Deux jours après sa visite inopinée à l’Université Omar Bongo (UOB), le président Ali Bongo s’est adressé aux étudiants. Dans la lettre, publiée ci-après in extenso, le chef de l’Etat, garant de «l’épanouissement intellectuel et moral des jeunes gabonais» et conscient des difficultés des étudiants, appelle notamment ces derniers au dialogue permanent.

J’ai particulièrement apprécié l’accueil franc, spontané et responsable que vous m’avez réservé avant-hier lors de ma visite impromptue au campus de l’UOB.

Ma présence parmi vous a été motivée par l’attachement que je porte à la scolarité, à la poursuite des études académiques ou professionnalisantes de notre jeunesse. Il est de mon devoir de veiller et d’œuvrer à l’épanouissement intellectuel et moral des jeunes gabonais dont vous êtes une composante essentielle qui porte entre ses mains, son savoir et son savoir-faire, le futur de notre pays.

Je suis venu m’imprégner directement et personnellement des réalités du terrain estudiantin.

Je vous ai écouté, je vous ai compris et je vous ai parlé en toute franchise.

Comme je vous l’ai indiqué, il nous faut sérier les problemes, mettre en œuvre des solutions immédiates et diligentes lorsqu’elles sont possibles, réfléchir aux solutions à moyen et plus long termes, car nécessitant une programmation concertée et cadrant avec nos plan pour ce secteur essentiel.

Inscrit dans une approche méthodique globale, le secteur éducatif obéit aussi à l’impératif d’une déclinaison précise de l’ensemble des actions en projets. Un dispositif est mis en place pour améliorer l’efficacité de leur mise en œuvre. Les réalisations faites et d’autres en cours qui rythment votre quotidien en sont quelques illustrations visibles.

Donc, tout ne peut être fait, tout de suite, en une seule fois.

Je suis sûr que vous le comprenez que vous attendez des signaux d’engagement, de mise en œuvre du possible, d’amélioration de vos conditions de vie et d’études.

Nous nous y employons avec détermination.

Je tiens à ce langage de vérité car la démagogie ne peut être que la source d’illustrations et de tensions inutiles.

Je porte une forte attention à la programmation car, au-delà de questions ponctuelles, il s’agit plus fondamentalement d’enjeux de la société. Nous faisons face et ferons face, de plus en plus, à la nécessaire adéquation entre la formation et l’emploi, entre la pertinence, la cohérence de nos curricula et les besoins en compétences de notre pays dans tous les domaines, notamment ceux où nos atouts sont avérés.

Le dialogue fructueux que nous avons amorcé sous «l’arbre à palabres» et poursuivi autour d’un déjeuner au restaurant universitaire, doit être maintenu à tous les niveaux, de maniere permanente. Il nous faut ensemble, chacun dans son rôle, inventer, asseoir et consolider les structures éducatives performantes dont notre pays a besoin dans sa marche pour l’atteinte de ses objectifs de développement.

Dans cette optique, je tiens à inviter les représentants que vous désignerez à un déjeuner dont la date sera fixée dans les semaines qui viennent et vous sera communiquée.

Veuillez croire, mes chers jeunes compatriotes, chers étudiants, en ma foi en une jeunesse gabonaise, frange essentielle de notre capital humain, bien éduquée, bien formée, suffisamment préparée à affronter les mutations et défis du monde moderne.