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Sécurité alimentaire : le manioc menacé de disparition en Afrique

manioc1Alors que le manioc est produit dans 105 pays du monde, seule l’Afrique, où la plante constitue la première source de calories pour 300 millions d’individus, la plupart pauvres, est touchée par un virus qui menace sa production. Un congrès de scientifiques et de donateurs internationaux réuni cette semaine en Italie tentera de trouver des solutions au problème.

La striure brune du manioc (CBSD en anglais, pour Cassava Brown Streak disease), apparaît pour les nombreux scientifiques qui se sont penchés sur le problème comme le véritable ennemi de l’une des plantes les plus consommées de l’Afrique : le manioc. En effet, à peine visible, cette maladie trompe la vigilance des cultivateurs : «les feuilles paraissent saines mais la partie comestible (les racines) est noire, nécrosée et impropre à la consommation, même animale», explique le chercheur du Centre international d’agriculture tropicale (CIAT), Claude Fauquet à l’Agence France Presse (AFP).

Dévastatrice pour la récolte, la striure brune qui avait déjà fait parler d’elle dans les années 1930, est réapparue il y a une dizaine d’années en Afrique de l’Est. Depuis, elle progresse vers l’ouest. Ainsi, après la Tanzanie, le Kenya, le Mozambique, elle a été signalée en Angola et en RDC (3e producteur mondial), et migre vers d’autres pays, à près de 1.000 m d’altitude. Le virus se répand donc en souches de plus en plus résistantes à travers l’Afrique de l’Est et l’Afrique centrale. «Tout récemment, ajoute Claude Fauquet, on a noté une apparition de mouches en Zambie, donc vers l’Afrique australe, et au Cameroun» qui pourraient être porteurs de ce virus.

La crainte, pour les scientifiques est que le virus contamine déjà le Nigeria, le pays le plus peuplé du continent qui produit déjà 10 millions de tonnes et vise un développement industriel fondé sur l’amidon de manioc comme en Thaïlande où cette activité fait déjà vivre de très nombreux petits producteurs.

Pour les chercheurs qui plaident pour un réseau de distribution de matériels sains et adaptés, comme la France ou l’Amérique du Nord l’ont fait avec la pomme de terre, il y a quelques années, « techniquement et scientifiquement on sait ce qu’il faut faire pour stopper la prolifération du virus, la question c’est de mettre les moyens, financiers et logistiques pour cela».

Dans cette optique, l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) qui sera présente à Bellagio en Italie au même titre que des représentants d’organismes donateurs (Banque Mondiale, USaid, Fondation Bill Gates), dit vouloir se mobiliser à travers un plan stratégique de cinq ans (2010-2015) en vue de lutter contre les maladies du manioc, qu’elle perçoit comme une «menace majeure pour la sécurité alimentaire».

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