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Gabon : Controverse et cabale pré-électorales autour de Nzouba Ndama

Ayant fait les choux gras de la presse gabonaise d’opinion ces dernières semaines, Guy Nzouba Ndama, président de l’assemblée nationale, s’en est expliqué à l’occasion d’une interview publiée le 17 mars par le quotidien « L’union ». Tentative d’exégèse d’un micmac politique purement provincial.

Secret de polichinelle dans les cercles politiques de l’Ogooué-Lolo : Pour les prochaines législatives, le président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama, envisage de se porter candidat dans la commune de Koula-Moutou, chef-lieu de la province. Alors qu’il est l’élu du canton Lolo-Wagna, il a demandé à son électorat familial, clanique et tribal de s’inscrire sur les listes électorales de cette commune. L’actuel occupant du perchoir l’a confirmé d’une certaine manière dans une interview accordé au quotidien « L’union » et publiée le 17 mars : «Le fait que mon nom soit sur la liste électorale de la commune a fait monter l’adrénaline chez certains frères et sœurs de cette commune […] Je suis né à Koula-Moutou, au quartier Bovendo. A ce titre, je suis donc citoyen de la commune de Koula-Moutou. Je puis alors aspirer comme tout autre citoyen à briguer un mandat dans la commune. »

La circonscription électorale problématique est actuellement occupée par Jean Massima, ancien grand argentier du pays et ancien ministre. Celui-ci devrait alors, selon des sources de la localité, se porter candidat dans le district de Popa, à 75 Km de Koula-Moutou. Il se raconte que Nzouba Ndama, qui aurait trop rempilé au perchoir de l’Assemblée nationale, vise le poste de Premier ministre. Pour ce faire, il lui faut être élu dans un chef-lieu de province. Mais, le gotha Nzébi, ethnie autochtone de la capitale provinciale de l’Ogooué-Lolo, voit d’un mauvais œil le repositionnement électoral de l’élu de la Lolo-Wagna.

Conjuration médiatique

C’est sans doute à cet effet qu’une conspiration a été élaborée se traduisant par «une kyrielle d’articles dans la presse privée et qui affichaient tous un seul objectif : me vilipender, me dénigrer, me trainer dans la boue, me noircir ; allant jusqu’à vouloir discréditer mon action à l’Assemblée nationale», explique Nzouba Ndama dans l’interview sus citée.

On aura effectivement appris que 7,92 milliards de francs CFA ont été détournés à l’Assemblée nationale, selon un article et des fac-similés publiés par le mensuel « Croissance saine Environnement ». Le titre précise que ce manège durait depuis l’année 2007 lorsque 650 millions de francs CFA ont été inscrits dans la loi des finances pour «construction annexe Assemblée nationale». En 2008, 500 millions ont été versés pour le même poste de dépense, puis 1 milliard de francs CFA en 2009, 3, 44 milliards de francs CFA en 2010 et 200 millions en 2011.

« Justification » et perspective électorale

Pour sa défense le président de la 1ère chambre du parlement gabonais assure qu’il n’est pas le Deus ex machina qui peut manipuler à sa guise les hauts fonctionnaires chargés de l’élaboration, de la mise en place et de l’exécution de la loi des finances. Joint au téléphone, l’un de ses conseillers tente une argumentation selon laquelle «l’Assemblée nationale est un chantier permanent, ainsi que tout le monde peut le constater. De tous les édifices publics construits par les Chinois, le palais Léon Mba est le plus défectueux. À une fréquence tenant du phénomène, les problèmes apparaissent concernant la construction de ce bâtiment. Des pans entiers du carrelage s’écroulent, l’eau filtre à chaque jour d’un nouvel endroit. Si bien que l’entretien de l’édifice coûte trop cher, sans compter le coût des études pour une réhabilitation efficiente de l’immeuble. »

Nzouba Ndama estime que ceux que ses adversaires se méprennent : «le secrétaire général du PDG, lors des journées parlementaires du parti à Tchibanga, a souligné avec force que les futurs candidats aux législatives seront choisis par la base. »

Alors qu’elle n’arrive pas à régler un problème de reconquête dans la province, la formation politique crée par Omar Bongo va-t-elle se créer une autre équation ? En effet, sur les neuf sièges de député que compte l’Ogooué-Lolo, le PDG n’est nullement assuré de reprendre les trois sièges actuellement occupés par d’autres formations politiques [l’ex-Union nationale (UN), l’Alliance démocratique et républicaine (ADERE) et le Centre des Libéraux Réformateurs (CLR)].

Et, visiblement en courroux, le président de l’Assemblée nationale de conclure : «qu’on arrête de saliver, de déverser la morve sur le pauvre Nzouba Ndama, accusé d’ores et déjà de « court-circuiter » les uns et les autres. Dans leurs écrits, ils ont décrété que je suis impopulaire. Alors de quoi ont-ils peur ? »

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