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L’Eglise du Christianisme céleste acculée

Au lendemain de la découverte du corps de Darlène Boussougou dans une maison du quartier PK5 qu’habitait son compagnon, l’indignation accompagne la colère parmi les Librevillois, les leaders religieux et les hommes de sciences qui considèrent que ce nouveau crime à caractère rituel a fini par avoir raison de la confiance des chrétiens.

La paroisse de l’Eglise du Christianisme céleste qui défraie la chronique depuis plus de vingt-quatre heures n’a gardé de ce lundi 17 septembre que les traces de la colère de la famille de Darlène Boussougou et de l’incompréhension du commun des voisins, dépités par la douleur.

Tout a été saccagé, calciné et renversé. L’église attend d’être reconstruite si l’on s’en tient à la détermination du pasteur Joseph Moukétou qui a juré tous les dieux de sa religion et si l’on n’oublie pas que beaucoup avant lui, dans les différentes dénominations chrétiennes, ont été réhabilités après avoir fait scandale.

Dans la petite maison où le corps de la victime a été exhumé, les voisins ont du répandre du grésil pour étouffer l’odeur caractéristique de la décomposition de la chair animale et spécifiquement humaine. Le trou béant porte encore les traces de la mort et de la cruauté du meurtre.

Devant ce qui les accable, les hommes d’Eglise tentent de réagir. D’abord Marc Antoine Gueye, Pasteur mondial de l’Eglise du Christianisme céleste, tendance de Parakou qui indique que « cette église n’est d’aucune tendance reconnue » et que le pasteur et son équipe payent simplement « le prix de leur orgueil et le refus de s’aligner ». Il considère ainsi que l’acte posé est le fait de la dérive d’un pasteur et de ses proches et non pas celui de tout un mouvement religieux.

« C’est un sentiment d’indignation qui m’anime », ajoute Louis Mbadinga, leader du Centre Mondial Schékina, spécialiste des questions de sorcellerie et de rituels.

Pour le Révérend Louis Mbadinga, il ne fait aucun doute que l’on soit là devant « un crime rituel qui a pour objectif d’atteindre une certaine puissance au travers de certains mécanismes mystico-spirituels ».

Le Christianisme céleste est l’une de ces confessions chrétiennes nées en Afrique à l’instar du Kibanguisme au Congo-Léopoldville (aujourd’hui RDC). C’est Samuel Oshoffa qui lança le mouvement céleste en 1947 au Bénin, pays reconnu en Afrique comme l’un des berceaux du Vaudou, pratique traditionnelle associée à la magie noire. Pour de nombreux spécialistes des questions religieuses, le Christianisme céleste est un mouvement syncrétiste qui fait une part belle à la sorcellerie et se cache derrière le christianisme avec une forte préférence pour la liturgie ou la foi catholique.

Pour Max-Alexandre Ngoua, sociologue des réligions, « à partir du moment où le Christianisme céleste est oshoffa-centriste et non christocentriste comme l’implique la foi chrétienne, il n’est pas un mouvement chrétien ». Par conséquent, les crimes rituels perpétrés au sein de ce mouvement ne peuvent pas surprendre.

L’Eglise du Christianisme céleste compte des dizaines de millions de fidèles dans le monde et souffre depuis le décès de son fondateur d’une grande division et de graves critiques.

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