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Libre circulation en zone Cémac : encore des questions

frontiere-cameroun-guinee-equatorialeA l’occasion de la 53e fête de l’indépendance du Gabon, le 17 août 2013, le président Ali Bongo Ondimba était revenu sur la question de la libre circulation des hommes et des biens dans la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac). Entre temps, le Cameroun a lancé officiellement son passeport biométrique sécurisé prenant ainsi les devants sur le 1er janvier 2014, jour d’entrée en vigueur de ladite libre circulation. Les populations, elles, se posent des questions.

Le président de la République, Ali Bongo Ondimba, interviewé par de journalistes gabonais sur les chaînes de télévisions nationales avait voulu rassurer la population sur l’«épineuse» question de la libre circulation en zone Cemac. Car, lors du dernier New York Forum Africa (NYFA), tenu en juin dernier à Libreville, les chefs d’Etats de la Cemac avaient annoncé l’ouverture de leurs frontières communes dès le 1er janvier 2014.

Toute chose qui a donné lieu à de nombreuses interprétations, tant au sein de la population que de la classe politique. Nombreuses sont ceux qui, du côté du Gabon comme de la Guinée Equatoriale, voient en cette ouverture des frontières le moyen de faire «envahir ces pays par les étrangers». Pour eux, «le Gabon et aujourd’hui la Guinée Equatoriale disposent de ressources que n’ont pas d’autres pays de la sous région. En plus, ces pays, du fait de leur faible démographie, offrent plus d’opportunités». Autant de paramètres susceptibles d’attirer du monde et contribuer à l’invasion des locaux, clament les partisans de la non-ouverture des frontières.

Certains leaders politiques en sont même arrivés à demander que des préalables comme la sécurisation des frontières soient entiers avant que cette libre circulation soit effective. D’autres estiment clairement que le Gabon n’est pas prêt à cette nouvelle donne. Toutes choses qui exacerbent les réticences observées auprès des populations.

Le chef de l’Etat dans son entretien a donc voulu rassurer les uns et les autres à ce propos. Ce d’autant que le Gabon ne pourra pas éternellement vivre en vase clos. Les frontières mondiales s’ouvrant et le monde devenant un village planétaire, le Gabon se doit de suivre la dynamique, non sans faire respecter ses lois en la matière. «Il ne faut pas confondre circuler et s’installer, ce sont deux choses différentes», avait précisé Ali Bongo qui ajoutait en outre «qu’il ne s’agit pas de l’immigration clandestine. (…) Un ressortissant d’un pays de la Cemac peut entrer librement dans notre pays comme nous pouvons aussi entrer librement dans un autre pays de la Cemac».

Selon les textes, a ajouté le président gabonais, «le séjour est limité à trois mois». Ce qui implique que toute personne ayant dépassé ce délai devra effectuer les démarches pour prolonger le séjour. «Mais cela ne veut pas dire que nous mettons de côté tous nos droits. Cela n’a rien à voir», avait précisé le chef de l’Etat qui déclarait également que «nous allons veiller à ce que chaque Etat puisse le faire pour avoir des documents infalsifiables. Voilà pourquoi on va tous vers la biométrie pour avoir des documents infalsifiables».

Et comme en réponse au président Ali Bongo Ondimba qui indiquait que la libre circulation des personnes induisait une harmonisation de tous les documents d’identité et de transport, le ministre Camerounais, secrétaire général de la présidence de la République camerounaise, Ferdinand Ngoh Ngoh, a procédé récemment à la mise en service officielle du passeport biométrique sécurisé. Avec ce lancement, le Cameroun est désormais présenté comme pionnier en la matière dans la Cemac.

Le pays des Lions indomptables se veut ainsi le centre d’impulsion de la dynamique de l’intégration régionale en mettant en œuvre toutes les directives de cette communauté sous-régionale. Ce passeport, sécurisé, répond aux normes internationales, ont indiqué les officiels Camerounais, relevant qu’il va booster la circulation des personnes et des biens. De même, le Cameroun indique que cette libre circulation sera encadrée.

Hormis ce passeport biométrique sécurisé, le Cameroun a également déjà mis en circulation des permis de conduire Cemac sécurisés. Du coup, les Gabonais confrontés à ces documents se demandent si les choses se font dans l’ordre. Au demeurant, les yeux du monde entier restent rivés sur l’Afrique centrale. Elle reste l’une des rares régions du monde où l’intégration peine à trouver ses marques. Or pour de nombreux Gabonais, les autorités de Libreville n’auraient pas dû adhérer au principe de la libre circulation des hommes. «Le Gabon n’a rien à gagner en ouvrant ses frontières aux ressortissants des pays voisins. Cette décision amènera beaucoup plus de problèmes dans notre société, notamment le grand banditisme et l’insécurité. Je crois qu’il y a une certainement précipitation de la part de nos autorités», peut-on lire sur un site internet local.

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