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La mise au point de Blaise Louembé aux «observateurs» de France 24

Blaise-louembeLa descente de France 24 dans les entrailles de l’Université Omar Bongo, à travers l’émission les «Observateurs» montrant la face cachée de la principale université du pays, n’a pas été du goût de Blaise Louembé. Le ministre gabonais de la Communication s’est fendu, le 10 mai, d’un droit de réponse au directeur de la rédaction de la chaine de télévision française, ci-après publié in extenso. L’URSS n’aura été qu’un enfant de chœur.
Monsieur le Directeur,

Nous souhaitons par les présentes, bénéficier d’un droit de réponse dont nous demandons la diffusion sur votre chaine à la suite du reportage réalisé par Monsieur Julien Pain, publié lors de l’émission «LES OBSERVATEURS, LIGNE DIRECTE» sous le titre «GABON : L’UNIVERSITE DE LA DISCORDE», le 6 mai 2013, sur France 24.

Vous trouverez ci-après nos observations quant à la manière dont a été traité ce sujet dans la mesure où ayant visionné ce reportage, nous souhaitons vous faire part de notre profonde surprise ainsi que de notre mécontentement.

Dans la demande d’accréditation du 11 mars 2013, il est indiqué «… notre reportage portera sur le milieu universitaire gabonais, sur les attentes et les espoirs de la jeune génération mais aussi sur le travail du milieu enseignant. Il s’agira de réaliser des portraits d’hommes et de femmes qui seront les forces vives du Gabon de demain…». Il est également indiqué «… dans le cadre de ce reportage, nous enregistrerons des entretiens avec des étudiants et des professeurs gabonais ; nous solliciterons également une interview avec le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique gabonais…».

Sur la base de cette présentation, nous vous avons donné les accréditations pour permettre à vos équipes de séjourner au Gabon.

Cependant, en visionnant ce reportage «LES OBSERVATEURS LIGNE DIRECTE» intitulé «GABON : L’UNIVERSITE DE LA DISCORDE», nous constatons qu’il ne correspond en rien à la demande d’accréditation puisqu’en réalité votre intention était de répondre à l’appel de l’étudiant Edvine Ballack Obame présenté comme étant un «observateur France 24».

Nous estimons que nous avons été trompés sur les intentions réelles de « France 24″ et que vous n’avez pas été loyaux. Votre reportage est insultant et donne une vision trompeuse sur « …le milieu universitaire gabonais, sur les attentes et les espoirs de la jeune génération mais aussi sur le travail du milieu enseignant. »

Après vérification, aucune demande d’interview n’a été adressée ni au Ministre en charge du département de l’Education couvrant les universités ni à un conseiller à la Présidence de la République contrairement à ce qui est indiqué dans le reportage mais aussi dans votre lettre du 11 mars 2013.

Si le Ministre en charge des Universités avait été interrogé, il aurait pu préciser les différents points suivants, sans que cela ne soit exhaustif.

Le Gouvernement gabonais a entrepris depuis 2009 un vaste plan de réforme, notamment dans le domaine universitaire, pour réhabiliter ou construire de nouveaux bâtiments et structures en vue d’améliorer les conditions de vie et de travail des écoliers et des étudiants au Gabon.

Des bâtiments modèles de logements d’étudiants, salles de classe et bibliothèques viennent d’être construits aux normes internationales sur notre territoire mais, très curieusement et à dessin, vous ne les avez pas visités préférant montrer uniquement un bâtiment au sein de l’université Omar Bongo qui doit faire l’objet de démolition partielle et de réaménagements.

Vous avez notamment omis dans le reportage de faire état des nouvelles installations qui ont été créées en 2012, sur le site de l’université Omar Bongo.

Or, il est absolument impossible, en allant sur le campus de l’université, de ne pas voir ces installations toutes neuves.

Si vous aviez pris la peine de filmer l’ensemble du site et/ou de poser des questions à toutes personnes, vous auriez ainsi montré que l’université Omar Bongo est en reconstruction suivant un projet important de réhabilitation programmée.

La réfection du restaurant universitaire (que vous avez montré, certes) et des nouveaux bâtiments de cours (que vous n’avez pas montrés, en laissant croire et dire que rien n’est fait dans ce sens) en sont la preuve.

Vous avez sciemment tronqué la vérité en omettant des éléments d’informations pertinents.

Des bâtiments modèles de logements d’étudiants, salles de classe et bibliothèques viennent d’être construits aux normes internationales sur notre territoire mais, très curieusement et à dessin, vous1 ne les avez pas visités préférant montrer uniquement un bâtiment au sein de l’université Omar Bongo qui doit faire l’objet de démolition partielle et de réaménagements.

Vous avez notamment omis dans le reportage de faire état des nouvelles installations qui ont été créées en 2012, sur le site de l’université Omar Bongo.

Or, il est absolument impossible, en allant sur le campus de l’université, de ne pas voir ces installations toutes neuves.

Si vous aviez pris la peine de filmer l’ensemble du site et/ou de poser des questions à toutes personnes, vous auriez ainsi montré que l’université Omar Bongo est en reconstruction suivant un projet important de réhabilitation programmée.

La réfection du restaurant universitaire (que vous avez montré, certes) et des nouveaux bâtiments de cours (que vous n’avez pas montrés, en laissant croire et dire que rien n’est fait dans ce sens) en sont la preuve.

Vous avez sciemment tronqué la vérité en omettant des éléments d’informations pertinents.

Nous vous adressons un DVD contenant une émission sur l’Education nationale, intitulée « Ca s’explique », qui a été diffusée à de nombreuses reprises, avant votre passage, sur les chaines de télévisions nationales gabonaises. Vous pourrez y voir les nouvelles installations de l’université Omar Bongo – autres que le seul pavillon G (!!!) et entendre les réponses des enseignants et des étudiants à certaines questions concernant ces nouvelles installations tels que les bâtiments, la climatisation et le réseau wifi.

***

Nous constatons, par ailleurs, que votre reportage est entrecoupé d’images de « manifestations » dont on ne connait ni la date ni l’origine et sans préciser qu’il s’agit d’images d’archives ou d’amateurs. Quant à ses images, nul ne sait si les personnes que l’on y voit sont véritablement des étudiants ; il vous appartenait, lorsque l’information est incertaine, de la présenter au conditionnel. En tout état de cause, pour autant que ces images se rapportent à votre émission, nous précisons que confrontés à ce qu’il convient d’appeler des casseurs, les forces de police ont dû intervenir pour faire cesser des troubles à l’ordre public.

Nous remarquons qu’à la fin de votre reportage vous avez incrusté la photo des personnes interpellées et manifestement en garde à vue. Cette incrustation laisse accroire que des étudiants auraient été impunément et arbitrairement maltraités ou réprimés.

Cette manipulation est scandaleuse.

***

Il est évoqué dans votre reportage l’absence d’eau dans certaines douches de l’Université Omar Bongo et vos interlocuteurs ont précisé que cela résultait d’une coupure d’eau. Les coupures d’eau que connait Libreville et le reste du pays résultent de délestages cycliques opérés par la SEEG, société gérée depuis 1997 par le groupe français Veolia. En l’absence de délestages programmés par la SEEG, dont le public est informé par des annonces publiées dans la presse quotidienne, l’université est donc normalement alimentée en eau courante.

Or, vous n’avez pas pris le soin de mentionner ce fait, laissant ainsi accroire l’idée selon laquelle l’université serait privée d’eau de manière permanente.

Ceci est profondément déplacé et mensonger.

***

Quant à l’état du pavillon G, si vous aviez interrogé le Ministre en charge des Universités comme vous l’aviez annoncé, il vous aurait indiqué que ce bâtiment, comme bien d’autres, doit être réaménagé à l’instar du bâtiment modèle pourtant visible de votre lieu de tournage.

Lorsque vous avez visité la bibliothèque, vous faites état de l’ancienneté de certains ouvrages. Mais l’objet même d’une bibliothèque consiste à conserver des ouvrages anciens. N’est ce pas ce qui se fait dans toutes les bibliothèques du monde ?

Mais curieusement vous ne faites pas remarquer que tous les étudiants présents et apparaissant dans votre reportage, disposent d’ordinateurs portables.

***

Vous avez interviewé, dans un bidonville, Monsieur Georges Mpaga que vous présentez comme étant «… un militant pour la démocratie et contre la corruption …» qui évoque des «… détournements de fonds publics destinés au service public et … le fait que les programmes de construction qui auraient pu moderniser l’université n’ont pas été réalisés…».

Nous ne percevons pas l’adéquation entre le contexte dans lequel cette interview a été organisée et le sujet qu’elle vient illustrer.

***

Dans la mesure où votre reportage a été nécessairement fait après le 11 mars 2013 et diffusé le 6 mai 2013, vous auriez dû faire état de la visite du Président de la République, Monsieur Ali BONGO ONDIMBA, à l’université Omar Bongo. Cette visite a été évoquée dans le journal télévisé de la RTG du 20 mars 2013.

Dans ce reportage, on y voit le Président de la République échanger, de manière directe, avec les étudiants réunis en masse débattant de manière véhémente et spontanée. Le Président de la République répond aux questions sur l’avancement des travaux dans le campus, des bourses mais aussi à celles relatives à l’affectation des fonds destinés à l’Education nationale.

Nous vous invitons à visionner le DVD ci-joint reproduisant le journal télévisé de la RTG du 20 mars 2013 dans son intégralité.

Sur la question des bourses évoquée dans votre reportage sans être pour autant expliquée, nous tenons à vous indiquer que le Gouvernement gabonais a entrepris un vaste programme de réforme dans la mesure où des centaines de personnes percevaient jusqu’en 2009, de manière indue, des bourses sans avoir le statut d’étudiant. Les rapports d’activités ainsi que les résultats de ce travail sont connus et accessibles de tous.

Néanmoins, nous vous invitons à vous référer aux explications données par le Président de la République sur ce sujet.

Vous avez ignoré tous ces faits … sciemment ou non.

***

Enfin, nous sommes profondément choqués par la conclusion de votre reportage lorsque vous indiquez … Edvine reconnaît que le pouvoir est parvenu à contenir la contestation mais d’après lui cette paix ne peut être que provisoire …».

Dans la mesure où la notion de paix s’oppose à celle de la guerre, le choix délibéré dans les termes de votre conclusion laisse à penser qu’il existe (rait) au Gabon un état permanent de révolte, d’insurrection, finalement de guerre civile.

Ceci est faux et vos propos, même s’ils reprennent ceux d’une autre personne, sont très graves.

Votre reportage, loin de répondre à l’objet de votre demande, est donc tendancieux.

***

Vous avez volontairement dissimulé à vos téléspectateurs des faits, des actes, des informations connus de tous et largement accessibles. De même, vous avez volontairement choisi une ligne qui déforme l’ensemble de la situation relative à l’Education nationale au Gabon et sa vision.

Nous estimons que vous avez fait preuve de méthodes déloyales tout comme vous n’avez pas accompagné vos propos des réserves nécessaires.

Votre reportage, même s’il répond à l’invitation de l’un de vos observateurs, distille une forme de propagande.

Mais au-delà des aspects positifs ou négatifs relatifs au système éducatif gabonais et aux structures qui le servent et sur lesquelles nous pourrions argumenter longuement, dans un sens comme dans un autre, nous constatons que France 24 diffuse, de manière habituelle et systématique, des programmes orientés contre le Gabon.

Nous espérions, compte tenu de la précision de votre demande d’accréditation, que votre démarche traduirait une volonté sincère et loyale. Dès lors, la jeune génération ainsi que le milieu enseignant gabonais que vous visez dans votre demande ne peuvent se résumer aux seules personnes que vous avez interviewées tout comme l’Université Omar Bongo ne représente pas l’ensemble des infrastructures gabonaises en matière d’éducation.

En fin de compte, votre approche s’inscrit dans la droite ligne de celle que nous connaissons, en Afrique, depuis bien longtemps. L’image que vous maintenez à renvoyer du Gabon est éculée et compassée.

Sachez toutefois que nous sommes conscients des difficultés que connaît notre pays et nous comptons bien parvenir aux objectifs de modernisation fixés par Son Excellence Monsieur Ali BONGO ONDIMBA, Président de la République, Chef de l’Etat, dans le but d’améliorer et de favoriser le bien-être et la vie de nos concitoyens et ce compris de nos écoliers et de nos étudiants … plutôt que de satisfaire un curieux «Observateur de France 24».

***

L’examen des deux DVD que nous vous remettons montre une disparité réelle entre votre reportage assorti de commentaires malicieux et la réalité des changements accomplis et programmés. En résumé il ressort que :

– vous n’avez pas montré aux téléspectateurs les nouveaux bâtiments installés dans l’université alors qu’ils sont pourtant visibles de tous ;

– vous n’avez pas adressé de demande d’interview ni au Ministre de l’Education nationale, ni à aucun Conseiller à la Présidence ;

– vous n’avez pas interviewé de professeurs ;

– vous n’avez pas indiqué que les coupures d’eau dans l’université résultent des délestages cycliques opérés par la SEEG, société du groupée Français Veolia ;

– vous n’avez pas vérifié si les personnes que vous montrez en incrustation ont commis des atteintes à l’ordre public ;

– vous n’avez pas précisé si certaines images sont des images d’archives ou d’amateurs ;

– vous n’avez pas vérifié les propos de Monsieur Georges Mpaga qui soutient des faits imprécis et sans preuves ;

– vous n’avez pas fait état de la rencontre entre le Président de la République, le 20 mars 2013, à l’université Omar Bongo avec les étudiants alors que vos séjour et reportage sont postérieurs à cette date ;

– vous citez votre observateur France 24 disant «le pouvoir est parvenu à contenir la contestation mais … cette paix ne peut être que provisoire …» laissant croire qu’il existe un état insurrectionnel ou de guerre civile au Gabon ce qui est faux.

Pour ces raisons, vous n’avez pas respecté l’objet de votre demande qui aurait dû vous conduire à (i) évoquer les Etats Généraux de l’Education du 17 mai 2010 et la Loi d’Orientation de 2012 en cours d’application et à (ii) voir les constructions nouvelles répondant aux meilleurs standards internationaux, sur l’ensemble du territoire, qui entrent dans un vaste programme de rénovation.

Les images que vous avez montrées n’enseignent rien en matière de vision du Gabon de demain et ce d’autant que vous avez ignoré les mesures et les actions concrètes engagées par le Gouvernement depuis 2010. Ce vaste programme d’investissement continuera normalement à se faire, mais pas sous la dictée de vos images.

En considération de ces éléments nous estimons que votre reportage n’a pas respecté les valeurs d’impartialité de votre charte, et n’est pas susceptible d’assurer l’expression de différents points de vue.

Compte tenu de tous ces éléments, afin de respecter votre engagement de présentation honnête et d’assurer l’expression de différents points de vue, j’ose croire également qu’en respect de votre propre « charte de France 24 » qui vise des valeurs d’impartialité, d’indépendance et de rigueur, vous jugerez vraisemblablement indispensable de compléter votre reportage et ce, indépendamment de la diffusion sur vos antennes de notre droit de réponse.

Nous adressons, par ailleurs, une copie des présentes au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel.

Au titre de notre demande de droit de réponse et pour permettre une communication rapide, nous vous remercions d’adresser la copie de vos correspondances à notre Conseil : Maître Georges Arama, KGA Avocats – Avocats au Barreau de Paris – 44, avenue des Champs Elysées – 75008 Paris (tel : 01.44.95.20.00 – fax : 01.49.53.03.97 – email : g.arama@kga.fr).

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de nos salutations distinguées.

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