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‘’Notre sacre est le fruit d’un travail de longue haleine’’

libreville(AGP)- Le président-fondateur du CF Mounana (CFM), Hervé-Patrick Opiangah, a déclaré dans un entretien réalisé par Gabon Matin, que le sacre de son équipe en championnat, est le fruit d’un travail de longue haleine.

GABON MATIN : Après deux ans de participation dans l’élite et six ans seulement après sa création en 2006, le CF Mounana a triomphé en championnat, vous attendiez-vous à ce sacre, certains estimant même qu’il s’agit d’un coup de chance ?

Hervé-Patrick Opiangah : Le football est un jeu, un sport. Mais en même temps, il est devenu scientifique ; donc on ne peut pas parler d’improvisation ou de chance. Nous avons bien planifié notre succès. On ne peut parler de hasard, ayant fini en 5e position au classement général l’an dernier, lors de notre première saison en élite et après avoir annoncé notre sacre dans les médias en début de saison. Le 14 octobre 2011, j’avais indiqué à travers votre confrère L’Union, avant le lancement du championnat 2011-2012, que nous allions le remporter. Tout est aussi parti de notre première participation au National-Foot qui, a été honorable. Nous avons ensuite observé les faiblesses et les forces des clubs du championnat. Puis, nous avons fait un casting adapté à nos ambitions, en fonction de nos moyens humains, matériels et financiers modestes. Nous avons aussi insisté sur l’aspect disciplinaire.

La concertation et la discipline dans la gestion quotidienne du groupe ont sûrement fait la différence. Par ailleurs, on est couronné deux ans après, c’est un fait véritablement historique. Aussi bien au niveau national que continental, ce type d’ascension n’a jamais eu lieu. En somme, notre sacre est le fruit d’un travail de longue haleine, parce que le centre n’existe que depuis bientôt 6 ans. Nous avons formé la quasi-totalité de l’effectif de première division du club sacré champion, qui est l’émanation de la toute première cuvée du centre de formation. Et nous avons renforcé le groupe avec quelques joueurs expatriés et locaux.

Quel match vous a procuré les meilleures émotions ? J’ai été particulièrement marqué contre l’Union Sportive d’Oyem au Stade d’Akoakam, où nous avons eu le gain de la partie (victoire 1-0, ndlr), durant les ultimes secondes du temps additionnel. L’USO était sur une belle lancée de victoires et n’avait jamais perdu à domicile. Cela s’est vérifié sur le terrain, car nous avons eu droit à une incroyable bataille tactique et mentale. Un match épique au sortir duquel nous avons reçu quelques projectiles. Notre victoire 1-0 sur le Centre Mbérie Sportif (lors de la 14e journée, ndlr), notre ex-bête noire, m’a également fait énormément plaisir.

Et quelle est la rencontre qui vous a la plus frustré ? C’est celle contre Mangasport à Moanda, où on avait la possibilité d’engranger trois points, après avoir obtenu un nombre incalculables d’occasions de but. Mais on n’a jamais pu marquer, et ça a été une terrible frustration. Après, il y a eu le match à suspense contre Missile FC en phase retour (0-0, ndlr), où si on gagnait, on était sacrés champions dès cette 23e journée, et on abrégeait la terrible angoisse qui tenaillait les dirigeants, joueurs et supporters du CFM.

Est-ce vrai que vous gérez votre club avec une discipline de fer ? Le CF Mounana est une famille, même quand on a douté, nous avons été sincères les uns envers les autres. La discipline a été draconienne, c’est vrai. Car, on peut être talentueux, mais quand on n’a pas le respect de soi, d’autrui et de celui des règles footballistiques, on ne réussit pas ; et moi, je ne transige pas sur ces travers. Beaucoup de jeunes ont adhéré à cette philosophie. Il y a aussi eu beaucoup de travail et énormément d’abnégation. Il n’y a pas eu d’absentéisme aux entraînements, le suivi médical a été aussi régulier que le suivi salarial. Un média international a récemment déclaré que le CF Mounana, contrairement à son nom, est un club de Libreville.

Quel commentaire faites-vous à cette allégation ? Je suis un natif de Mounana et j’ai voulu l’honorer en lui donnant le nom du centre que j’ai fondé. Maintenant, le CFM n’appartient à personne, n’importe quel féru du football peut s’y reconnaître. L’enfant appartient à sa mère quand il est dans son ventre. Mais, dès qu’il en sort, il appartient à toute la communauté, voire à tout le pays. Les prouesses de Mounana seront à la gloire de tous les Gabonais et non des Mounanais seulement. On peut délocaliser le club à tout moment, la preuve est que nous construisons à Ntoum, le futur centre qui va accueillir les pensionnaires du CFM. Le sport n’a pas de frontière.

A quel niveau se situe le chantier de ce centre ? Nous terminons la phase de terrassement, qui a coûté un maximum de capitaux. Nous sommes donc à la recherche de sponsors et mécènes, car je ne dispose pas de moyens illimités. C’est aussi un projet qui doit pouvoir intéresser tous les Gabonais et non Gabonais. Il s’adresse aussi à la jeunesse, à toutes ces personnes qui ont cet élan du cœur, qui n’aimeraient pas voir des enfants végéter, mais être occupés dans une structure saine. Que ces personnes nous apportent leur contribution. Mais tant que je vivrai, je me battrai pour que ce centre sorte de terre, avec si possible le soutien de l’Etat gabonais.

Quelles sont vos ambitions pour la prochaine Ligue des champions, allez-vous procéder à un recrutement de qualité ? Il y a des joueurs qui sont en fin de potentiel qu’il va falloir remplacer. On va donc procéder à un renforcement de l’effectif dans certains compartiments, puisque la réalité de la compétition nationale n’est pas la même sur l’échiquier continental. Nous aurons donc besoin de joueurs de métier et de haut niveau. Nous n’irons pas en Ligue des champions pour faire de la figuration.

Aucun joueur du CFM n’a été appelé en sélection par Paulo Duarte, quel est votre commentaire ? Je ne veux pas faire d’ingérence. Il fut un temps où on m’a accusé d’influer sur les décisions de l’entraîneur national ; voilà la preuve que cette accusation était infondée. Cependant, les statiques disent que nous avons la meilleure défense et la 2e meilleure attaque, mais aucun de mes poulains n’a été appelé en équipe nationale. Duarte gère donc son groupe en totale liberté.

Votre mot de fin ? Depuis six ans, le CFM forme énormément. Nous avons toutes les catégories, minimes, cadets, juniors et séniors. C’est lourd à supporter, parce qu’il y a plus d’une soixantaine de jeunes que nous avons au pensionnat. Mais, c’est en même temps un exemple de ce que nous voulons réussir à Ntoum, pour les années à venir. Lors de la dernière journée du championnat ce week-end, trois de nos jeunes talents, tous âgés de 16 ans, vont faire leurs premiers pas dans une rencontre de première division (CF Mounana contre AS Pélican, ndlr). Et le public va découvrir qu’au CFM, il y a bien l’adéquation entre formation et résultats tant recherchée en championnat d’élite.

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