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Economie / Le développement d’une PME locale freinée par la SEEG

Las de lutter, Hervé Oyono, promoteur d’une petite et moyenne entreprise (PME) gabonaise dénommée « Tartare Plus », spécialisée dans la restauration rapide, est monté au créneau récemment pour expliquer et évaluer les préjudices de son entreprise causés par ce qu’il a qualifié d’ »abus de position dominante de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) ». Créée en 1992 sur les trottoirs dans l’informel, la PME supposée devenir le « Mc Donald’s » gabonais, n’a malheureusement pu atteindre ses objectifs de départ en près de 20 ans de dur apprentissage suite à un conflit survenu avec la SEEG qui l’a privée de fourniture d’eau et d’électricité durant 789 jours entre 2002 et 2004.

D’où la conférence de presse organisée il y peu par son créateur afin d’analyser l’impact de cette crise sur le développement de l’entreprise au cours de ces dix dernières années de lutte juridique contre la SEEG.

A l’origine, rappelle Hervé Oyono, la SEEG avait également suspendu ses prestations à son domicile, un mois après avoir coupé l’électricité et l’eau de son restaurant pour de supposées pratiques « frauduleuses », bien que non avérées. La SEEG lui avait exigé de payer 2.500.000FCFA (3750 euros environ) allant à l’encontre des décisions du tribunal.

Selon le promoteur de Sauce Tartare, entre 2002 et bientôt 2012, il y a eu douze décisions de justice, soit une rendue presque chaque année et plus de 25 actes d’huissiers de justices ayant abouti seulement à 51 millions de francs CFA en guise de règlement d’astreinte obtenu alors qu’il en réclame encore 500 millions de FCFA au lieu des 2,18 milliards établis sur la base de la logique Scientifique du rapport annuel « Doing Business», au titre du préjudice moral et financier subi par son entreprise.

Le rapport « Doing Business », établi que l’absence d’électricité fait partie des trois premiers facteurs qui freinent le développement des PME, qui perdent de ce fait 60 heures de travail par an. Sur cette base, le conseil du jeune entrepreneur établi que la SEEG lui a fait perdre 15 780 heures de travail, soit 175,33% de son chiffre d’affaires chaque année représentant un manque à gagner de 2,18 milliards de francs CFA de 2002 à 2004.

« Il se trouve qu’en 1992, nous avons réussi à réaliser un chiffre d’affaires de 20 millions de francs CFA, l’année. La 10e année, nous sommes arrivés à 400 millions de francs CFA de chiffre d’affaires. Ce qui représente près de 1000 personnes reçues par jour, 180 000 personnes durant l’année. Et selon les experts, le chiffre d’affaires de l’entreprise évoluait à un taux de 40% par an. Lorsque le courant est suspendu en 2002, l’entreprise subi un préjudice important: le chiffre d’affaires passe de 400 millions à 200 millions et il est resté à ce niveau deux années durant. Et lorsque le courant est revenu en 2004, le chiffre d’affaires a recommencé à monter en 2005. Les années de crise pèsent cependant sur l’entreprise, elle les porte comme un boulet derrière elle l’empêchant de retrouver sa vitesse de croisière. Et depuis, je me bats pour que le tribunal rende une décision qui condamne la SEEG à me payer le préjudice subi, à réparer les torts qu’elle m’a causé. J’en suis toujours à attendre», a expliqué, preuves à l’appui, Hervé Oyono.

«Je ne demande pas l’aumône, je souhaite que le droit soit respecté, une justice pour tous, une justice qui ne fait pas disparaître les dossiers au tribunal et qui ne roulerait pas pour les mastodontes », a-t-il dénoncé lui qui a saisi plusieurs fois les plus hautes autorités de l’Etat y compris le Premier-Ministre, sans succès.

« Au moment où le Président de la République invite tous les Gabonais et notamment les jeunes à se mobiliser pour l’émergence du pays, la PME Sauce Tartare, présente depuis 20 ans déjà et qui n’a pas fait faillite du fait d’une mauvaise gestion de ses ressources mais plutôt à cause de la mauvaise foi d’une entreprise en situation de monopole, demande que réparation lui soit faite. Afin qu’aucun abus de monopole ne soit plus possible dans notre pays et que le Gabon emboîte le pas des pays émergents tel que l’Afrique du sud », a-t-il conclu en exhortant les autorités à assainir le cadre d’affaires pour permettre aux jeunes Gabonais de se lancer.

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