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Gbagbo doit partir sous peine de sanctions, dit Sarkozy

Laurent Gbagbo doit se plier sans délai au verdict des urnes sous peine d’encourir des sanctions européennes et d’avoir affaire au tribunal pénal international, a déclaré vendredi Nicolas Sarkozy.
Le président ivoirien sortant et son épouse « ont leur destin entre leurs mains », a dit le chef de l’Etat français lors d’une conférence de presse à l’issue du Conseil européen.
Si Laurent Gbagbo n’a pas quitté « avant la fin de la semaine » le poste qu’il continue d’occuper « en violation de la volonté du peuple ivoirien, lui et sa femme seront nommément sur la liste des sanctions » européennes, a ajouté Nicolas Sarkozy.
Un conseiller de Laurent Gbagbo joint par téléphone par Reuters à Londres, où il se dit en mission d’explication, a rejeté cet ultimatum.
« Il n’appartient pas à un président étranger de donner des ordres au président Gbagbo », a-t-il dit après avoir accusé Alassane Ouattara d’être « le père de la rébellion » ivoirienne.
Les ministres des Affaires étrangères européens ont décidé lundi d’imposer des sanctions ciblées contre Laurent Gbagbo et ses proches, qui refusent de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle du 28 novembre.
Cela consiste à interdire de visa vers l’Union européenne les personnes faisant obstruction au processus de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire et à geler leurs avoirs.
Le Conseil européen a confirmé vendredi dans ses conclusions la détermination de l’UE à prendre de telles mesures « contre ceux qui continueraient à faire obstruction à la volonté souveraine exprimée par le peuple ivoirien ».
Il condamne le recours à la violence, demande « fermement » à toutes les parties d’agir avec retenue et exhorte tous les dirigeants ivoiriens civils et militaires qui ne l’ont pas encore fait à se placer sous l’autorité d’Alassane Ouattara.
Le Conseil rappelle aussi que la Cour pénale internationale peut poursuivre les personnes responsables d’actes de violence, comme ceux qui ont fait jeudi une vingtaine de morts à Abidjan selon un porte-parole du président sortant.
Nicolas Sarkozy a lui-même rappelé cette possibilité et souligné que c’était à Laurent Gbagbo de choisir l’image qu’il voulait laisser dans l’histoire.
UNE LISTE DE 19 NOMS
« En violation de la volonté du peuple ivoirien, qui avait déjà été privé d’élections pendant dix ans, M. Gbagbo se maintient au pouvoir, ses partisans tirent, il y a eu des morts dans les rues d’Abidjan hier, c’est un scandale », a-t-il dit.
« Est-ce qu’il veut laisser l’image d’un homme de paix ? il est encore temps mais le temps presse et il doit partir », a ajouté le président français. « Ou est-ce qu’il veut laisser l’image de quelqu’un qui a fait tirer sur des civils parfaitement innocents ? Et, dans ce cas-là, il y a des juridictions internationales comme la Cour pénale. »
Nicolas Sarkozy a précisé que ce n’était pas seulement la position de la France mais aussi celle de l’Europe « unanime », des Etats-Unis et du Conseil de sécurité des Nations unies.
« Il n’y a pas d’autre possibilité pour M. Gbagbo que de quitter à bref délai un pouvoir qu’il usurpe », a-t-il insisté.
Selon une source diplomatique à Bruxelles, une liste de 19 dirigeants ivoiriens et de proches existe déjà. Elle comporte le nom de Laurent Gbagbo mais entre crochets.
L’Allemagne, la Grande-Bretagne et la Pologne poussent pour que cette liste soit confirmée en l’état lundi prochain, lors d’une réunion technique à Bruxelles.
« Le contenu en sera déterminé en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain et des responsabilités de chacun », a expliqué jeudi la porte-parole adjointe du ministère français des Affaires étrangères, Christine Fages.
Quelque 15.000 ressortissants français vivent en Côte d’Ivoire, une ancienne colonie qui a longtemps été un des plus fidèles alliés de la France en Afrique
La France entretient également dans le pays un dispositif militaire, baptisé Licorne, qui compte actuellement environ 950 hommes, essentiellement à Abidjan. Déployé depuis une tentative de coup d’Etat en 2002, il intervient en soutien de la mission des Nations unies dans le pays (Onuci) mais peut servir à assurer la sécurité des Français.

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