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Mali : la France bombarde les bases arrière des islamistes dans le nord

La carte des combats à Konna. | Le Monde
Les raids aériens de l’armée française au Mali, pour « liquider » les groupes armés islamistes selon l’expression du ministre de la défense Jean-Yves Le Drian, ont visé ce weekend le nord du pays, alors que le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir lundi 14 janvier à la demande de la France. Il s’agit d' »informer le Conseil et procéder à des échanges de vues entre membres », a indiqué la mission française auprès des Nations unies.

« L’aviation de chasse française a visé et détruit ce dimanche plusieurs cibles à proximité de Gao, a indiqué M. Le Drian. Des camps d’entraînement, des infrastructures et des dépôts logistiques constituant les bases arrière des groupes terroristes » ont notamment été détruits. Le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, a assuré que la progression des groupes islamistes vers le sud est stoppée et la France a commencé à « s’occuper des bases arrières des terroristes » dans le nord. M. Fabius a précisé que l’Algérie avait autorisé le survol de son territoire par les Rafales français qui mènent ces raids.

IL « Y A DES RAIDS EN PERMANENCE »

Interrogé dans l’émission Le Grand Rendez-vous, dimanche, M. Le Drian avait annoncé qu’il « y a des raids en permanence. Il y en a en ce moment, il y en a eu cette nuit, il y en aura demain ». Les forces militaires françaises ont été surprises d’affronter des groupes islamistes « bien équipés, bien armés et bien entraînes », dotés « d’un matériel moderne, sophistiqué », selon les services de l’Elysée.

D’autres raids menés dans l’extrême nord-est du pays, dans la région de Kidal, ont été rapportés par des sources sécuritaires citées par l’AFP, mais pas confirmés par Paris. Kidal, première région conquise par les rebelles touareg et les groupes islamistes en mars 2012, est une base importante du groupe Ansar Dine.

Le gouvernement, qui tiendra une nouvelle réunion interministérielle lundi matin, souligne que les trois objectifs de l’intervention restent d’arrêter l’offensive des groupes islamistes, de garantir l’intégrité du pays et de préparer le déploiement des troupes africaines organisé avec l’aval de l’ONU, prévue cette semaine.

« IL Y AVAIT NÉCESSITÉ D’AGIR DE MANIÈRE RAPIDE »

Tombouctou, où les jihadistes ont mené ces derniers mois lapidations et amputations, un enseignant cité par l’AFP a fait état d’un « début de panique » parmi les familles des islamistes partis au combat, assurant que « beaucoup essayent de partir dans le désert ».

« Depuis neuf, dix mois, on est dans un régime très totalitaire. On est coupé de tout. Franchement, on n’attend que ça! On ne peut pas imaginer que les forces françaises s’arrêtent aux portes de Konna. C’est l’occasion ou jamais d’en finir avec ces islamistes », a-t-il expliqué.

Mali : après la mort rapide d’un officier, l’opération militaire s’annonce compliquée

Sans intervention extérieure, a assuré en ajouté Jean-Yves Le Drian, les islamistes auraient fait tomber la capitale malienne en deux ou trois jours. « Il y a eu une accélération spectaculaire de l’action de ces groupes depuis jeudi. Il y avait nécessité d’agir de manière rapide », a-t-il martelé.

EN ATTENDANT LA CÉDÉAO

L’armée malienne a enregistré dans ses rangs 11 morts, une soixantaine de blessés, alors qu’un officier français a également été tué lors de ces combats, selon un bilan provisoire. Aucun bilan n’est communiqué pour le camp des djihadistes. Plus tôt samedi, l’armée malienne avait parlé d’une centaine d’islamistes tués, des témoins ont parlé de dizaines de corps d’islamistes vus à Konna. Des civils sont morts lors des combats à Konna, a affirmé samedi Human Rights Watch (HRW), citant des habitants de la zone.

Les premiers renforts promis par des pays ouest-africains étaient attendus au Mali dimanche pour se joindre aux forces maliennes. Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté en décembre une résolution créant une force africaine de 3 300 hommes pour aider le Mali à reprendre le nord aux groupes islamistes, à savoir Le Mouvement pour l’unicite et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), Ansar Dine et Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

Un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui doivent former une force d’intervention contre les islamistes occupant le nord du Mali, aura lieu mercredi à Abidjan, a indiqué Sunny Ugoh, porte-parole de la Cédéao. Des militaires français sont arrivés samedi à Bamako en provenance de Côte d’Ivoire et du Tchad.

Le Monde.fr avec AFP | 13.01.2013 à 08h18 • Mis à jour le 14.01.2013 à 06h53

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