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A la Une : coup d’État ou règlement de compte en Guinée-Bissau?

Par Marie Normand

Après l’attaque du siège de l’état-major des Forces armées, Le Pays au Burkina Faso s’interroge : s’agit-il d’une « tentative de coup d’État », c’est la version officielle, ou d’un « règlement de comptes entre deux fortes têtes de l’armée » ? Pour le journal, la seconde option est plus plausible. « Quand ils estiment que leurs intérêts sont menacés (…) les chefs militaires n’hésitent pas à se tirer dans les pattes. Et, il est de notoriété publique que le chef d’état-major dont les bureaux ont été attaqués et le contre-amiral à qui l’on fait porter le chapeau, se haïssent cordialement. Leur inimitié a toujours représenté un danger pour les institutions ».

Narco-État

La Guinée-Bissau souffre donc « de son armée minée par des querelles intestines et par le trafic de drogue », conclut Le Pays. Et sur ce point, il est rejoint par L’Observateur, qui titre « le Narco État en dérive ». Et pourtant, on y croyait, dit en substance le journal burkinabé. « Le pays avait amorcé un processus de démocratisation avec un opposant historique parvenu, à coups d’élections, à la cime du pouvoir. (…) Mais c’était oublier que dans cette ancienne colonie portugaise, les plus hautes sphères de l’armée (…) vivent (…) des fruits florissants de la drogue ». « Un État malade de ses narcotrafiquants », qui ne s’en sortira pas seul estime le journal. Il appelle à une plus grande implication notamment de l’Union africaine et de la communauté internationale pour sauver la Guinée-Bissau.

On renoue le dialogue en Guinée-Conakry

On part maintenant en Guinée Conakry avec cette reprise du dialogue entre le gouvernement et la classe politique guinéenne, pour aller vers des élections législatives transparentes. C’était mardi dans la salle des actes du Palais du peuple. Ce nouveau dialogue « présidé par le ministre Alhassane Condé, a réuni du beau monde », juge Mediaguinée.com.

En fait, cette première rencontre a servi de préalable, a permis de fixer les règles du jeu, explique GuineeNews : « Qui va participer au dialogue ? De quoi va-t-on parler ? Qui va piloter le débat ? » Rencontre décrite comme « houleuse » par la presse guinéenne en ligne. « L’opposition radicale a réclamé un cadre plus restreint », écrit MediaGuinée. Deux blocs politiques exigent un « dialogue direct » avec le gouvernement. Demande refusée par les autres formations qui dénoncent une volonté d’exclusion. « Mais cette rencontre très attendue a permis néanmoins de renouer le contact entre le gouvernement » et l’opposition, pense Africaguinée.com.

Une réunion en demi-teinte

Pour le comité de facilitation, « la réunion a été constructive » (…) « un grand pas a été franchi », même si les débats, qui doivent reprendre jeudi, ont tendance à trainer en longueur. En revanche pour Faya Millimono, de l’opposition, « ce dialogue commence par la confusion ». Il « marque son étonnement de voir le ministre de l’administration convoquer une rencontre pour le dialogue… étant donné que lui-même est partie prenante de ce dialogue ».

C’est ce qu’il confie à Tam Tam Guinée. Et puis, autre confusion relevée : les résultats du vote à l’issue de la rencontre dépassent par exemple le nombre d’inscrits. Un dialogue, qui, dernier point problématique, n’a pas rassemblé l’ensemble de l’opposition. MediaGuinée, rappelle le nom des grands absents : « Sidya Touré de l’UFR, Lansana Kouyaté du PEDN, tous à Abidjan, et Cellou Dalein Diallo de l’UFDG en tournée à l’intérieur du pays ».

Bilan assez noir en Algérie

Pour terminer, l’Algérie fait le bilan de 2011. Une année qui restera marquée par la « fracture », pense El Watan. Il y a un an « presque jour pour jour, les rues d’Alger et d’autres contrées du pays étaient en proie à de violentes émeutes contre la vie chère. Puis ce furent les gens de l’éducation, de la santé publique (…) et d’autres corps de métiers de crier leur colère sur la voie publique ».

A leurs côtés, des « citoyens révoltés », qui ont fait des placettes « des lieux d’expression politique ». Mais face à cette contestation, un vieux réflexe : la répression policière. Finalement, la vedette de 2011, c’est « ce fourgon blindé bleu de la police. Visible partout et à toute heure », s’amuse El Watan. Le « symbole d’un régime bloqué », qui a mit à profit 2011 pour préparer sa reconduction en 2012 par le biais d’élections législatives préparées d’avance. Abdelaziz Bouteflika « sera allé jusqu’au bout de l’année 2011. Mais à quel prix ? » s’interroge aussi Le Matin.

La question se pose, écrit Liberté, alors que le pays connait de nouveaux « mouvements de protestation liés au chômage, (..) au manque de gaz et d’eau potable et, surtout, au problème de logement ». Cette année, conclut El Watan. 2011 « s’achève [donc] dans l’inquiétante perspective de voir la fracture s’agrandir davantage entre une population engluée dans un difficile quotidien et un pouvoir obsédé par son seul maintien aux commandes du pays ».

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