « de faire face à un isolement accru sur la scène internationale » et de « subir les conséquences de vos actes injustes », a ajouté le responsable, évoquant en particulier des « sanctions ciblées ».

Dans cette lettre, le président a aussi affirmé être prêt, si M. Gbagbo s’inclinait, à l’inviter à Washington « pour discuter de la façon dont vous pouvez continuer à jouer un rôle en Afrique de l’Ouest à l’avenir », a révélé le responsable.

Un autre responsable de la Maison Blanche a développé cette idée de sanctions, révélant que les Etats-Unis « discutent de la crise avec un grand nombre de partenaires », dont la France, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), les pays limitrophes de Côte d’Ivoire et l’Union africaine. « Nous avons été clairs et nets : ceux qui incitent à la violence devront répondre de leurs actes », a ajouté ce responsable.

L’ONU RETIRE DU PERSONNEL

Lundi, les Nations unies ont annoncé le retrait d’une partie de son personnel non essentiel, soit 460 personnes. La mission de l’ONU dans le pays compte plus de 10 000 casques bleus, policiers et employés civils. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon demeurait « profondément préoccupé » par la crise.

A l’étranger, la crise inspire toujours une « grande inquiétude », selon l’expression employée par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, qui s’interrogeaient sur la poursuite de leur aide. France Télécom-Orange a aussi décidé de rapatrier ses salariés français ou binationaux non indispensables ainsi que leurs familles, soit une vingtaine de personnes.

Au moins 20 personnes ont été tuées par balles depuis le second tour de la présidentielle le 28 novembre, à Abidjan et dans l’ouest notamment, a annoncé Amnesty International. Autre signe que la tension restait forte : le couvre-feu nocturne qui devait s’achever ce lundi, tout en étant allégé de quelques heures, a été prolongé d’une semaine par Laurent Gbagbo.

LES ÉTATS D’AFRIQUE DE L’OUEST SE RÉUNISSENT

Pour tenter de résoudre la crise, la Cédéao doit tenir un sommet mardi 7 décembre à Abuja auquel, selon un porte-parole, aucun dirigeant ivoirien n’a été convié. Ce sommet s’ouvre dans l’urgence pour tenter de trouver une solution, alors que le pays, coupé en deux depuis huit ans, se retrouve avec deux présidents et que leurs partisans pourraient être tentés de se radicaliser, plongeant le pays dans le chaos.

Alassane Ouattara bénéficie d’un très large soutien international. L’ONU, les Etats-Unis, la France, l’Union européenne, la Grande-Bretagne, la Francophonie mais aussi l’Union africaine et la Cédéao ont avalisé les résultats de la CEI et reconnu sa victoire.

Alors que l’Union européenne faisait planer la menace de sanctions, la France a appelé à « une transition ordonnée, sereine et digne ». Dépêché dimanche par l’Union africaine pour tenter une médiation, l’ex-chef d’Etat sud-africain Thabo Mbeki a exhorté les dirigeants ivoiriens à faire « tout leur possible » pour « préserver la paix », après une nouvelle rencontre avec M. Gbagbo. Il a quitté le pays en fin de journée.

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